WWF Wrestlemania est un jeu vidéo NES publié par Acclaimen 1988 .

  • 1988
  • Combat

Test du jeu vidéo WWF Wrestlemania

2.5/5 — Moyen par

Développé par Rare, édité par Acclaim sur NES uniquement, 1988.**

LES SUPERSTARS DU CATCH DÉBARQUENT SUR LA NES !**

Enfin un jeu de catch sur console avec des vrais catcheurs ! Comment ne pas l’acheter ?

En grand fan de catch américain, c’est tout impatient que j’ai allumé WWF Wrestlemania, avec déjà en tête les prises que j’allais effectuer. Et là, déception : on ne peut quasiment effectuer AUCUNE prise de catch. Exit les coups de la corde à linge, surpassement au-dessus des épaules et autres clés de bras. Alors oui, la finalité du jeu reste de cogner son adversaire jusqu’à ce qu’il ne se relève pas, mais en utilisant des techniques de percussion uniquement, telles que des coups de poing, de coude (de face ou dos tourné), de pied et de boule. Il est également possible de se projeter dans les cordes avant d’effectuer un coup de pied sauté.

On retrouve enfin deux actions spéciales que peuvent exécuter seulement une partie des catcheurs : le bodyslam, ou enfourchement, qui consiste à soulever son adversaire pour le balancer un peu plus loin, et seule vraie prise de lutte du jeu, et le saut depuis la 3e corde, conclu par un coup de pied ou de coude. À noter qu’un bodyslam ne peut être porté qu’en ayant plus d’énergie que son adversaire.

Un petit mot sur la WWF : la World Wrestling Federation (aujourd’hui appelée WWE avec E pour Entertainment) est la principale organisation de catch dans le monde, et ce depuis plus de 60 ans. Wrestlemania est l’évènement-phare de l’année de catch, un show très médiatisé se déroulant chaque mois de mars depuis 1985. Ca, c’est fait. À présent, la lecture de ce test vous aura permis de vous la péter dans les dîners mondains, à défaut de vous essayer un jour à ce jeu (comment ça, on parle pas de catch dans les dîners ??).

LES LUTTEURS

Six lutteurs sont disponibles (seulement), mais les plus grands sont là : Hulk Hogan, notre dieu à tous, le Français André le Géant (RIP), auto surnommé la 8e merveille du monde, Honky Tonk Man, l’Elvis Presley du catch, Ted « Million Dollar Man » Dibiase, le milliardaire du ring, Bam Bam Bigelow, la Bête de l’Est, et Randy « Macho Man » Savage, qui n’est pour une fois pas accompagné de sa douce femme Miss Elizabeth.

Ils ont chacun des techniques propres, ou plus exactement ils effectuent les mêmes mouvements, mais de façon personnelle. Par exemple, les coups de pied respectifs n’ont pas la même portée ni la même efficacité.

Du coup, le choix du lutteur revêt une importance capitale. En effet, lorsque deux lutteurs sont face à face, c’est celui qui tape le plus fort et qui aura la plus grande allonge qui va réussir à toucher l’autre (il n’y a pas de blocage possible). Gagner des combats avec Ted Dollar s’avère presque impossible, alors que sélectionner Hulk Hogan donne une bonne longueur d’avance. Allez, j’en dis un peu plus sur eux :

Dollar : fluet et assez ridicule, c’est le perso le plus nul du jeu, le seul ne pouvant donner ni coup de pied ni coup de boule. Faut s’accrocher pour gagner un match avec lui.

Bam Bam : crâne rasé et tatoué, barbu et enrobé, ce lutteur excentrique n’en demeure pas moins agile, et peut même exécuter la roue pour taper son adversaire.

Honky : disposant de peu d’allonge, il est utile en combat rapproché grâce à la rapidité d’exécution de ses techniques, de son coup de pied notamment.

Savage : le mec qui garde ses lunettes de soleil partout, que ce soit dans le ring, à la messe ou dans son bain. Spécialiste du coup de coude, il est assez proche de Honky, avec un peu plus d’allonge mais une maniabilité un peu plus faible.

André : le géant de 2m20 et 235kg est difficile à éviter dans un ring. Ses coups destructeurs vous enverront au tapis presqu’à chaque fois. Il est si imposant que seul Hulk est capable de lui porter un bodyslam (comme vu dans le match légendaire de Wrestlemania III en 1987). Vu sa masse, il ne peut faire de coup de pied sauté, mais porte un coup de bélier (un coup d’épaule).

Hulk : l’Immortel Hulk Hogan, légende vivante du divertissement sportif, élu catcheur du 20e siècle. L’homme à avoir la plus grande collection de t-shirts déchirés au monde. Le seul mec à ma connaissance à avoir donné un nom à ses biceps (les « Pythons »). Celui à qui on s’adresse pour prier quand on a un souci.

