Track & Field II est un jeu vidéo NES publié par Konamien 1989 .

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Test du jeu vidéo Track & Field II

4/5 — Exceptionnel ! par

Vous avez aimé les JO de Pékin 2008 ? Oui ? Alors que diriez-vous de revivre les JO de… Séoul en 1988 ? Incarner les athlètes de l’ex-URSS, c’est possible avec Track & Field II !

Track & Field est une série de simulations sportives ayant pour trame l’athlétisme et pour cadre les Jeux Olympiques.

Le 1er Track & Field date déjà de 1983 ! Il était sorti en version arcade et se nommait « Hyper Olympic » en dehors des States. Le soft ne proposait que 6 disciplines, le 100m, le saut en longueur, le lancer du javelot, le 110m haies, le lancer du marteau et le saut en hauteur.

Sans avoir pris le temps et surtout la peine de creuser le sujet, sachez que plusieurs versions de Track & Field ou Hyper Olympics sont sorties dans les années 80 sur différents supports, tels que Atari, Commodore 64, MSX ou NES.

Après avoir présenté la version NES de Track & Field premier du nom, dont personne ne se souvient -ce qui est tant mieux- je vais m’épancher sur son successeur, qui n’a fort heureusement rien à voir avec sa grande sœur. Le jeu est beaucoup plus travaillé à tous points de vue, et mérite clairement le détour.

En route pour Séoul !

Cette fois le cadre est limpidement posé : vous vous embarquez pour Séoul avec votre délégation pour y disputer les Jeux et démarrer votre moisson de médailles. 10 nations sont représentées (dont la France, les USA, l’URSS, la Corée, l’Allemagne… de l’Ouest et le Kenya), et en mode championnat on vous demandera de choisir celle dont vous porterez les couleurs.

Ah, je me suis avancé un peu pour le cadre limpidement posé : ce jeu est la version américaine de «Konami Sports in Seoul». De fait le titre réduit la simulation à l’athlétisme, et ne parle pas ouvertement de jeux olympiques, mais juste d’un « championnat ». Bon ne chipotons pas.

Track & Field II vous offre le loisir de disputer pas moins de 15 épreuves sportives au cours de 3 phases de jeu. Je vais détailler ces modes de jeu avant de présenter les disciplines.

Mode entraînement : comme suggéré, il sert à vous étalonner avant de faire le grand saut de la haute compétition. Vous pouvez choisir l’épreuve que vous désirez (parmi les 12 Olympiques) et tenter de la réussir (vous qualifier). Vous passez alors à la suivante jusqu’à ce que vous échouiez à l’une d’elles. Les minima à atteindre sont relativement abordables.

Mode championnat : après vous être rodé lors des épreuves d’entraînement, vous voilà prêts à faire le grand saut. Direction la Corée du Sud ! Le mode championnat (ou Jeux Olympiques) va vous faire suer pendant 8 jours d’épreuves, à raison de 3 sports à disputer par jour. Les 4 premiers jours sont réservés aux qualifications ; il vous est juste demandé d’atteindre le minima requis (plus élevé qu’en mode entraînement). Les 4 autres sont consacrés aux finales. Il faudra là aussi penser à se qualifier avant toute chose (les minimas ont encore été rehaussés !) mais aussi à glaner des médailles. Si vous passez une épreuve, vous gagnez d’office une médaille de bronze, si vous la réussissez avec une certaine marge, vous gagnez l’argent, si vous masterisez, vous remportez l’or tant convoité !

Mais attention, ne pas se qualifier à une seule épreuve revient à un game over pur et simple.

Exemple : vous vous qualifiez à l’escrime, pas au triple saut, mais réussissez la nage libre, c’est game over.

Après chaque journée de compétition, une machine à écrire vous livrera vos résultats, et le verdict. Soit vous rentrez à la maison, soit vous poursuivez l’aventure, et vous recevez un mot de passe (fonctionnalité appréciée). Lors des finales, c’est de l’encre de cette même machine que vous découvrez de quel métal vous avez hérité (l’attribution est un peu aléatoire, le jeu ne mentionne pas quel résultat est requis pour toucher l’or).

