Envie de replonger dans l’ambiance des JO ? Envie de rejouer à l’un des tous premiers jeux de sport et regoûter au côté kitsch qui va avec ? Alors accordez-vous, disons, 5 minutes pour tester (et désapprouver) Track & Field.
Track & Field est une série de simulations sportives ayant pour trame l’athlétisme et pour cadre les Jeux Olympiques.
Le 1er Track & Field date déjà de 1983 ! Il était sorti en version arcade et se nommait « Hyper Olympic » en dehors des States. Le soft ne proposait que 6 disciplines : le 100m, le saut en longueur, le lancer du javelot, le 110m haies, le lancer du marteau et le saut en hauteur.
Sans avoir pris le temps et surtout la peine de creuser le sujet, sachez que plusieurs versions de Track & Field, ou Hyper Olympics, sont sorties dans les années 80 sur différents supports, tels que Atari, Commodore 64, MSX ou NES.
Je vais donc présenter la version NES. Les infos que j’ai recueillies sont un peu confuses, puisque j’ai trouvé une version NES de Track & Field sortie en 1987 (ça se passe à Séoul), et une qui est apparemment la version européenne, sortie en 1992 sous l’appellation ‘Track & Field in Barcelona’. Mais Séoul ou Barcelone, les épreuves, les persos, les décors, tout est rigoureusement identique, donc bon…
Envie de faire péter quelques records du monde ?
Donc, dans la version qui nous intéresse –enfin intéresse est un bien grand mot, vu que je n’ai ni la prétention ni le désir de vous faire jouer à ce jeu- 8 disciplines sont au programme : 100m, saut en longueur, 110m haies, lancer du javelot, tir à la carabine, triple saut, tir à l’arc et saut en hauteur.
Le jeu consiste à passer, et a fortiori réussir, ces épreuves à la suite. Par réussir j’entends atteindre une barre de qualification (temps, nombre de points, distance ou hauteur à vaincre). Vous disposez de 3 essais pour y parvenir, à l’exception des 2 courses où une seule tentative est accordée, puisque vous vous battez contre un adversaire. D’ailleurs, il n’est absolument pas nécessaire de devancer cet adversaire ; finir second mais dans le temps imparti revient à se qualifier, alors que premier hors délai et c’est game over direct.
Un échec à une discipline et le jeu est terminé, un succès et vous passez à l’épreuve suivante. D’après ce que je me suis laissé dire, une fois les 6 épreuves passées avec succès, vous gagnez le droit… de les refaire à nouveau, mais avec des exigences de qualification cette fois plus draconiennes. Pas de médaille, pas de réelle compétition contre les adversaires, à la limite on peut se battre contre le record du monde affiché, ce qu’il est possible de réussir à sa première tentative pour peu qu’on ait configuré le bouton turbo.
Massacrons le bouton A !!
Ouaip, dans la plupart des disciplines, pour faire courir votre bonhomme, il faut appuyer de façon répétée sur le bouton A (ou la touche équivalente). C’est la méthode du button mashing. Et il faut même y aller comme un bourrin si on veut se qualifier, ce qui devient TRES VITE lassant. Je conseille l’utilisation du turbo comme gadget indispensable. Ça devient alors facile, il faut courir avec un bouton, puis appuyer sur le second bouton pour déclencher un saut ou bien un lancer. Tout juste faut-il apprécier à quel moment relâcher ce dernier, puisque la durée de pression va déterminer l’angle du projectile. Pour les épreuves de tir, il faut juste appuyer… une fois sur A pour déclencher le tir. Un gameplay somme toute fort limité…
On s’y croit ? Euh… pas des masses
On ne peut pas dire que l’on ressente cette ambiance, cette montée d’adrénaline qui caractérise un évènement aussi prestigieux, aussi universel, aussi historique et aussi rare que les Jeux Olympiques. On a droit à la petite musique d’intro (est-ce celle d’Ushuaia ?), plutôt sympa, alors que c’est un gus arborant fièrement la flamme olympique qui vient vous amener le titre. Y a un effort. A part ça… vous incarnez un petit bonhomme à la dégaine très années 80 (short moulant, moustache obligatoire), et son adversaire occasionnel est vêtu de même, mais dans une autre couleur. On aperçoit de façon méga méga floue la foule, sous forme de petits pixels roses et blancs qui ressemblent à tout sauf à des gens, mais qui lancent une clameur sitôt la ligne d’arrivée franchie. Comme mentionné, on ne voit pas l’ombre d’une médaille (bon je dis ça mais je n’ai pas poussé le professionnalisme jusqu’à essayer de finir le jeu, si toutefois il y a une fin), on ne peut choisir le pays que l’on représente, bref, on se demande un peu ce qu’on fout là.
Bon, mais les épreuves dans tout ça ?
Il y a 8 et on en a très très très vite fait le tour (10 minutes). Sur les 8, 6 fonctionnent de la même manière (on court et on appuie sur B). Pour le 100m, vous pouvez battre le record du monde les yeux fermés avec un seul doigt, celui du tir automatique. J’ai vu une vidéo d’un gars ayant couru le 100m en… 7’67, lol. Quant aux 2 autres, le tir à la carabine, ben je n’ai pas trop pigé comment ça fonctionne ; lorsque le pigeon passe dans le viseur il faut tirer, oui, mais on a 2 viseurs en même temps, que l’on ne peut pas diriger, et en plus ça ne marche pas à tous les coups, bref cherchons pas à comprendre. Et le tir à l’arc se fait face à une cible qui défile verticalement, il faut juste appuyer sur A au moment qui semble opportun, en tenant compte de la force et de la direction du vent. Cette discipline est extrêmement difficile, sur 8 flèches il faudra mettre 3 ou 4 fois dans le mille, ce qui est vraiment aléatoire.
Ah j’oubliais : on a la possibilité de choisir entre 4 modes de jeu. On peut ainsi jouer à 1 ou 2 joueurs. A 2, le joueur 2 sera votre adversaire direct pendant les courses, alors qu’il jouera de façon alternée avec vous (un essai chacun) pour les autres épreuves. C’est sympa comme fonctionnalité, mais à mon avis si vous voulez garder vos amis, ne les invitez pas à une partie de Track & Field… et sinon on peut choisir entre mode A (1 ou 2 joueurs) ou mode B (idem). La différence entre les 2 options ? Aucune idée…
Notes
Les graphismes sont pourris, les musiques sont rares et simplettes, les effets sonores… ouais pourquoi pas, la jouabilité est très faible, mais alors la durée de vie… celle-ci ne dépasse pas les 10 minutes, le temps d’essayer une fois chaque épreuve.
Résumé
Un jeu à éviter car bien bien trop dépassé. On a vite fait le tour et on n’a pas envie de recommencer. Sur la même console, privilégiez Track & Field 2, infiniment meilleur !
Verdict : 3 sur 10