Avec sa moustache à la José Bové, ses cheveux longs mais dégarnis sur le dessus, son bandana, ses poses plastiques non renouvelées depuis 25 ans et son moule-burnes jaune, il a vraiment la classe mon Hulk. Et heureusement qu’il était là pour nous défendre contre les méchants Irakiens à Wrestlemania VII. Un vrai patriote, défenseur de la veuve et de l’opprimé, bref un vrai Americain. Il figure, cela va sans dire, en fond d’écran sur mon pc. Cette succincte introduction faite, Hulk est le meilleur perso du jeu, rapide, puissant, résistant. Son Mawachigeri (coup de pied circulaire pour ceux qui n’ont pas vu les Bronzés) est la meilleure technique du jeu. Son fond musical « Real American » électrisant vous portera vers la victoire.

MODES DE JEU

Les combats se déroulent toujours en 1 contre 1, jamais en tag team (combat à 2), mais plusieurs modes de jeu sont disponibles :

  • Le match simple, sans limite de temps, permettant de défier un copain ou l’ordinateur en un match sec. Dans ce mode, il est possible que chacun prenne le même catcheur (qui aura alors une tenue de couleur différente). Ce qui permet de déterminer qui est vraiment le meilleur.

  • Le mode histoire à un joueur : après avoir sélectionné son lutteur, on affronte successivement les 5 autres adversaires, dans des matchs de 3 minutes maxi. En cas de dépassement de la limite de temps, on refait le match. Si on parvient à les battre tous, on remporte la ceinture de champion du monde (yes !). Mais perdre ne serait-ce qu’un match et c’est game over direct.

  • Le mode tournoi à 6 joueurs : les 6 lutteurs participent et s’affrontent successivement les uns les autres. Si aucun ne parvient à faire tomber son opposant avant 3 minutes, le match se termine sur un match nul (draw). À la fin, celui ayant totalisé le plus grand nombre de victoires est déclaré champion. En cas d’ex aequo, on prend en compte le nombre de matchs nuls ; s’il y a toujours égalité, c’est le catcheur ayant gagné ses matchs le plus rapidement qui est sacré.

On peut donc jouer à ce mode entre 2 et 6 personnes physiques ; les lutteurs non-sélectionnés étant contrôlés par la machine. Lorsque 2 des catcheurs gérés par l’IA s’affrontent, on vous propose de choisir entre zapper le match, et alors s’affiche simplement le résultat, ou bien regarder celui-ci. Ce choix peut s’avérer tactique : par exemple si Hulk se bat contre Dollar, on va sauter le match et Dollar aura des chances d’être déclaré vainqueur, contre aucune en faisant le match. Ce qui pourra empêcher Hulk de gagner le tournoi alors qu’il vous a battu.

On peut très bien sélectionner 2 ou 3 catcheurs, et ensuite choisir qui va gagner quand nos lutteurs s’affrontent.

GAMEPLAY ET RÉALISATION TECHNIQUE

Le jeu consiste à épingler son adversaire en rivant ses épaules au sol pendant 3 secondes. Au préalable, il faudra réduire sa jauge d’énergie à 0, en le bastonnant avec l’aide de tous les mouvements à disposition, et là il sera incapable de se relever.

Deux petites spécificités : il est possible de récupérer des forces, la jauge augmentant légèrement mais régulièrement pendant le laps de temps où on ne prend pas de coup. On peut ainsi tourner autour de son adversaire, le fuir, le temps de regagner un peu d’énergie avant de repartir au charbon. Inversément, et ça c’est un peu ballot, donner des coups fatigue, et fait aussi descendre la jauge. Mieux vaut bien viser que brasser de l’air donc.

2e point, unique dans un jeu de catch : on peut voir de temps à autre (une fois le combat bien entamé) des objets défiler horizontalement en haut du ring. Chaque perso a un objet propre : un sac de $ pour Dollar, une flamme pour Bam Bam, une guitare pour Honky, des lunettes pour Savage, un pied (sic) pour André et un crucifix pour Hulk (l’énumération exhaustive ne se justifiait pas mais elle me fait bien rigoler).

Choper son objet permet à un lutteur de regagner un peu de vie. Un autre moyen de se reprendre lorsqu’on est en difficulté donc.

Autre particularité : lorsqu’un catcheur prend pas mal de coups successifs, il devient rouge de colère. Dans un tel état d’énervement, il infligera plus de dommages à son adversaire.

Certains s’énervent plus facilement que d’autres (Honky, Bam Bam et André), alors qu’a contrario Hulk ne s’énerve jamais.

