Bon, que ceux qui ne connaissent pas Zelda lèvent la main. À ce que je peux voir, ou bien ceux qui sont dans ce cas sont atteints de tendinite des deux bras, ou bien ils sont sourds, ou bien… ils n’existent pas. Et, par hasard, qui n’y a jamais joué ? Ah ! déjà un peu plus de monde (OK c’était pas dur :p ).
Pour ceux qui auraient joué les Robinson Crusoé sur un atoll perdu en Micronésie ces 20 dernières années, il faut leur rappeler ce qu’est Zelda, à savoir un monument. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que Nintendo s’était appuyé dessus pour le lancement de la NES en France. Je me souviens encore de cette pub sur toute une page dans Télé 7 Jours à l’époque. Une page toute noire, avec le héros, Link, qui courait, et Nintendo qui disait en substance réinventer ou inventer (j’suis plus sûr :p ) le RPG. Bon, évidemment c’est un petit peu des arracheurs de dents vu que Zelda est loin d’être un jeu de rôle, mais n’empêche que ça m’a donné envie de demander à Papa Noël, qui était alors en train de faire chauffer le diesel, heu… pardon, de préparer ses rennes avant de partir faire sa petite tournée, de m’en filer une de NES, avec Zelda bien sûr. Ce que j’ai eu à ma grande joie de chtite nenfant… Il faut croire que ma menace de lui faire écouter la chanson « Mon pote le DJ » de François Valéry, en boucle pendant 48h, s’il ne m’apportait pas la petite boîte grise carrée avec la cartouche dorée, a dû porter. C’est redoutable cette chanson, on en ressort rarement indemne même après une seule écoute ! :p Alors après 48h d’affilée… Bref, je digresse sévère là…
Revenons un peu au jeu, on s’en fout de François Valéry. :op L’histoire se passe dans une contrée tranquille, habitée de pacifiques êtres vaguement elfiques (au moins par leurs oreilles, aussi pointues que celles de Mr Spock), Hyrule. La prospérité du royaume est alors garantie par l’influence bénéfique de la Triforce, gardée par la sage Princesse Zelda. Bref, tout va bien jusqu’au jour où Ganon, le Prince des Ténèbres, décide d’envahir la paisible contrée. La débâcle des troupes d’Hyrule pousse alors Zelda à couper la Triforce en 8 fragments, les répartissant dans 8 châteaux afin que Ganon ne mette pas la main dessus. Zelda tombe finalement entre les mains du maléfique Ganon et sa servante Impa parvient à s’échapper, avant d’être sauvée par un jeune garçon, Link. À lui donc de récupérer les 8 fragments de Triforce, avant d’affronter Ganon et ainsi sauver le pays.
Le monde d’Hyrule est divisé en deux espaces distincts : le monde du dessus (l’extérieur) et le monde « sublunaire », c’est-à-dire les donjons. On trouve 9 donjons, les 8 premiers renfermant chacun un fragment de Triforce. Le dernier abrite Ganon, accessible après avoir récupéré tous les fragments. Tant le monde extérieur que les donjons sont divisés en cases représentant un écran. Ainsi, on se déplace d’écran en écran selon une vue aérienne, le scrolling vers la partie suivante ne se faisant que quand on quitte une parcelle.
Le monde extérieur est vaste, divisé en régions distinctes : plages, forêts, montagne, le fameux cimetière… Les donjons, plus ou moins aisés d’accès, sont d’une taille honorable et bien entendu, les fragments de Triforce sont chacun gardés par un boss plus ou moins coriace.
