**Chic voilà Metal Gear 2 ! **
En tant que fan de Metal Gear de la première heure, je n’ai pas hésité bien longtemps avant d’acquérir la suite des aventures de Solid Snake. Le soft est sorti aux USA en 90 et en Europe en 92, et demeure plutôt méconnu, tant auprès des joueurs NES que des fans de la série.
N’ayant pas accroché lors de la prise en main de ce jeu, alors que j’avais adoré son prédécesseur, j’ai laissé la cartouche prendre la poussière pendant une dizaine d’années. Ce n’est qu’une fois ma PS2 acquise (avec MGS2) que je me suis mis à y jouer (vous avez dit psychopathe ?).
Eh oui, logiquement un bon professionnel se doit de terminer Metal Gear 2 avant de démarrer MGS, afin d’être au fait de la chronologie des évènements.
**Vous avez dit contrefaçon ? **
Snake’s Revenge se situe historiquement peu de temps après Metal Gear et l’insurrection d’Outer Heaven, a pour personnage principal Solid Snake, pour méchant de service Big Boss, et comme attraction vedette Metal Gear, le fameux tank mobile équipé de têtes nucléaires. Comment ne pas penser qu’on a affaire à Metal Gear 2 ?
Et pourtant, quelle ne fut pas ma surprise de ne trouver aucune mention à Snake’s Revenge dans les résumés des « previous operations » disponibles dans les opus sortis sur Playstation ; le MG2 officiel étant « Metal Gear 2 : Solid Snake » et croyez-moi sur parole (ou en vous référant à mon test ;) ) quand j’avance qu’il mérite autrement plus ce label que cette pâle copie qu’est SR.
Renseignements pris, il se trouve que Snake’s Revenge est la suite non officielle de Metal Gear. Il a été développé par Konami avec pour cible le marché nord-américain. Ce n’est que 2 ans plus tard qu’il est sorti en Europe, et… jamais au Japon.
Pour tous les fans, il constitue le bâtard de la série, puisque c’est le seul jeu qui n’a pas été signé Hideo Kojima, qui n’a pas du tout été associé au développement (et qui décidera de lancer la « vraie » suite quelques mois après).
L’absence de Kojima aux manettes passe aussi inaperçue qu’un nain dans une équipe de basket pro, tant au niveau du scénario que du gameplay. Konami a bricolé un jeu, en essayant de pomper au maximum Metal Gear 1, et au final c’est un petit massacre. Si on retrouve sur le papier toutes les caractéristiques ayant fait la légende de la série, il manque le plus important, la magie. Bon ce constat est quand même assez sévère, le jeu est largement jouable, mais on était en droit d’attendre bien mieux.
**La revanche du serpent sans plumes **
L’histoire de départ est assez confuse, puisqu’à l’instar de MG NES, le manuel d’instructions raconte complètement n’importe quoi, et le jeu ne donne guère plus d’éclaircissements :
1998 : 3 ans après l’insurrection d’Outer Heaven. Une organisation mystérieuse et belliqueuse s’établit à Ishkabibil, capitale du Téristan, quelque part au Moyen Orient. Leur leader, le diabolique « Higharolla Kockamamie » (toute ressemblance avec l’Ayatollah Khomeini, le guide de l’état iranien, serait encore une fois plus que probable) se retranche dans une base imprenable et inexpugnable, le Fort Fanatic. Selon les renseignements obtenus par l’Ouest, les méchants seraient en possession des plans de Metal Gear 1, le même que celui d’Outer Heaven. Le groupe Foxhound (Forces Spéciales de Haute Technicité), se retrouve à nouveau chargé d’empêcher la construction et l’utilisation de cette arme de destruction massive, appelée dans le manuel « Ultra-Sheik Nuclear Attack Tank ». Fox Hound lance donc un commando de 3 personnes mené par le Lieutenant Solid Snake, à charge pour eux de s’infiltrer dans la Forteresse et de faire le ménage.
En bref, le scénario de départ est identique à celui de MG1, sachant que le boss de fin s’avèrera être Big Boss. Nulle mention ne sera faite au cours du jeu à l’Highra ché pu koi ché pu ki, c’est une pure invention du manuel, tout comme Vernon Cataffy, le supposé chef des méchants du 1er opus. Détail croustillant du manuel : le gros méchant a obtenu je cite « 8 fois de suite l’Oscar de l’individu le plus impitoyable de l’année ». Si avec ça vous balisez pas…
Solid Snake, toujours membre de Foxhound (mais seulement lieutenant ; quand on a déjà sauvé la planète une fois et qui plus est tout seul, on se dit qu’être guichetier à la Poste offre de meilleures perspectives de carrière) est le personnage principal du jeu, celui que vous dirigez. La petite innovation de SR, c’est qu’il est accompagné de 2 autres marines. Encore une fois, le manuel fait dans le burlesque pour vous présenter les persos : John Turner est un maître de l’art du déguisement et de l’infiltration (il aurait été vu pour la dernière fois en 1969 au Vietnam), Nick Myers est une tronche diplômée de Harvard et expert en explosif (surnom : la Bomba). Quant à Solid Snake, celui-ci est décrit comme un mélange de Rambo, de James Bond, de John Wayne et de Lawrence d’Arabie… En outre, il est titulaire d’une ceinture noire dans… 32 arts martiaux orientaux (il a dû en inventer au moins les ¾…).
