Développé par Nihon Bussan, édité par Pony Canyon sur Famicom en 1989.
Certains connaissent peut-être le jeu WCW World Championship Wrestling sorti sur NES en 1990, jeu de catch disposant, comme son nom l’indique, de la licence WCW.
Ce jeu reprend intégralement le moteur d’un titre Famicom sorti un an auparavant, à savoir Super Star Pro Wrestling.
Seuls les catcheurs changeant, il y a peu d’intérêt à jouer à ce dernier plutôt qu’à la version américaine, mais les purs fans de catch et les joueurs ayant vraiment aimé WCW voudront peut-être le découvrir. Je vais donc le présenter assez rapidement, en survolant le gameplay et la réalisation technique, déjà développés dans mon test de WCW (et en faisant des copier-coller).
LES CATCHEURS AU PAYS DU SOLEIL-LEVANT
Exit les catcheurs ultra médiatisés des grandes fédérations américaines comme la WWF et donc la WCW ; Super Star Pro Wrestling vous donne la possibilité d’incarner les lutteurs stars officiant dans diverses ligues japonaises en 1989.
Cela dit, de nombreux catcheurs américains ont croisé le fer au Japon pour se faire un nom ou pour y poursuivre une carrière bouchée en Amérique.
Les lutteurs
12 lutteurs sont contrôlables : Antonio Inoki, Giant Baba, Gen’ichiro Tenryu, Riki Chosyu, Akira Maeda, Bruiser Body, Stan Hansen, les Road Warriors Hawk et Animal, Big Van Vader et Abdullah The Butcher.
Un 13e joueur, non contrôlable, fait office de boss de fin : le légendaire André le Géant.
Ces catcheurs viennent essentiellement de la All Japan Pro Wrestling (AJPW) et de la New Japan Pro Wrestling (NJPW).
Les Road Warriors (ou Legion of Doom) Hawk et Animal sont les 2 seuls lutteurs à figurer dans le titre WCW. Vader est l’autre grand nom du roster à s’être illustré dans les fédérations américaines.
En dépit du fait de ne pas pouvoir lire les infos les concernant, tous ces catcheurs sont assez fun en terme de dégaine. Du moustachu danois Stan Hansen à Vader et son masque à la Tortellini dans Dragon Ball Z en passant par le géant Baba et sa gueule des frères Bogdanov, y’a moyen de bien rigoler en les prenant.
Les prises
Le système de prises disponibles est particulier. Chaque lutteur dispose de prises standards à exécuter avec le bouton B (Powerslam, coup de boule et projection dans les cordes) et de prises personnelles à sélectionner avant chaque combat. Il vous sera en effet demandé de choisir 4 prises parmi les 8 figurant au répertoire d’un catcheur. Une fonctionnalité rare et vraiment sympa.
Au total, 15 mouvements particuliers sont accessibles, du Backdrop au Piledriver en passant par l’Atomic drop, le Running Bulldog ou le Boston Crab. Seules une ou deux prises sont confidentielles au point qu’à peine 2 lutteurs les maîtrisent (pour réaliser un Power Lift il faudra prendre Animal ou Vader).
Alors, le problème de ce titre à ma connaissance non patché, c’est que la liste des mouvements est en japonais. Pour lire une liste traduite en anglais, je vous renvoie au guide de gamefaqs.com dont j’ai mis le lien en fin de test.
Dernier point : il est possible d’exécuter le Finisher de votre lutteur lorsque votre adversaire est à l’article du K.O., en pressant A+B et en étant au centre du ring. Le Finisher est le mouvement de signature d’un catcheur, généralement c’est grâce à lui qu’il remporte le match.
Tous ces mouvements sont repris dans WCW, à l’exception de certains Finishers, qui sont ici inédits.
Le déroulement des combats
Pour empoigner votre adversaire, il ne suffit pas de se coller à lui et/ou de nouer un contact (un « catch »). Il faut d’abord toucher votre antagoniste à distance par quelques coups de pied ou de poing. Après en avoir reçu 3 ou 4, il va accuser le coup et baisser sa garde ; c’est alors le moment de le choper et de lui infliger le sévice de votre choix. Ce système est un peu chiant, pour tout dire, par rapport à ce qui se fait communément. Il faudra trouver le bon timing pour toucher son adversaire le premier, ce qui n’est pas évident et pourtant primordial, puisque le sort du match se décide véritablement là.
