Développé et édité par Konami, paru en 1987 (Japon et USA) et 1988 (Europe).
Inspiré du film de 1985 (produit par Spielberg) relatant les démêlés d’une bande de copains (les Goonies) avec une famille mafieuse et crétine (les Fratelli), ce jeu en est le second portage sur console. Le premier ne fut cependant publié qu’au Japon en 1986, sur la Famicom.
Celui-ci ne suit pas la trame du film (il n’y eut qu’un seul « The Goonies » au cinéma) mais s’en inspire malgré tout. Ma Fratelli, assoiffée de vengeance suite à l’emprisonnement de ses fistons (dont vous êtes responsables, je suppose), a enlevé vos copains et votre amie Annie, la sirène. Ceux-ci sont désormais enfermés quelque part (chacun à un endroit différent) dans le repaire de cette famille de oufs.
Vous volez donc à leur rescousse. Z’êtes gentil…
Aménagement du territoire
Le jeu se divise en deux phases bien distinctes, bien que complémentaires : la première, la phase d’action, est une classique vue de profil dans laquelle Mikey, le héros, se déplace, grimpe et descend des échelles, saute de plate-forme en plate-forme, et attaque les vilaines bêtes et les affreux mafiosi à l’aide de son yo-yo (au début en tout cas, après vous trouverez un lance-pierres et un boomerang, voire des bombes !).
Vous explorerez la bicoque qui sert de base à la famille Fratelli, mais aussi le sous-sol (grottes), un lac souterrain (attention à la poiscaille, heureusement vous avez un fusil sous-marin et un costume de plongée) et le grenier.
Vous dénicherez aussi des cocktails Molotov, mais il vous faudra une boîte pour en porter plus, comme pour les bombes.
D’autres accessoires vous permettront de courir plus vite, sauter plus haut, etc. Bien utile pour échapper aux ennemis qui se régénèrent et reviennent sans cesse ! Il y a même des lunettes pour déceler les portes invisibles. Sans oublier les sacro saintes clés…
La seconde, la phase d’aventure, présente un menu à gauche, avec plusieurs actions possibles (aller, frapper, prendre, outils) ainsi qu’un petit écran représentant – très schématiquement – une pièce. Aucun ennemi n’est présent ici, ce sont des séquences d’exploration dans lesquelles vous rencontrerez des individus, trouverez des objets, pourrez vous téléporter grâce aux ‘warp zones’ et délivrerez vos compères. Il faudra aussi sonder les murs et le plafond (sans oublier le sol) pour découvrir des passages dissimulés.
Un détecteur vous permettra de localiser où sont enfermés vos camarades. Et vous pouvez rester en contact avec eux grâce au talkie-walkie.
Enfin il y a l’écran carte, qui affiche aussi tous les objets en votre possession, ainsi que les Goonies que vous avez déjà libérés. C’est là que vous pouvez changer d’arme.
Réalisation technique
Les décors de la partie action sont plutôt bien ficelés, malgré le fait qu’ils soient parfois vides (sous l’eau). Dans la maison comme dans les souterrains, le niveau de détail est bon, et les couleurs sont bien choisies.
On observe des clignotements fréquents, notamment lorsque des plateformes mobiles sont à l’écran, près d’une chute d’eau, ou encore lorsqu’un certain nombre d’ennemis sont présents.
L’animation du personnage est décevante et demeure basique. Son sprite est d’ailleurs moche, et peu élaboré, sans relief. Parfois on le distingue à peine sur certaines couleurs de fond.
Celle des ennemis n’est guère mieux élaborée, mais en règle générale ces derniers sont mieux lotis que notre pauvre gamin sans charisme. Les chauve-souris peuvent d’ailleurs poser des problèmes au vu de leur rapidité.
Les différentes musiques qui ponctuent l’action ne sont guère mémorables (maison), même si elles apportent quelquefois une touche plus sombre, plus « ambiance » (cavernes). Cela reste malgré tout bien moyen.
Les bruitages sont sans surprise, témoins fidèles de leur époque.
Attention, le poète en moi s’éveille, qui devant tant de simplicité s’émerveille…
Ô chères années quatre-vingts, pourquoi m’avez-vous laissé sur le bord du chemin ?
Jouabilité
Le personnage se manie convenablement. Il n’est toutefois pas possible de s’accrocher à une échelle ou d’en descendre en sautant.
A propos des sauts, il est possible de changer de direction lorsqu’on est en l’air (moyennant une certaine inertie) mais le Mikey reste tourné dans la même direction. Qu’il est donc drôle, le petit…
Dans les phases d’aventure, il est frustrant de se rendre compte que chaque action doit être réinitialisée à chaque changement de pièce : on doit appuyer sur ‘go’ à chaque fois pour continuer. De même, il faut à chaque action que l’on veut répéter, la sélectionner de nouveau dans le menu, ce qui finit par fatiguer.
En bref
Le concept des Goonies II est bien pensé : l’alternance d’action / plates-formes avec des séquences de recherche (bien que ces dernières soient vraiment basiques) crée une diversité bienvenue. Certains passages sont plus ardus que la moyenne, mais cela reste jouable. Le plus difficile sera de trouver son chemin et de dénicher tout le monde.
Un bon petit jeu sans prétention, qui aurait pu bénéficier d’un peu plus de soin accordé à certains sprites ou décors.
Verdict : 7/10