Werewolf - The Last Warrior est un jeu vidéo NES publié par Data Easten 1990 .

  • 1990
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Werewolf - The Last Warrior

3.5/5 — Très bien par

——– Chemins de traverse ———-

En parcourant la ludothèque de nos consoles oubliées, on tombe parfois sur des choses surprenantes, et la boîte grise n’y échappe pas…

Je suis bien persuadé que les plus accros à l’émulation d’entre nous ont établi, depuis bien longtemps, les listings des jeux à retenir. Toutefois j’aimerais penser que ces listes ne sont pas si figées, et qu’on pourrait s’accorder un brin de folie en sortant un peu des sentiers bien balisés par les têtes de liste incontestables que sont nos Mega Man, Mario, Link et autres immortels Lee brothers.

Bien sûr, le soft dont je vais vous parler n’a pas vocation à intégrer les top 10 planétaires de la NES. Il n’aurait cependant pas à rougir face à ses collègues dans un top 200 consacré.

En effet, certains manquements concernant la réalisation générale, auxquels on ajoutera surtout un défaut majeur, empêcheront Werefolf d’atteindre les plus hautes marches du paradis où séjournent les

mega-hits.

Mais passons cela pour l’instant et tranchons dans le vif du sujet.

——– L’homme est un loup pour l’homme ———-

Une fois de plus, les vilains monstres ont débarqué, ils nous ont réduit en esclavage, ravagé nos fières cités et nous contemplent maintenant en riant à gorge déployée, mollement avachis dans leur fauteuil « président ». Le scénariste pressé par les délais aime maltraiter la population moyenne, c’est une règle.

Et comme d’habitude, parmi nous, pauvres crétins asservis (à part certains de mes amis ?).

Un héros se lève, brandissant son poing à la face du soleil, jurant à qui l’entendra que les exactions de ces méchants décidément très méchants ne resteront pas impunies.

Oui, on aime bien les héros, nous, on aime admirer ces générateurs d’espoir ambulant, on ne se lasse pas de les acclamer des heures durant, mais se joindre à eux ça non ! Même pas un seul instant !

Et la possibilité de l’incarnation virtuelle naquit. Chamboulant l’immuable.

Transmutant la faiblesse en rage, la lâcheté en courage et la laideur triste en beauté furieuse.

C’est donc dans un de ces instants furtifs et magiques où citrouille devient carrosse que débute la quête d’un quidam devenu justicier.

——– Way of the Warrior ———-

C’est sur cette toile de fond sommaire et pré-mâchée que s’engagent les premières hostilités.

Dès les premiers instants, on se demande à quelle sorte de jeu on a affaire, puisque le premier vilain se trouve en fait être un demi-boss avec une barre de vie…

Original comme entrée en matière !

Passé cette surprise et une transformation plutôt spectaculaire (on est sur NES…) illustrant le concept du loup-garou (notons qu’ici la lune n’y est pour rien, les bonus oui) on se rend vite compte que la jouabilité mérite quelques éclaircissements.

En effet, il va falloir composer avec une gestion des collisions non pas hasardeuse mais mal programmée, ceci dit pas d’affolements on s’y adapte très bien. Tous, et je dis bien tous les sprites adverses ont un masque de collision excédant leur taille. J’entends par là que lorsque l’on frappe à 1 cm de l’ennemi on le touche. Il suffit simplement de calculer ses mouvements différemment pour ne plus se rendre compte de ce défaut de programmation. Il serait bon de configurer l’auto-fire sur votre paddle, cela s’avérera précieux pour certaines séquences.

Et j’insiste là dessus puisque ce jeu exige une bonne anticipation pour progresser dans les niveaux. Car malgré l’apparence bestiale de notre avatar, on ne bourrine que rarement dans Werewolf, plus les stages s’enchaînent et plus la précision est de mise.

Point de vue déroulement, l’architecture des niveaux sort un peu de l’ordinaire puisque certains d’entre eux comportent deux voies, on se fraye un chemin soit par le haut, soit par le bas, avec possibilité d’alterner entre les deux. Généralement lorsque la difficulté est trop forte en haut mieux vaut descendre et vice-versa. Le soft comporte assez peu de niveaux mais la difficulté s’accroît considérablement à partir du tiers final, histoire de s’assurer une durée de vie.

