Ah, Taito ! Notre pourvoyeur de vieilleries préféré. Legend of Kage, par exemple, a commencé sa carrière sur le Commodore 64, bientôt suivi par des tas de portages. Jusqu’à cette version NES, où l’on peut d’entrée de jeu constater qu’aucun effort n’a été fait en terme de redesign. En terme de rien du tout d’ailleurs.
OUVREZ OUVREZ LA KAGE AUX NINJAS
Alors tu vois, t’as le bon ninja et le mauvais ninja. Le mauvais ninja, il voit une princesse qui se balade, il la kidnappe. Alors que le bon ninja, il voit une princesse qui est kidnappée, il va la libérer. Et c’est un bon ninja. Mais le mieux, c’est que le mauvais ninja, quand il voit une princesse libérée, il la kidnappe encore. Alors le bon ninja il retourne au taf, et il la re-délivre. Mais le mauvais ninja, quand il voit une princesse re-libérée, il la re-kidnappe encore. Alors le bon ninja il pète un plomb mais il retourne au taf, et il la re-re-délivre. Mais faut qu’elle arrête de déconner quand même, parce que merde alors.
IL FAUT SAVOIR TOURNER LA KAGE
Pour ceux qui n’ont pas encore tout compris, Legend of Kage illustre à merveille la théorie du mouvement perpétuel parfaitement interprétée quelques années plus tard par un Van Damme muni de cacahuètes et de bières. Ainsi, le jeu compte cinq niveaux, mais vous allez les traverser trois fois de suite, en été, en automne et en hiver. Chacun a son objectif propre : le premier vous demande d’assassiner un moine volant dans une forêt, le deuxième de tuer dix ninjas dans un caniveau, le troisième de grimper en haut d’une montagne, le quatrième de délivrer la princesse dans la forteresse ennemie et le dernier de tuer le boss.
Pour cela, Kage court dès que vous appuyez dans une direction, saute de plusieurs mètres lorsque vous appuyez sur haut, frappe au katana lorsque vous appuyez sur A et envoie des shurikens, en quantité illimitée, lorsque vous appuyez sur B (vous pouvez tirer vers le haut). Vous pouvez d’ailleurs continuer à courir tout en frappant.
En face, les ennemis se contentent de vous bondir bêtement dessus, en vous envoyant parfois des shurikens. Certains, une fois morts, vous laisseront une vie supplémentaire, un bonus de score ou un orbe.
Ces derniers changent la couleur de votre costume. Le premier vous fait passer en vert et augmente la puissance de vos shurikens, le second en orange et augmente votre vitesse et la hauteur de vos sauts. Dès que vous êtes touché, par contre, vous redevenez normal (ou alors vous mourez si c’est une boule de feu qui vous a touché).
LE JEU QUI VA GENTIMENT TE FAIRE KAGE
Sans doute super sexy sur le C64 parce que les joueurs sur cette bécane ne pouvaient pas faire les difficiles, Legend of Kage fait peine à voir sur NES (sisi, pour ceux qui ne connaissent pas le C64 est bien pire).
Les décors sont désespérément vides, les couleurs saturées, les sprites grossiers, les animations ridicules, les clignotements importants, la bande-son imbuvable, la difficulté dérisoire, la durée de vie ridicule (comptez trente-sept secondes et dix-huit centièmes par niveau)…
A la limite, le seul truc potable reste le gameplay. Oui mais voilà : entretemps est sorti la version plus plus de ce jeu, appelée Demon Sword. Le gameplay est toujours aussi jouissif, mais tout le reste est mieux.
Si bien qu’au final l’intérêt de Kage est des plus limités. Trop primitif, il ne correspond qu’aux attentes des archéo-gamers, ces mecs encore plus motivés que nous autres amateurs de rétro. Et aux possesseurs de C64, mais ça c’est des irrécupérables.