Le contrôle de Link est des plus aisé, la croix directionnelle permettant de se déplacer alors qu’un bouton sert pour utiliser son épée, le second bouton permettant d’utiliser un objet, sélectionné dans l’écran d’inventaire en appuyant sur START. Ces objets, nombreux, ont une utilité propre. Ainsi, le boomerang permet d’assommer temporairement un adversaire, alors que les peuvent faire sauter certains murs, révélant des passages secrets, qui sont fort nombreux dans le jeu. Si certains de ces artefacts seront achetés auprès des marchands qui parsèment le jeu (comme la bougie bleue, les potions de vie ou les flèches) grâce à l’argent récolté en tuant des monstres, d’autres devront être trouvés dans un donjon (c’est le cas notamment du boomerang ou de l’arc) ou durant vos pérégrinations dans le monde extérieur (le bracelet de force ou la lettre par exemple). Certains artefacts sont passifs, c’est-à-dire qu’il n’y a pas besoin de les activer, leur utilisation étant automatique. C’est notamment le cas des anneaux (bleu ou rouge) qui augmentent votre armure, ou le bouclier magique qui permet de parer les tirs ennemis si on reste statique.
La mort d’un boss vous fera gagner un container de cœur supplémentaire, augmentant ainsi les dégâts que vous pouvez encaisser avant de mourir. À noter que d’autres containers sont cachés dans le monde et qu’il sera plus qu’utile de les récupérer.
Il existe trois épées différentes, plus ou moins puissantes. L’épée en bois vous sera donnée au début, elle sera avantageusement substituée par l’épée blanche puis par l’épée magique en cours de jeu. Celles-ci sont cachées dans le monde extérieur et nécessitent d’avoir un nombre minimum de containers de vie avant de pouvoir les récupérer. Quand Link dispose de sa vie au maximum, il est capable de lancer des épées, ce qui permet de frapper un ennemi au loin.
Pour finir sur les artefacts, il faut savoir que chaque donjon dispose de deux artefacts spécifiques : la carte et la boussole, cette dernière localisant sur la carte l’endroit où se trouve le boss du niveau.
Il est remarquable de noter la diversité du bestiaire dans Zelda. Les ennemis sont très variés, et certaines espèces n’apparaissent que dans les donjons (comme les squelettes) ou dans certaines régions du monde extérieur. Chacun présente une difficulté propre, en fonction de son type d’attaque et de sa manière de se déplacer. En soi ils sont très crétins et semblent pour la plupart se promener un peu au hasard. De fait, la durée de vie de Zelda est assez conséquente, d’autant qu’on a constamment envie de chercher les passages secrets disséminés un peu partout. Durée de vie doublée par la présence d’une seconde quête, nettement plus difficile, accessible quand le jeu est fini une première fois.
Technique
Graphismes : le jeu étant assez vieux, ce ne sont certes pas les plus beaux graphismes qu’on ait vus sur cette console. Ils restent néanmoins très agréables, et le fait qu’ils ne regorgent pas de détails font qu’ils sont très lisibles.
Animation : l’emploi d’écrans « statiques », c’est-à-dire sans scrolling, permet une animation d’une fluidité exemplaire. De fait, les ralentissements sont inexistants et les clignotements de sprites très rares. Il est vrai que l’écran est rarement saturé de sprites, on n’est pas dans un shoot. ;)
Sons : Que dire si ce n’est que les quelques musiques du jeu restent gravées dans les mémoires ? Quant aux sons, ils sont variés et agréables.
Gameplay : L’ergonomie ne souffre d’aucun défaut, les commandes étant d’une simplicité exemplaire. L’animation fluide et la lisibilité des graphismes renforcent une excellente jouabilité. Le jeu est long, présentant comme on l’a dit 2 quêtes de fort belle taille et d’une difficulté très progressive. On reconnaît le génie de Miyamoto dans le level design très léché pour l’époque.
Il y a des jeux, comme ça, qui sont emblématiques d’une machine, voire d’une marque. Tellement marquants qu’au-delà de grandement participer au succès d’une machine, ils traversent les âges sans vraiment vieillir. Legend of Zelda en est assurément un des meilleurs représentants. On aura beau dire que cet épisode est maintenant dépassé, notamment par les suites qu’il a connues – A Link to the Past, Ocarina of Time et WindWalker notamment, bien qu’en soi ce ne soit pas comparable – mais il n’empêche que le plaisir est toujours là, intact, quelques 15 ans après sa sortie en Europe. The Legend of Zelda porte bien son nom, il est une légende en soi ! ;)