Le gameplay est assez intéressant, pour peu qu’on ait bien assimilé l’histoire des collisions, les bonus sont divers et la cohésion entre plate-forme et action est respectée. Les mouvements de l’avatar permettent pas mal de choses, ainsi une fois transformé en loup, on peut s’accrocher aux murs, franchir les passages étroits en s’allongeant, exécuter un double saut d’esquive ou encore se suspendre aux plafonds. D’autant qu’à certains endroits, il se révélera obligatoire d’exécuter l’une ou l’autre de ces actions. C’est pourquoi il est primordial de rester autant que possible transformé, sans même parler du fait que cette transformation décuplera la puissance d’attaque, l’amplitude des sauts, ainsi que l’énergie vitale.

Le seul intérêt de la forme humaine est de pouvoir exécuter un tir spécial (pression puis relâchement du bouton d’attaque).

Parenthèse importante sur les bonus, on les récupère soit des ennemis soit en frappant à des emplacements spécifiques et c’est assez déroutant puisque ces derniers changent d’apparence à chaque stage. Il faudra repérer quelle partie du décor détient les précieux objets.

A titre d’exemple, les emplacements bonus du premier niveau sont matérialisés par des statues grises, des piliers et des panneaux… surprenant.

Quelques infos sur les effets des bonus :

W rouge : transformation en loup et augmentation de l’énergie

W bleu : régression en humain et perte d’énergie (à éviter !!)

Petit cœur : énergie

Grand cœur : énergie MAX

Sphère rouge : élimine tous les ennemis

Grosse sphère rouge : invincibilité temporaire

Sphère transparente : déclenche la 2eme transformation au bout de 5 boules collectées.

$ : des points (start puis select pour les afficher)

1up : no comment

sablier : rajout de secondes au chronomètre

munition : permet de tirer (une fois seulement et uniquement sous la forme du loup)

——– You gonna die ! …and retry ! ———-

Terminons sur le défaut majeur du soft : la difficulté de certaines séquences énerve au plus haut point, celles-ci ne sont pas infranchissables mais en tout cas inabordables pour quelqu’un qui se refuse a utiliser les sauvegardes d’état dans les émulateurs. Le boss du troisième monde en est le premier exemple, avant de découvrir quelle est LA technique qui vous permettra de l’abattre, j’ai du m’y reprendre à une vingtaine de fois (indice : mettez vous à droite), or sans sauvegarde il faut se retaper tout le niveau précédent pour retourner au boss et espérer trouver cette technique précise… pénible.

Mais c’est dans le monde suivant que la difficulté se retrouve surdosée et qu’on assiste à un pur moment de die & retry, car il va falloir assimiler par cœur chaque apparition d’ennemi vicieusement placée, et calculer chaque action, chaque amplitude de saut, frapper au bon moment, sous peine de chute mortelle.

A ce stade et malgré les continue infinis, il n’y aura que les plus psychopathes d’entre vous qui oseront se risquer à poursuivre le jeu sans sauvegarde.

Encore un exemple de soft élitiste sauvé des eaux grâce à l’émulation.

Outre ce problème en partie résolu par la magie de Nestopia (NdlR : d’autres émulateurs proposent l’option de sauvegarde d’état), ce soft qui ne laisse pas indifférent a quand même ses petites qualités, son level design qui sort de l’ordinaire et ses possibilités d’actions étendues poussent à mener finalement l’expérience à son terme.

Bien sûr, tout amateur réellement dévoué à l’émulation croule sous les hits de 15 consoles et 10 micros-ordinateurs, détenant une logithèque que même les 7 vies d’un épervier ne sauraient honorer. Alors, à ceux qui se demande : pourquoi s’emmerder avec des jeux qui ne rentrent pas dans la catégorie « greatest hits » ?

Je répondrais d’une part la curiosité, celle qui pousse à explorer les recoins d’une bécane pour en sortir l’inhabituel et d’autre part l’accessibilité, il est plus facile de se lancer dans ce type de jeu que dans un Zelda II splendide et majestueux mais trop gourmand en temps libre.

Werewolf - The Last Warrior n’est pas un hit mémorable, c’est évident, mais il réussit à s’élever au-dessus de la moyenne, et pour cela il mérite au moins de figurer dans un répertoire NES.

Werewolf - The Last Warrior