Si vous survivez aux 8 jours d’épreuves, vous rentrez en héros avec la fierté d’exhiber vos breloques !

Mode versus : mode 2 joueurs. Vous affrontez un ami (adversaire pour l’occasion) dans l’un des 3 sports que sont l’escrime, le taekwondo et le bras de fer. A noter que le bras de fer n’est présent que dans ce mode. Le but ? Sortir vainqueur tout simplement.

A noter qu’il est possible de jouer à 2 en mode entrainement (mais pas championnat). Dans ce cas, le joueur 2 et le joueur 1 alternent les essais. Ils peuvent également se retrouver concurrents en nage libre et course de haies. Un mode très sympa.

Le jeu consiste à subir et a fortiori réussir ces épreuves à la suite. Par réussir j’entends atteindre une barre de qualification (temps, nombre de points, distance ou hauteur à vaincre). Vous disposez en général de 3 essais pour y parvenir, mais pour les courses, ou les disciplines non athlétiques, une seule tentative est accordée. Il n’est absolument pas nécessaire de devancer votre adversaire au cours d’une course ; finir 2e mais dans le temps imparti revient à se qualifier, alors que 1er hors délai c’est game over direct.

Les disciplines

15 disciplines sont proposées, dont 12 olympiques.

Parmi les 3 autres, on retrouve le bras de fer du mode versus, et également 2 sports d’exhibition, le deltaplane et le tir au pistolet. Après chaque journée d’épreuves, vous aurez la possibilité de vous amuser à faire l’une ou l’autre, sans obligation de performance, juste pour le fun.

Les autres épreuves sont des sports, essentiellement athlétiques mais pas uniquement. On retrouve aussi de la natation, du canoë, du taekwondo (alors qu’il n’est devenu olympique qu’en 2000 !), de la gymnastique, de l’escrime et du tir.

L’escrime (fencing) : vous affrontez un adversaire dans un combat au meilleur des 5 touches. Vous pouvez tenter une touche à la tête, au corps, ou dans… le bas du corps, et parez des attaques. Attention à ne pas sortir de l’aire de combat. Pour se qualifier, il suffit de vaincre son adversaire. Note : lors de la finale, c’est l’écart qui déterminera le métal que vous allez gagner.

Le triple saut (triple jump) : 3 essais vous sont alloués pour atteindre la distance requise. On prend de l’élan en appuyant frénétiquement sur A, puis on effectue 3 sauts successifs en essayant de trouver l’angle l’optimal (l’angle dépend de la durée de pression du bouton B).

Le 100m nage libre (freestyle swimming) : vous nagez face à un adversaire, mais vous vous battez surtout contre le temps. Vous pouvez nager soit en crawl, soit en papillon (à choisir au moment du plongeon). Le bouton A vous fait avancer, le bouton B vous permet de respirer et de faire remonter votre jauge d’oxygène. Le papillon est réputé plus rapide mais nécessite plus d’oxygène.

Le plongeon de haut vol (high dive) : discipline atypique, vous vous élancez d’une plate-forme de 10 m en choisissant votre position de départ (avant, arrière, de côté, sur les mains) puis vous avez toute la chute pour effectuer les figures les plus stylées possibles, et retomber bien droit dans la flotte. 5 juges vous attribuent une note en fonction de votre performance technique et artistique, la moyenne est retenue.

Le tir aux pigeons d’argile (clay pigeon shooting) : cliquez une fois pour dire « pool ! » puis dégommez la cible en 2 tirs maximum, en bougeant le curseur avec la manette. Note : il est possible d’utiliser le zapper de la NES (mais qui l’a encore ?) Vous passez 4 séries de 10 assiettes. Lors de la finale, il faudra toucher 36 cibles sur 40…

Le lancer du marteau (hammer throw) : pas besoin de courir, mais il faut faire tournoyer le plus vigoureusement possible le marteau avant de s’en délester. Pour ce faire, il convient de faire des tours de pavé directionnel le plus rapidement possible (aie ! en utilisant le clavier !), et de lâcher l’engin lorsque votre personnage clignote. Idem, vous décidez de l’angle de lancer.

