The Hunt for Red October est l’adaptation sur NES du film à succès avec Sean Connery et Alec Baldwin.
Le jeu en reprend le scénario, à savoir qu’en 1984 (vers la fin de la Guerre Froide, peu avant l’arrivée de Gorbatchev au pouvoir), un sous-marin russe d’un genre nouveau est envoyé en mer. Il présente la particularité d’être indétectable au sonar.
Mais le brave commandant du sous-marin, Marko Raimus, est un traître à sa nation et voit enfin l’opportunité, avec ses hommes, d’échapper à l’enfer russe et de gagner les USA grâce à la puissance de ce submersible.
Le gouvernement russe prend la chose assez mal, et décide d’envoyer toute sa flotte aux trousses du sous-marin avant qu’il ne tombe entre les mains des racailles capitalistes big-macivores.
Shoot in aqua !
Le jeu nous place aux commandes d’Octobre Rouge, dans un shoot them up à scrolling horizontal. À la différence de pas mal de ses concurrents, l’écran ne défile pas seul ; cela dépendra de vos mouvements. On peut même faire machine arrière. On peut également se déplacer de haut en bas. L’océan est en général profond, représentant facilement 3-4 fois la taille de l’écran de votre téléviseur.
Le principe est, comme souvent dans les jeux NES, et encore plus souvent pour un shoot, très simple : traverser le niveau, éliminer tout ce qui nous empêche de le faire, exploser le boss de fin de niveau et passer au niveau suivant.
Côté ennemis, c’est assez varié. On a des sous-marins, moins perfectionnés que le nôtre mais quand même dangereux. On trouve également des navires en surface, qui larguent des bombes sous-marines. Il y a aussi des obstacles naturels, comme des morceaux de roche ou de banquise qui vous tombent dessus, à éviter impérativement. Pire encore, des espèces de pistons (?) qui montent et descendent ; à vous de passer quand le champ est libre, sinon boum.
Les boss, eux, sont complètement absurdes pour un jeu soi-disant adapté d’un film réaliste. Ils sont immenses, dangereux, on les croirait sortis d’un épisode sous-marin de Thunder Force ou conçus par les E.T. du film Abyss, et non par une URSS vieillissante.
Dans la continuité des trucs louches, on trouve aussi une sorte de bouclier électrique englobant Octobre Rouge et le protégeant de quelques tirs.
Bon, et notre vaisseau, qu’est-ce qu’il a dans le ventre ? Il peut envoyer de nombreux missiles droit devant lui, bien sûr, mais dispose aussi de quelques missiles à tête chercheuse, bien utiles. Il peut également larguer des petites grenades vers le bas, et envoyer un missile partant du milieu du vaisseau, tout droit en direction de la surface. Si on associe cet attirail à la possibilité de faire demi-tour, notre puissance de feu considérable nous permet de couvrir toutes les directions.
Les niveaux traversés ne sont pas très variés et se ressemblent pas mal. On trouve des niveaux à dominance « grand océan », sans trop d’obstacles, ceux qui se déroulent sous la glace, et un dans un port.
Moi je vous vois !
Comme je l’ai dit, l’Octobre Rouge est indétectable au sonar. Et bien, ce n’est pas le cas pour les ennemis (cool).
Dans le jeu, le sous-marin occupe le centre de l’écran. Cela a pour conséquence de limiter grandement le champ de vision. Pour remédier à cela, en bas à droite est présent le sonar en question.
Très utile, il donne non seulement la position des ennemis, mais également la topographie du niveau (obstacles, fond marin, etc.) pour les 3-4 écrans devant soi.
Cela permet d’une, de ne pas se perdre dans un cul-de-sac et de deux, d’anticiper un peu ce qui va se passer.
*me bâille
Graphiquement, le jeu s’en tire pas trop mal, sans plus. À savoir qu’il ne surmène pas la NES, qui a vu bien mieux en la matière. Cela dit les sprites sont de taille correcte. Les décors, pas trop vilainement colorés (quoi que ça dépende des niveaux), sont surtout très peu variés. Le sous-marin est bof, les ennemis moyens, à l’exeption des boss. Les explosions sont par contre assez belles, et les tirs (missiles, téléguidés ou pas) très bien animés et rapides.
Niveau bande-son, les explosions grésillent, ainsi que les chocs. Un faux effet sous marin peut-être ? Les musiques sont planantes, décontractantes (oui, je teste bien un shoot). L’intro reprend le thème du film.
Par contre… c’est lent, très lent. Là où un shoot spatial est en général véloce (qui imagine un vaisseau spatial se déplaçant à 10 km/h ?), forcément, un sous-marin c’est plus lent.
Donc le sous-marin est lent ; pareil pour vos ennemis heureusement. Je ne parle pas que de vitesse de pointe, mais aussi des manoeuvres. Notons également qu’étant sous l’eau, il y a une inertie moyenne, et qu’au moment de tourner ou de vous arrêter, vous continuerez sur votre lancée sur une petite distance.
D’un point de vue physique, ce jeu est sans doute remarquable. L’eau pèse en effet son poids et offre une grande résistance à ces profondeurs. Mais d’un point de vue ludique, ça gène pas mal.
Notons que le sonar, bien pratique certes, ralentit encore plus le jeu, nous obligeant à analyser la situation avant de foncer tête baissée.
Erf, fallait pas dormir !
Le jeu est difficile, très, très difficile. C’est pas du Viewpoint mais ça s’en rapproche un peu. Déjà le vaisseau est fragile, malgré la présence de kits de réparation. Il explose très rapidement, il suffit de quelques missiles. Mais le plus dangereux (après les boss) sont les obstacles sous-marins. On trouve parfois de petits labyrinthes étroits ; il est très délicat d’y manoeuvrer sans ruiner son beau sous-marin nucléaire, et c’est dommage.
Impossible de sauvegarder. Le jeu doit se finir d’une traite. Cela m’a perso pris 6-7 heures quand j’étais gosse, je n’ai pas réussi à passer le second niveau en m’y remettant sur émulateur…
Réalisation : 6/10
Terne, simple. Pas moche mais pas vraiment beau.
Bande-son : 5/10
Moyenne. Répétitive mais au moins, discrète.
Jouabilité : 8/10
Une fois qu’on se fait à l’inertie particulière et à la lenteur du vaisseau, ça roule.
Durée de vie : 8/10
Long et très difficile. Mais lassant et répétitif au bout d’un moment.
Conclusion : 5/10
J’avais adoré ce jeu étant gosse, surtout grâce à sa difficulté (moi pas aimer perdre). J’avoue avoir retrouvé pas mal de nostalgie en y jouant, mais aussi une grande lassitude au fur et à mesure que revenaient mes souvenirs.
Ce jeu s’adresse à deux types de personnes : ceux qui y ont joué auparavant, et ont aimé, et les hardcore gamers férus de difficulté. Pour les autres, l’intérêt me semble plus limité.