En 1989, Hudson Soft fait déjà copain-copain avec NEC, mais développe quand même ailleurs, on sait jamais, des fois que ça rapporterait un peu… Xexyz est donc le fruit d’un adultère, et comme souvent dans ces cas-là, le bâtard a plus de qualité que les enfants légitimes.
XEXYZ, MOT COMPTE TRIPLE, 230 POINTS
Nous sommes en 2777, et après des lustres de conflits nucléaires, il ne reste plus sur Terre qu’une poignée d’îles formant la nation de Xexyz. Là, les humains, les esprits et les fées vivaient en paix sous le règne du roi Xeu Star et des reines de chaque île (un petit côté polygame sur une console Big N ?), jusqu’au jour où un certain Goruda tue le roi, kidnappe les reines et construit des citadelles mécaniques pour asseoir sa domination. Le soldat Appollo se lance à l’assaut des forteresses.
À PIED, À CHEVAL ET EN VOITURE SIMONE
Xexyz, outre un nom rigolo, dispose aussi d’un gameplay original. Il s’agit d’un hybride de run ‘n gun, d’aventure et de shoot ‘em up. Mais voyons plus en détails comment se déroulent les douze niveaux :
Le premier niveau est une phase à pieds, en ligne droite jusqu’à la sortie. Problème : la sortie ne s’ouvre que si vous avez récupéré une « Star Force » auprès du gardien, un énorme bouddha caché dans une salle accessible depuis l’une des portes du niveau. Il y a plusieurs portes, certaines ne renfermant que des fées qui vous donneront des indices ou des sous, d’autres abritant des ennemis à détruire pour de l’argent, d’autres encore des magasins pour acheter de quoi regagner de la vie ou augmenter la puissance de votre arme, et une dernière où un ami vous donnera une arme spéciale (tir laser, sphère de protection ou autres…) gratos. Seulement la porte du bouddha, elle, est invisible. Pour la faire apparaître, il faudra shooter les blocs étoiles du niveau.
Le second stage demande de traverser la forteresse ennemie. Il vous faudra trouver un engin volant caché quelque part dans ce labyrinthe. Le gameplay est le même que précédemment (A pour sauter, haut plus A pour sauter plus haut et B pour tirer), et on trouve aussi quelques magasins.
La deuxième partie de ce second niveau vous met aux commandes de l’engin de mort précédemment cité. Vous voici dans une phase de shoot ‘em up horizontal en plusieurs tableaux, et il vous faudra à chaque fin de tableau trouver la bonne sortie parmi deux, sous peine de recommencer éternellement le tableau. Vous récupèrerez des bonus de puissance (qui en réalité n’augmentent pas votre force de frappe mais vous octroient un deuxième tir) et de vitesse. Enfin, vous affronterez votre premier boss.
Le troisième niveau est un nouveau shoot ‘em up en extérieur, et à la fin vous affronterez un deuxième boss. Les stages se renouvellent ensuite de la même façon jusqu’au bout.
89, ANNÉE EXOTIQUE
Pour un jeu destiné à la « concurrence », Hudson ne s’est pas foutu de la gueule du monde. Rarement décevante, la firme à l’abeille accouche d’un jeu réellement novateur, sauf en matière de scénario bien entendu.
Visuellement, Xexyz est splendide. Si les décors en intérieur sont un peu tous les mêmes, les extérieurs sont riches en couleurs et assez originaux, et les sprites, bien que petits, sont aussi de bonne qualité.
En outre, les animations sont fluides et le jeu ne se permet que de très rares ralentissements. La bande-son est également nerveuse, et si les thèmes ne sont pas inoubliables, ils accompagnent convenablement l’action.
La jouabilité est aussi un gros point fort de Xexyz. Déjà parce qu’il y a peu à reprocher à la maniabilité du héros, et ensuite parce que la diversité est de mise et que cela est bel et bon. Seul petit défaut, le masque de collision lors des phases de shoot est un peu gros.
La difficulté est d’ailleurs rapidement imposante, mais jamais écrasante. Un peu de self-control et on traverse Xexyz avec plaisir, le long de douze niveaux qui sauront nous tenir en haleine un bon moment.
89 aura donc été une année riche en bonnes surprises, notamment sur le cube gris de Big N, et Xexyz n’est pas des moindres malgré le peu de publicité que le jeu a reçu.