C’est l’histoire d’une boîte qui s’appelait Nihon Falcom (ou Falcon Japan pour ceux qui veulent traduire), et qui était à Nintendo ce qu’une moule est à un rocher. D’ailleurs leur principale saga, Ys, a toujours été comparée à celle de l’elfe vert de Big N (je parle de Link, pas de Miyamoto), et toujours vers le bas.
AFTER THE END
Trois ans se sont écoulés depuis la fin de Ys II, et comme ce troisième épisode n’est pas une suite directe je n’aurai pas besoin de vous spoiler. Ys III nous narre les aventures d’Adol (le même rouquin benêt au nom débile) et de son ami Dogi qui, à la demande de ce dernier, retournent à leur ville natale parce que Dogi ressent d’étranges évènements parapsychiques se dérouler dans les environs.
À peine arrivés, les deux jeunes gens constatent que leurs anciens voisins de palier se font maltraiter par les hommes de main du proche château de Valestine. Ni une ni deux, pas même trois ou quatre, Adol saute sur l’occasion de prouver une nouvelle fois que c’est lui le héros sévèrement burné, et part à l’assaut de la citadelle avec son zguègue et son couteau. Oui, encore.
VOUS AVEZ UN BEAU PROFIL
Le deuxième Zelda passait d’une vue de dessus à une vue de profil. Eh bien Ys va faire de même entre le second et le troisième épisode. Hormis cela, Ys III reste un jeu d’aventure. Il se compose d’une tripotée (une dizaine en fait) de stages donjonnesques et labyrinthiques à souhait, dans lesquels vous pourrez revenir à loisir et au terme desquels vous devrez affronter généralement un, voire plusieurs, boss.
La vue ayant changé, la jouabilité est également plus fournie, et il ne suffit plus désormais de rentrer dans le lard d’un ennemi pour le blesser. Ainsi la croix ne sert plus qu’à diriger Adol, et c’est le bouton A qui est dévolu aux attaques à l’épée. Un bouton de saut fait également son apparition (B), ainsi qu’un bouton permettant d’utiliser un objet sélectionné dans l’inventaire (Start). Inventaire que vous aurez au préalable appelé en appuyant sur Select.
Ys III ayant des bases de RPG, chaque ennemi tué vous octroie quelques points d’expérience. Au fur et à mesure, vous finirez donc par grimper en niveaux jusqu’à hauteur de douze (sachant que la croissance est bien entendu exponentielle). Vous grimperez ainsi en puissance, en défense, en nombre de HP (vos points de vie) et en RP ou Ring Points.
Ces RP ne sont utiles qu’à partir du moment où vous récoltez des anneaux. Lesdits anneaux ont divers effets une fois équipés (soin, protection, puissance…), mais leur utilisation consomme des RP.
Hormis ces anneaux, vous trouverez diverses armes, armures et boucliers (dans les magasins ou dans des coffres éparpillés sur le terrain), ainsi que les items de base (les trucs de soin, etc.) et les items nécessaires pour la quête (toujours pareil, du genre la Vieille Buchette de Chèvre qui ouvre la Caverne du Jedi, etc.).
POURQUOI TU M’AIMES PAS ?
Toujours pas de révolution scénaristique. Désolé pour ceux qui jouent aux RPG pour l’histoire, Ys restera toujours une série plate et sans rebondissements, il faut s’y faire.
Pour le reste docteur, je vais mieux. Les graphismes sont cette fois encore réhaussés par rapport à l’épisode précédent, et certains décors, désormais vus de côté, sont bien plus détaillés et colorés. Les sprites sont aussi plus gros.
Les animations ne sont pas non plus exemptes de tout reproche mais globalement, les déplacements sont fluides ; on notera juste quelques clignotements, pas gênants. La bande-son est à géométrie variable. Certains thèmes sont forts, d’autres ennuyeux voire irritants pour le tympan du mélomane.
Manette en main, le résultat est bien plus satisfaisant que précédemment. Le gameplay reste très simple à appréhender, mais on évite l’aspect bourrin assez primaire des deux premiers opus où rentrer dans un adversaire équivalait à le tuer.
D’autant que l’I.A., sans atteindre des sommets, se montre légèrement plus revêche, les ennemis ne se contentant plus de répéter inlassablement les mêmes boucles de mouvements.
Ys III est globalement à peu près aussi long que son prédécesseur. Ce n’est pas la panacée, mais on est dans les canons du genre et une plus longue quête aurait peut-être été un brin ennuyeuse.
Bizarrement banni du coeur des fans de la série (une espèce rare, protégée), cet épisode, tout comme Zelda II, a sans doute trop radicalement bouleversé les bases des deux premiers épisodes. Pourtant il s’avère très plaisant à jouer, aussi je vous enjoins à vous y mettre. Et vous savez tous que je suis de bon conseil.