À signaler que le combat se déroule intégralement dans le ring, on ne peut descendre de celui-ci. Les actions consistent à marcher et taper, ou bien courir et taper (courir permet d’exécuter une action spéciale comme le coup de pied sauté).

La réalisation est très moyenne. Pas d’arbitre (le compte de 3 est matérialisé par un chiffre sorti de nulle part), ni de spectateurs ; le ring est inséré sur fond noir. On est loin de la luxuriance de détails d’un Pro Wrestling, pourtant sorti juste avant. De nombreux bugs d’affichage sont à relever au niveau de personnages trop grossièrement modélisés.

Bonne animation des persos, qui sont vraiment marrants à regarder, voire très comiques (la banane de Honky se déforme quand il donne un coup de tête ; on voit un bout de la raie du séant de Dollar etc.) même s’ils ne sont pas toujours concentrés (l’ordinateur se balade parfois dans le ring, presque inconscient du fait qu’il a un adversaire, et ne cherche pas à attraper ses objets…). Mais bon, pour avoir relancé le jeu pour les besoins du test, je peux dire que c’est surtout l’aspect moche et ridicule qui frappe aujourd’hui.

Par contre, un des gros points forts du jeu c’est sa réalisation très axée spectacle. On est tout de suite dans l’ambiance quand on lance le jeu, puisqu’on voit Hulk Hogan déchirer son T-shirt (et on se rend compte aussi sec que la 8 bits c’est pas la PS3). Chaque match est présenté de façon théâtrale, avec les protagonistes en vis-à-vis et une musique qui claque bien, et le ring apparaît en tombant du ciel (mdr). Une fois le match terminé, un écran proclame le nom du vainqueur avec la musique de celui-ci.

LE FUN PLUTÔT QUE LA TECHNIQUE

Ok, il est frustrant de ne pas pouvoir exécuter de prises de lutte. Mais lorsqu’on intègre ça, on réussit à prendre quand même beaucoup de plaisir à jouer, particulièrement à plusieurs. C’est d’ailleurs le seul jeu NES (à ma connaissance) où l’on peut jouer à 6.

Par contre, ne nous leurrons pas, autant ne pas trop penser à inviter ses amis pour une partie de Wrestlemania, ça ne fera plus rire grand monde en 2008. (Remarque si, on risque de rigoler, pas pour les mêmes raisons mais après tout, tant qu’on se marre…)

NOTES

Graphismes : composés d’un ring sur fond noir, sans décor, sans arbitre, les seuls éléments à regarder étant les catcheurs et manque de bol, ils ne sont même pas bien dessinés. Très insuffisants.

Musiques : les musiques sont inspirées des thèmes originaux des catcheurs (au cours d’un combat, le fond musical sera alternativement les musiques des deux adversaires) et elles sont franchement super, mettant une belle ambiance dans le combat. Idem pour la musique de présentation et celle qui annonce les matches, on est vraiment dedans.

Jouabilité : moyenne/faible. Les actions possibles sont assez étendues finalement, pour peu qu’on sélectionne un adversaire pouvant porter les bodyslams et monter sur les cordes (Hulk et Savage ont ainsi 7 prises différentes). Par contre, si on tombe sur un adversaire coriace de type André le Géant, on ne peut faire grand-chose. Et quel dommage qu’il n’y ait pas plus de vraies prises de catch ! Question maniabilité, on constate de grosses lacunes ; rien que se mettre face à son adversaire pour le cogner n’est pas évident, il faut trouver le bon alignement.

Difficulté : variable en fonction du perso. Heureusement, il est quand même possible de gagner un tournoi avec 5 des lutteurs ; il y a juste avec Ted Dollar que c’est presque impossible.

Durée de vie : la durée de vie était plutôt élevée pour l’époque, et garantissait de nombreuses heures de plaisir. Actuellement, elle est proche de 0, le jeu ayant très mal vieilli.

RÉSUMÉ

WWF Wrestlemania s’avère un jeu relativement plaisant, bien qu’étant plus un jeu de baston qu’un pur jeu de catch. Mais je conseille tout de même aux vrais fans de catch de s’orienter plutôt vers Pro Wrestling, Tecmo World Wrestling ou encore WCW, quitte à rester sur la NES.

Malgré tout, c’était l’un des jeux NES qui ont pu me procurer le plus de plaisir, principalement grâce à son mode multijoueur.

Un jeu qui était assez fun à l’époque, sauf que l’époque en question est clairement révolue. Inutile de découvrir ce jeu en 2008.

Je vais mettre la moyenne, grandement par nostalgie.

En vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=8BMpo2YE8Sc&feature=related

WWF Wrestlemania