Si j’étais pigiste dans un quelconque magazine de jeux vidéos ou chez jevomis.com, je me contenterais de dire que Captain Comic est un pâle clone de Super Mario Bros. Et le test s’arrêterait là. Mais ici, sur Emu Nova, on fait des tests longs et pleins de vent, alors ne nous attardons pas plus, en avant pour une nouvelle dose de tapotage de clavier sans intérêt.
MON PRÉCIEUX
Oh my ! Les trois trésors de la planète Osmic ont été dérobés. Exit la Couronne des Ages, les gemmes mystiques de Lascorbanos, les cent pièces de Tenure et le caleçon souillé de Maître Vergès, cherchez l’intrus. Alors le Captain Comic se rend sur la planète Tambi pour récupérer les précieux artefacts, avant que ne commencent les célébrations du Trimillénaire.
SUPER CAPTAIN BROS
Captain Comic est donc un jeu de plates-formes pur et dur, première génération, certifié conforme. C’est comme dans Mario, tu cours, tu sautes, t’arrives à la fin… Il n’y a pas le moindre boss par contre, et les niveaux sont bien moins nombreux…
MAIS ! Captain Comic a quelque chose que les autres n’ont pas. Car Captain Comic est certes un jeu de plates-formes, mais orienté exploration. Les stages ne sont pas chronométrés, on peut revenir en arrière à loisir et même revenir dans un niveau déjà exploré, puisqu’on passe de l’un à l’autre par des portes que l’on peut franchir comme bon nous semble. La preuve : à la fin il faut revenir au château d’où l’on part en début d’aventure.
On alterne ainsi les niveaux de jour et de nuit, sur la planète Tambi ou sur sa lune, dans des cavernes, dans des palais de briques, etc.
Forcément, le but primaire est de récupérer les trois artefacts au péril de notre vie (et de celle de notre manette qui va chauffer au rouge pour l’occasion), mais d’une manière plus prosaïque et moins héroïque, notre instinct de survie nous pousse surtout à ramasser tout ce qui se trouve sur notre route. Parce qu’au départ, Captain Comic ne sait que sauter, au moyen du bouton A.
On s’empressera dès lors de récolter les cartouches bleues qui rechargent son Blastola (l’équivalent local du rayon laser 4000 des Inconnus, existe en deux modèles : la petite boulette mignonne et la grosse spirale qui tue) qu’on ne peut transporter que cinq par cinq au maximum, mais aussi les vies supplémentaires, le bouclier ou la méga invulnérabilité de la mort qui non seulement fait office de bouclier, mais aussi de tir automatique massacror-manic-500 d’une durée limitée.
Il existe aussi quelques accessoires bien sympathiques comme les clefs, plus utiles lorsqu’on veut ouvrir une porte que le traditionnel grille-pain, les bottes qui comme n’importe quelle botte bien élevée vous permettent de sauter plus haut, la baguette qui permet de traverser la matière ou encore la lanterne qui sert non pas à briquer les cuivres comme on aurait pu se l’imaginer mais bien à voir dans l’obscurité.
LES AVENTURES DE GÉRARD LAMBERT, TADADAA
Pour un jeu galactique ayant un cosmonaute pour héros, on aurait pu s’imaginer des décors hautement fantaisistes, au lieu de quoi on a droit aux sempiternels forêts, châteaux, caves et autres océans abonnés aux jeux de plates-formes comme Mamie Denise est abonnée à France-Loisirs.
Mais ne boudons pas notre plaisir, les environnements du jeu sont colorés, détaillés et au final assez jolis, ce qui n’est pas le cas des sprites bidons et qui se ressemblent tous. Le personnage orangé baveux affronte sans discontinuer des vagues de créatures volantes ou rampantes, rouges ou vertes et pas particulièrement reconnaissables.
Leurs mouvements sont d’ailleurs erratiques au possible, ils se contentent de vous bondir dessus à grande vitesse et sans la moindre cohérence. Je veux dire normalement, un oiseau c’est censé voler grâcieusement en faisant des espèces de sinusoïdes en l’air avant, mettons, de plonger sur sa proie, non ? Et bien là les oiseaux font des lignes droites diagonales et ne changent de direction que lorsqu’ils entrent en contact avec un rebord.
Enfin bon, ce n’est qu’un détail, mais c’est pas terrible. La partie sonore est par contre bien plus gênante, puisque les trois pauvres accords se baladent comme ça sans trop savoir où ils vont, rendant l’écoute pénible assez rapidement. Par contre, un truc qui m’a beaucoup plu, c’est le bruitage lors des sauts. C’est exactement le même BUIP que dans le premier Super Mario Bros.
D’ailleurs ce n’est pas la seule ressemblance, puisque Color Dreams a aussi repris en grande partie le level-design du jeu de Nintendo, ainsi que le gameplay si l’on exclut le fait que Captain Comic se sert en plus d’une arme à feu. Bref, ce n’est pas une copie conforme, mais le grand nombre de similitudes est troublant.
Malgré tout, deux points font de ce jeu un ersatz mal dégrossi du vétéran moustachu. D’abord sa faible durée de vie, les stages étant courts et peu nombreux. Mais surtout l’effroyable difficulté de ce soft. Il est assez impensable d’imaginer le nombre de vagues ennemies qui vous déferlent sur le coin de la gueule, et traverser ces hordes bestiales tient du petit miracle. On ne peut faire un pas sans qu’une demi-douzaine d’adversaires ne nous tombe dessus, et même en restant immobile de nouveaux ennemis respawnent à longueur de temps.
Captain Comic est donc un jeu à réserver à la secte des Arracheurs-de-poils-pubiens-au-scotch-double-face dont j’avais déjà parlé précédemment, mais le reste de l’humanité normale devrait peut-être quand même s’essayer quelques minutes à ce concentré de mort violente qui s’avère plutôt réussi techniquement.