Un combat se remporte par tombé, par soumission ou par décompte à l’extérieur (20 secondes maximum autorisées). Après chaque prise, une barre de santé apparaît pour matérialiser la force qu’il reste au mec qui vient de se prendre le coup. C’est quand il ne reste que 2 carrés que la prise de finition devient accessible.
Il est possible de balancer votre infortuné adversaire hors du ring. Le combat se poursuit alors de la même manière, mais parfois une clé à mollette traîne par terre, vous autorisant à frapper l’autre avec une fois. Également, on peut monter sur la 3e corde et plonger sur son adversaire au sol.
Les modes de jeu
Il est possible de jouer à 2 joueurs, et de faire des matches par équipes de 2.
Contre un ami, vous vous affrontez dans un match au meilleur des 3 manches. Vous avez 15 minutes pour faire la décision en simple, et 30 minutes pour l’emporter en tag team.
Le mode coopératif contre l’ordinateur n’est par contre pas prévu.
En mode 1 joueur, 2 challenges s’offrent à vous :
en mode single, vous défiez successivement les 11 autres lutteurs. Si vous les battez tous, vous gagnez le titre mineur. Pour gagner le titre de champion du monde, il faudra de nouveau tous les affronter, en terminant cette fois-ci par le boss, André. Un mot de passe bienvenu permet de ne pas avoir à tout faire d’une traite.
en mode tag, vous ne vous engagez pas dans un mode « histoire » mais participez à un tournoi à 6 équipes, où tout le monde affronte tout le monde. Dans cette compétition, une défaite n’est donc nullement éliminatoire. Vous marquez 4 points par victoire, 2 points par match nul (double décompte ou temps écoulé) et rien si vous perdez.
La difficulté
Le jeu est franchement bien difficile. On ne peut pas paramétrer le niveau de difficulté, et je dois avouer que je n’ai encore jamais réussi à gagner… le moindre match, que ce soit en simple ou en tag. Je ne suis pas à l’aise avec le système un peu « button mashing » pour étourdir l’adversaire avant de pouvoir lui porter une prise. En plus d’être pas évident, c’est assez répétitif, et donc assez lourd.
Avec ça, les ennemis semblent bien plus résistants que vous ne l’êtes. J’ai un peu de mal à comprendre comment marche la barre de santé, étant donné qu’on perd régulièrement 3 carreaux à la première prise subie des mains de l’IA (avec un partenaire, les dommages sont plus modérés).
**La réalisation technique **
Elle est sérieuse. Le titre joue à fond la carte du divertissement sportif, en essayant d’en mettre plein la vue. Tous les personnages composant la foule sont joyeusement animés, l’arbitre est visible pour lancer le combat et annoncer le vainqueur, ce dernier pousse alors un cri rageur en levant les bras, etc. Les personnages sont plutôt bien modélisés, sans être parfaits. On les reconnaît facilement, notamment grâce à leur tenue, leur look excentrique ou leurs peintures de guerre. Leurs sprites sont assez gros et bien proportionnés. Les visages se tordent en un rictus pour exprimer la douleur, et la tête bouge afin de suivre des yeux le déplacement de l’adversaire (ce qui était assez rare à l’époque). Seuls un ou deux perso sont un peu ratés (Giant Baba notamment). On relève en revanche quelques bugs d’affichage lors des collisions.
L’animation du jeu est réussie, avec mention très bien pour l’exécution des prises (les mouvements sont amples et on reconnaît immanquablement la prise utilisée).
Même satisfecit pour la bande-son. Les musiques de match sont peu nombreuses mais dynamiques et bien choisies. Les effets sonores sont tout à fait convaincants. On signalera la présence de quelques phrases parlées : un speaker crie le titre du jeu lors de la présentation, l’arbitre crie « Fight ! » pour lancer les hostilités, le vainqueur s’exclame dans un « Yaa ! » rageur et, le plus cool, on peut entendre un catcheur abandonner en soufflant un « I give up ! »
La durée de vie de Super Star Pro Wrestling est donc bonne, compte tenu de la difficulté et de la longueur du challenge, et du nombre de personnages. Dommage que le système de saisie soit aussi répétitif.
RÉSUMÉ
Un bon jeu de catch NES avec des lutteurs encore plus exotiques que ceux de WCW.
Inutile d’y toucher si vous n’avez pas aimé ou pas essayé l’autre, intéressant à faire dans le cas contraire. Par contre, mieux vaut avoir un guide traduit à portée de main.
8/10
Guide en anglais : http://www.gamefaqs.com/nes/579519-super-star-pro-wrestling/faqs/17023
En vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=hpXnucNeVJk&feature=related