WWF King of the Ring est un jeu vidéo NES publié par LJNen 1993 .

  • 1993
  • Combat

Test du jeu vidéo WWF King of the Ring

1.5/5 — Bof… par

Développé par Eastridge Technology, édité par LJN sur NES et Game Boy en 1993.

Alors que la NES est agitée de ses derniers soubresauts en cette fin d’année 1993, le studio LJN décide de lui rendre hommage en livrant un ultime jeu de catch estampillé WWF. Après cette 4e tentative de la vitrine de l’éditeur Acclaim pour sortir enfin sur console un jeu de catch à licence digne de ce nom, les fans de sport entertainment doivent se rendre à l’évidence : ça sera sur Super NES.

ON CHANGE UNE ÉQUIPE QUI PERD. EN ÉQUIPE QUI PERD ENCORE PLUS.

Un an après le très décevant WWF Wrestlemania : Steel Cage Challenge (SCC) développé par Sculptured, LJN donne cette fois-ci les clés de l’établi à Eastridge. Le résultat ? Un jeu assez similaire, mais encore plus mauvais.

**WWF King of the Ring **propose d’incarner 10 superstars de la World Wrestling Federation : les éternels Hulk Hogan et Randy ‘Macho Man’ Savage, les nouvelles stars Bret ‘Hitman’ Hart et l’Undertaker, l’ancien sumo Yokozuna, le bourreau des cœurs Shawn Michaels, le ‘Bad Guy’ cubain Razor Ramon, le très narcissique Lex Luger, et les revenants Bam Bam Bigelow et Mister Perfect. Plus un catcheur fictif nommé « You ».

C’est bien beau tout ça, mais les lutteurs possèdent-ils des prises distinctives ? Eh non. À l’instar de SCC, TOUS les catcheurs utilisent exactement les MÊMES prises. Ou quand faire n’importe quoi devient une marque de fabrique… Pour bien se moquer du joueur, le manuel liste leurs prises de finition réelles, sans que celles-ci soient incluses dans le jeu.

Bon, y’a toutefois une légère innovation : les catcheurs possèdent des habiletés différentes. Un mini tableau montre en effet leur potentiel en termes de rapidité, de force et d’endurance. C’est pas franchement flagrant sur le ring, mais c’est toujours bon à prendre. Si vous contrôlez le lutteur « You », vous pouvez décider vous-même de ses aptitudes au combat en les paramétrant.

En plus, leurs carrures ne sont plus complètement identiques ; les gros sont plus gros que les minces, encore que Bam Bam paraît bien fluet pour un mec qui pèse 150 kg…

Par contre, la réalisation technique est vraiment déplorable. La modélisation des combattants donne envie de pleurer ; ils sont représentés sous forme de bouillie de pixels, aux visages vides avec deux points noirs pour faire les yeux. Imaginez qu’on ne voit même pas la moustache de Hulk Hogan !!!!!!

L’arène est quant à elle bleuâtre ; le ring, ses abords mais aussi les spectateurs apparaissent bleus ! Inutile de dire qu’ils ne ressemblent à rien non plus, même si l’on différencie à peu près les nanas des mecs.

Les faciès des superstars apparaissant sur les écrans de présentation sont tout aussi effrayants. Mes doigts tremblent tellement d’indignation que je préfère vous renvoyer au gif de capture plutôt que de développer mon propos.

Vous pensez que le son rattrape le coup ? Que dalle ! Les thèmes musicaux de présentation des catcheurs sont de vieilles séquences midi toutes moisies. Sur les quatre jeux LJN, la bande-son se détériore à chaque nouvel opus, c’est quand même fort. Et pour reprendre l’un des autres points les plus sombres de SCC, on n’entend les musiques qu’au moment de la sélection du lutteur et après une victoire. Le combat fait la place « belle » aux impacts des coups et aux râles venus d’un autre monde. Seule la clameur s’élevant de la foule, accompagnant l’exécution d’un mouvement, met un peu l’ambiance.

Pour revenir au gameplay, que du standard : prises au corps-à-corps, à distance, vers un adversaire au sol, un saut chassé après projection dans les cordes, un coup de coude du haut de la 3e. On peut aussi rouler à sa convenance hors du ring (10 secondes max sont allouées). Tout ça figurait déjà dans les opus précédents. En revanche, petit point enfin intéressant : au contact, on ne dispose plus seulement d’une projection, mais de trois (Powerbomb, Souplesse arrière et Tour de hanche), ainsi que d’un coup de boule. L’effort est louable, mais Pro Wrestling en proposait déjà plus en 1986, donc bon… Avec ça, l’exécution des prises est mal représentée : difficile d’identifier au premier regard les mouvements que je viens de vous citer. Aucune réelle innovation ou amélioration n’est donc recensée, d’autant que les collisions sont très mal orchestrées ; il arrive fréquemment que les deux lutteurs mordent la poussière pour peu qu’ils lancent un coup en même temps.

Les modes de jeu sont, à une exception près, ultra standards eux aussi. On peut jouer à un ou deux joueurs, dans des matches en simple ou en équipe de deux. Sauf qu’on ne peut plus collaborer pour défier l’ordinateur. Ou comment se priver de la fonctionnalité la plus intéressante de SCC

Vous pouvez jouer en match sec (exhibition) en simple ou en tag (équipe), faire un tournoi (défier tour à tour les 9 catcheurs de l’ordinateur, en prenant qui vous voulez et pas seulement « You », comme dans Wrestlemania Challenge). Dans tous les modes, la difficulté est paramétrable (3 niveaux).

L’ultime mode est le « King of the Ring », un tournoi à élimination directe qui est organisé depuis 1985 et dont la périodicité varie (une fois par an max ; tous les 2 ans depuis 2006). Le « Roi du Ring » a le droit de porter une couronne jusqu’à ce qu’il soit détrôné, mais le titre est surtout symbolique (gagner un KoR ne donne même pas droit automatiquement à un match de championnat). Toutefois, de grands noms du catch figurent au palmarès de la compétition.

À partir de 1993 et jusqu’en 2002, le KoR a fait l’objet d’un « pay-per-view » dédié, ce qui explique le choix de consacrer un jeu à cet évènement à la popularité résurgente, avec Bret Hart, le dernier roi en date, en couverture.

Le dernier KoR s’est déroulé en décembre 2010 et a consacré l’Irlandais « King » Sheamus.

Je pense que vous l’avez compris, le mode King of the Ring consiste à participer à un tournoi à élimination à 8 lutteurs. Ce qui vous laisse 3 combats à remporter avant de coiffer la couronne. Un mode qui deviendra incontournable dans les beat them up Super NES, notamment les DBZ. Plus ludique que le mode tournoi, il allonge un peu une durée de vie bien faiblarde. Et n’espérez pas une fin digne de votre consécration ; il faudra vous contenter d’un vieil écran de texte surplombé d’une couronne (ou de la ceinture pour la fin du mode histoire).

RÉSUMÉ

WWF King of the Ring n’est qu’un énième jeu de catch raté sur 8 bits.

Une réalisation technique en-dessous de la moyenne, un déficit d’ambiance, la disparition du mode 2 joueurs coopératif, et surtout l’inexcusable uniformité des prises de chaque lutteur discréditent complètement un jeu par ailleurs correct mais tout à fait oubliable.

Ma note particulièrement dure tient compte de la date de sortie reculée.

3/10

En vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=1zpn-pVGa4g

WWF King of the Ring