En 1985, Hudson Soft lance pour la première fois le tournoi Caravan Stage à travers le Japon. Chaque année l’éditeur sortira pour l’été un shoot them up, avec lequel les experts du genre pourront s’affronter à bord d’une caravane qui circule dans les grandes villes de l’archipel. Le premier défi se nomme Star Force et il se présente comme un avant goût de ce que deviendra Star Soldier l’année suivante.
Star Force dispose d’un scrolling vertical fluide et qui attire l’attention pour l’époque. Les ennemis arrivent par vagues successives sans créer ni ralentissements ni clignotements. La réalisation semble donc plus qu’honorable. Cependant les graphismes, qui manquent cruellement de diversité, ne rendent pas le shoot exceptionnel. Tout au long de l’aventure, le jeu affiche, à peu de choses près, les mêmes arrière-plans. Le joueur survole des astéroïdes colonisés où les extraterrestres ont laissé l’empreinte de leur civilisation et des stations spatiales en construction. Quelques fois les teintes et couleurs changent mais les motifs restent identiques. De même, les ennemis dans leur vaisseau orange reviennent inlassablement. Ceux rencontrés dans le premier niveau réapparaissent également dans les stages suivants. Idem pour le boss qui reste invariablement le même. Star Force devient donc un shoot them up interminable. Il contient plus d’une vingtaine de stages qui n’ont aucune personnalité et qui se ressemblent comme 2 gouttes d’eau.
Les armes disponibles pour se défendre n’apportent pas plus de variété car il n’y a en fait qu’un seul type de tir. La seule possibilité d’amélioration viendra après la récupération d’une option qui s’accroche au vaisseau et permet de doubler la fréquence de tir. C’est tout, pas de bonus pour augmenter la vitesse ou changer d’arme. Dans le décor, les seuls bonus cachés donnent des points pour gonfler le score. Ce dernier est très important car dans la compétition Caravan Stage, le vainqueur est celui qui a amassé le plus de points.
Pour finir, les attaques des ennemis sont des exemples d’obstination. Du début à la fin, ils emploient toujours la même tactique. Ils arrivent par vagues d’appareils de même type. Quand une vague est détruite ou sort de l’écran, la prochaine survient et ainsi de suite. Il n’y aura jamais 2 types d’appareils extraterrestres présents à l’écran. De plus, lorsque le joueur perd une vie, il reprend la partie un peu en arrière dans le niveau. Par contre la vague ennemie qui surgit est celle qu’il a rencontrée avant de mourir.
Au final, bien que Star Force possède une réalisation honorable pour l’époque, il n’en demeure pas moins monotone. L’animation certes propre et sans problème, les musiques de qualité et entraînantes, la jouabilité basique et simple ne retirent pas l’impression de faire encore et toujours la même chose. Le jeu semble d’autant plus interminable qu’il comporte un nombre élevé de niveaux. Ceux-ci sont numérotés avec les lettres de l’alphabet grec qui en comprend plus d’une vingtaine. Ce shoot a été conçu pour les pros de la manette qui veulent atteindre un score mirobolant et non pour ceux qui se battent pour voir la fin d’un jeu. Il n’a de sens que dans le cadre du concours Caravan Stage.