Le taekwondo : combat en 3 rounds contre un adversaire. A l’aide de coups de pieds et de poings, il faut faire descendre la jauge d’énergie de votre adversaire à 0, et là il sera incapable de se relever avant le compte de 10.

Le saut à la perche (pole vault) : on court, on déploie sa perche au bon moment, et on relâche au bon moment, facile ? Vous pouvez décider de la hauteur à laquelle placer votre première barre, elle peut être au-dessus ou en dessous de la barre de qualif. Puis tant que vous passez avant vos 3 essais, vous tentez une barre supérieure (de 5 ou 3 cm). Mon record est de 6m14, comme le Dieu Serguei Bubka hé hé.

Le Canoë (canoeing) : hum, épreuve consistant à franchir un parcours de 16 portes dans un temps limité. Les portes doivent se franchir soit par l’avant, soit par l’arrière, soit par contournement. Chaque porte franchie illicitement, ou dans le mauvais ordre, vous octroie 30 secondes de pénalité. En finale (et même avant), autant viser le sans-faute !

Le tir à l’arc (archery) : vous visez des cibles placées à 30, 50, 70 et 90m de distance, avec 3 jets pour chacune. Vous contrôlez la puissance et l’angle de votre tir, en tenant compte de la force et de la direction du vent.

Le 110m haies (hurdles) : les Jeux ne seraient pas olympiques sans une course de vitesse. Vous concourez aux côtés de 2 autres sportifs et visez le meilleur temps. Attention à ne pas chuter sur les obstacles (c’est plutôt une course de steeple, avec rivières, que de haies).

La barre fixe (horizontal bar : certainement l’épreuve la plus exigeante, puisque vous ne disposez que d’un seul essai pour faire étalage de votre talent. Pendant la vingtaine de secondes à votre disposition, exécutez les figures les plus spectaculaires et les plus techniques de façon à impressionner le jury. Attention surtout à ne pas chuter dans le final !!

Le deltaplane (hangliding) : pour cette épreuve d’exhibition, il faudra vous élancer d’une falaise et tenter d’atterrir gracieusement à l’endroit ciblé, sans se prendre de montagne en pleine tronche. Sympa mais à faire une fois de temps en temps seulement.

Le tir au pistolet (gun shooting) : là vous ne tirez plus sur des pigeons mais sur des cibles réelles ! Comprenez des gangsters qui se cachent dans un décor de rue. Il faudra les dégommer avant qu’eux ne vous tirent dessus. Assez fun, probablement jouable au zapper aussi.

Le bras de fer (arm wrestling) : c’est le moment de mettre sa casquette à l’envers et de faire le vide. Appuyez comme un bourrin sur A et c’est gagné ! On a droit à un gros plan sur le faciès grimaçant des 2 protagonistes, c’est tordant !

Comme vous pouvez le constater, le soft propose 15 épreuves variées.

Certes, plusieurs d’entre elles imposent un classique « je matraque le bouton A puis je fais B à la fin », mais on retrouve quand même de louables et appréciés efforts pour varier la jouabilité.

La plupart des disciplines sont donc assez plaisantes à faire, pour peu qu’on ait une manette avec tir turbo ! Parce que sans, on se massacre le pouce, et si on n’est pas doués, comme moi, on n’arrive pas à passer un seul jour d’épreuves…

**On s’y croit ? Carrément ! **

Ah oui c’est complètement l’inverse de Track & Field I. Les designers ont tout fait pour nous mettre dans l’ambiance.

Ça commence par l’écran de présentation très dynamique, ça se poursuit par l’atterrissage de l’avion, puis par la cérémonie d’ouverture des jeux, où on voit quelques nations défiler drapeau à la main avec gros plan sur écran géant ! On s’y croirait !

En mode championnat, vous incarnez non pas un seul personnage d’un pays, mais tous les représentants de celui-ci. Avant chaque épreuve, on vous présente quel sera le compétiteur en lice pour ce jour. On voit son nom et son visage sur écran géant, scandé par ses supporters !

