Troisième opus de la licence et dernier sur NES, Kuros propose bon nombre de nouveautés. Un pari risqué, et comme tous les trucs casse-gueules, un pari perdu. N’est pas Georges qui veut.
DIS-MOI PAS QU’C’EST PAS VRAI ?!
Eh non. Encore raté. Malkil n’est pas mort dans l’aventure précédente (IronSword : Wizards & Warriors II). Chose surprenante de la part du sorcier, il a réussi à conquérir le royaume d’Elrond et à capturer la princesse. Kuros se lance à sa poursuite, mais la quête ne sera pas aussi simple qu’il n’y paraît.
L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE
Wizards & Warriors III est un jeu d’aventure comme ses prédécesseurs, mais à ceci près qu’il n’est pas découpé en niveaux finis. Au lieu de cela, il s’agit de traverser une immense aire de jeu divisée en zones entre lesquelles on passe à loisir.
Le but du jeu est de retrouver des statues qui vous permettront d’entrer dans les diverses guildes d’Elrond. Une fois entré, vous pourrez participer à une épreuve, qui se conclut par le combat contre un boss. Ceci vous permet de récupérer une nouvelle aptitude, pour progresser un peu plus loin dans le jeu. Et ainsi de suite jusqu’à vous frotter à Malkil.
Le bouton A permet toujours de réaliser des sauts démentiels, mais la manière de se battre a drastiquement changé. Ainsi, il faut MAINTENIR B appuyé, et déplacer la croix dans une quelconque direction pour frapper dans cette direction. Inutile de dire que dans ce cas, Kuros ne peut plus se déplacer.
Et donc, bon an mal an, vous allez progresser à travers la ville, les cavernes ou le château en affrontant divers malandrins et créatures agressives, et en récupérant çà et là des pièces d’or, des gemmes ou des trésors enfermés dans des coffres.
Ce pécule durement amassé vous permettra de faire quelques emplettes dans les magasins prévus à cet effet. Vous pourrez ainsi acheter de quoi vous soigner ou des clefs pour ouvrir les coffres et certaines portes.
Mais attention ! Si vous n’êtes pas bien habillé, on vous foutra à la porte d’un coup de pied au cul ! Idem pour certains habitants. Comment ça, tenue correcte exigée ? En effet. En accomplissant l’une des épreuves de guildes, vous obtiendrez un nouveau costume : celui de chevalier, celui de voleur ou celui de magicien. Et les PNJ réagiront différemment selon votre accoutrement. Surtout, chaque costume a ses spécificités (le voleur est rapide mais frappe court, le sorcier est lent mais frappe à distance et le chevalier est équilibré), mais aussi ses actions propres. Car il existe neuf guildes (trois de bronze, trois d’argent et trois d’or) qui vous permettront donc de récolter neuf déguisements, soit trois niveaux pour chaque profession. Et inutile de dire que si le voleur ne sert à rien au niveau 1, il est bigrement pratique au niveau 3.
J’AI PAS DE CLASSE
Jusque là, je considérais les Wizards & Warriors comme une série passable, désormais je la vois comme une saga médiocre. La faute à un troisième épisode ridicule de bout en bout.
Ne parlons même pas du scénario débile et de l’éternel retour de Malkil, mais même la réalisation technique n’est pas à la hauteur.
Voyez l’image ci-dessus : les graphismes n’ont subi aucune évolution en trois épisodes, ou s’ils en ont subi une, ce serait plutôt une régression. Le style paraît extrêmement dépouillé là où dans les deux premiers on avait des décors et sprites pas originaux, mais un minimum détaillés.
Ajoutons que les animations sont toujours aussi minables et la bande-son aussi désagréable qu’à l’habitude.
Mais pire que tout, le nouveau style de jeu est très dérangeant. Notamment la manière de frapper les adversaires, qui se révèle à la fois très rigide et d’une imprécision incroyable. Et bien entendu, les sauts de douze kilomètres sont toujours aussi déstabilisants.
Du fait de l’aspect recherche plus développé que chez ses prédécesseurs, W&W3 est par contre un peu plus long. Il est également un peu plus difficile encore, si c’est possible. La faute à certains passages de plates-formes tragiques.
Il n’y a décidément pas grand-chose pour sauver Kuros de la noyade. La série s’achève sur NES par un épisode catatonique, avant un renouveau sur Game Boy et, surtout, un relaunch complet sur PC, bien plus tard. En attendant, Malkil doit bien se marrer.