C’est en fait là la seule distinction entre les pays qu’on sélectionne : le nom, parfois le visage mais certains sont communs, et l’hymne entonné par les spectateurs. Mais bon, c’est déjà franchement pas mal.

Les graphismes sont assez soignés, les musiques d’ambiance jouent très bien leur rôle, la foule est dynamique et très présente (de nombreuses ovations), le petit passage de présentation du sportif avant qu’il ne s’élance donne un peu d’adrénaline. La réalisation technique est vraiment de qualité. On entend même une voix off annoncer votre qualification ou disqualification au triple saut !

Il a des défauts ce jeu ?

Ouais quand même. Je vois 2 points que l’on peut lui reprocher.

Le 1er tient à la durée de vie. Malgré beaucoup d’efforts de diversité de gameplay, le fait de proposer 15 épreuves, ce qui est énorme, la durée de vie est un peu limitée. Finalement on se lasse assez vite de répéter les mêmes actions, et on se frustre si on n’a pas de manette turbo. C’est une caractéristique propre à une simulation de sports d’athlétisme je pense, mais il est clair qu’on ne va pas passer des heures sur une épreuve. Les modes de jeu rallongent un peu la durée de vie : l’entrainement, puis les qualifications et enfin les finales, mais on accroche moins qu’un bon jeu d’aventure ou d’action/plate-formes. Perso j’ai dû acheter la NES Max pour pouvoir jouer au soft, sachant que je n’arrivais à rien sans. Au final j’en étais pour 400 balles de jeu + 350 boules de manette, pour ne pas jouer super longtemps, c’est quand même pas top.

Ensuite, je trouve un peu dommage que l’on ne se sente pas plus impliqué pour glaner des médailles. Par exemple, voir les scores à battre, les personnages à battre, les records à faire tomber (comme dans le 1 !) ou bien mettre en place un système de comptabilisation des médailles, ce qui donne la motivation de faire toujours mieux, ou de finir en tête des nations. Au lieu de ça, on a juste la machine à écrire qui nous met entre parenthèses l’initiale du métal qu’on a eu, pas transcendant. A la fin des finales, on ne se rappelle même plus de ce qu’on a gagné si on n’a pas pris de notes. Donc finalement, le but du jeu c’est surtout de le finir, de se qualifier à chaque fois, mais les médailles on s’en tape, alors que c’est quand même toute la finalité de la compétition !

Notes

Graphismes : plutôt soignés, tant les personnages (vraiment crédibles, et ceux du bras de fer sont tordants !) que la foule ou les décors. Belle animation, notamment entre les épreuves (cérémonie d’ouverture, fin du jeu, scène de motivation avant l’épreuve).

Son : des musiques et effets sonores dynamiques et entraînants. Une réussite.

Jouabilité : des efforts, beaucoup d’efforts même pour sortir du gameplay conventionnel de ce type de simulations, c’est appréciable et apprécié, mais au final les actions et les épreuves laissent un goût de « c’est un peu toujours la même chose ».

Caractéristiques : plusieurs modes de jeu intéressants, comme la possibilité de jouer à 2, les épreuves d’exhibition, la possibilité de tirer au zapper.

Difficulté : monstrueuse sans équipement adéquat. Normale avec un turbo. Vraiment, pour moi, le turbo est indispensable pour arriver à quelque chose.

Durée de vie : malheureusement assez limitée, malgré les efforts.

Résumé

Track & Field II est une excellente simulation sportive. En plus de détenir l’originalité de proposer des épreuves d’athlétisme (mais pas seulement), les programmeurs ont essayé de le rendre le plus varié, agréable à jouer, et dans la meilleure ambiance possible.

Avec 15 épreuves, dont finalement 5 pouvant se disputer à 2, le mode 2 joueurs en entraînement, le mode histoire très bien réalisé, le jeu possède des atouts indéniables.

Malgré tout, il peut apparaître un brin frustrant, trop difficile, injouable sans turbo et avec une durée de vie limitée, mais cela est plus imputable au style de jeu qu’au jeu lui-même. A découvrir !

Verdict : je vais mettre 8/10, pour le soin apporté au jeu, même si ce n’est pas le titre qui m’a le plus enthousiasmé.

Track & Field II