Ah au fait, vous vous demandez peut-être le pourquoi du titre ? Eh bien… on n’en sait rien. Snake n’a de revanche à prendre sur personne, c’est plutôt Big Boss qui en a une. J’imagine que le terme « revenge » sonne très bien pour une suite, du style « Rocky 2 : la Revanche », mais que « Big Boss’s revenge » c’était pas très vendeur.
Je pense qu’on commence à comprendre que la qualité et la cohérence du scénario ne vont pas être le point fort du jeu.
Infiltrons-nous dans les bois pendant que l’Higharolla n’y est pas
L’opération Intrude 747 démarre par un parachutage dans la jungle des 3 membres du commando, qui se séparent aussitôt. Cette fois-ci, votre support radio ne sera plus le chef de Fox Hound, mais le pilote de l’hélico. On sait pas trop qui c’est, il est loin d’être aussi charismatique que Big Boss ou Campbell, mais il a son utilité quand même.
L’objectif de la mission est de détruire Metal Gear.
Comme dans tous les MG, le jeu est axé sur l’infiltration, le fait de progresser au sein de la base sans se faire repérer. Avancer méthodiquement, glaner des informations des otages que vous délivrez et des ennemis que vous interrogez, ramasser armes, objets utiles, munitions et rations, tuer les soldats furtivement, sont les clés du succès.
Si vous vous faites repérer (de visu, par des caméras ou des miradors), une alerte particulièrement stridente se déclenchera et une horde de soldats armés jusqu’aux dents vous tombera dessus. Il faudra tous les éliminer ou les semer pour revenir au calme. Autant garder profil bas donc.
Vous ne dirigez que Solid Snake, mais vous êtes en liaison radio avec John et Nick. Cette idée de collaboration est intéressante mais assez mal exploitée, malgré un début du jeu prometteur : arrivé devant le 1er bâtiment ennemi, sévèrement gardé, John décide de se laisser capturer afin de vous permettre de pénétrer dans la base. Malheureusement, il ne sert qu’à ça, ensuite on passe la moitié du jeu à essayer de le retrouver… ce qu’on n’arrive pas à faire (forcément c’est un as du déguisement). Nick quant à lui vous donne quelques infos épisodiques, quelques tuyaux, mais ne sert pas à grand-chose non plus.
Enfin, vers la fin du jeu, Snake entre en contact avec Jennifer X, déjà connue dans MG1. Jennifer reprend son rôle d’espionne infiltrée dans la base ennemie, et vous guidera un petit peu, mais son support reste limité.
Le guide du Routard de Fortress Fanatic
L’une des évolutions de Snake’s Revenge par rapport à son prédécesseur est de proposer de nombreux environnements de jeu. On démarre dans la jungle, on s’infiltre dans un bâtiment, on se retrouve sur un bateau, dans un train, à l’extérieur de la base, et même sur un téléphérique !
Je vais prendre le loisir de détailler un peu les différentes phases de jeu. Je considère que ça ne gâchera pas le plaisir d’un joueur voulant s’y essayer car le suspense n’est pas spécialement le point fort du soft.
« Après s’être frayé un chemin dans la jungle, zigzaguant dans le noir pour éviter à grand mal les miradors, Snake entre dans le 1er bâtiment suivant la stratégie de John. De là, son objectif numéro 1 semble être de délivrer son camarade, puisque toutes les communications et les informations reçues lui parlent de son supposé lieu de détention.
Après avoir vaincu un commando de soldats cybernétiques attaquant de front, Snake se glisse dans un navire dans lequel John est censé être détenu. Celui-ci reste introuvable, mais mieux que ça, notre héros apprend que le navire transporte une centaine de tanks Metal Gear ! « Ah bon, c’est bizarre j’en ai vu aucun » se dit le serpent sans plumes… Bon toujours est-il que faire sauter les réserves de munitions de l’embarcation est un bon moyen d’éradiquer la menace, reste à foncer pour réussir à chopper l’hélico avant que tout n’explose. Ouf mission accomplie !
« Fais péter le Champomy qu’on fête ça pilote ! On rentre à la base !
Que nenni messire Snake, rétorque celui-ci. Nous venons d’apprendre que les méchants ont mis au point un nouveau prototype : Metal Gear 2, 7 fois plus puissant que MG1 !
Oh ben non ! susurre Snake tout penaud. Moi qui avais prévu de mater France-Brésil à la téloche !
On te l’enregistre, allez au boulot ! »
C’est donc un Snake tout tristounet et traînant les pieds qui se retrouve à un autre endroit de la base, une cour truffée de mines. Pas de bol, la batterie de la radio est à plat, et il n’y a aucune entrée menant au nouveau bâtiment ! En plus il a bouffé toutes ses rations dans l’hélico… il gère quand même pour trouver l’entrée secrète et fouille les lieux. A ce moment, il reçoit un appel de John lui disant qu’il est retenu dans un train en partance. Snake se glisse subrepticement à l’intérieur, recevant un tas de messages chelous de John du style « y a aucun piège dans le train ! » « Je suis retenu dans un wagon où il n’y a pas d’ennemis ! ». Vrrrraiment ? En plus Snake se souvient avoir délivré un otage lui disant de se méfier de John. Avec ça, il s’est déjà fait embobiner par Big Boss dans le jeu précédent, et là c’est beaucoup moins subtil, pas besoin d’être un génie pour comprendre que ça sent le coup fourré.
Et effectivement, un John à peine libéré de ses liens envoie une mandale à son sauveur en lui disant « Ha ha je t’ai bien eu Snake, je suis en fait… un imposteur !
- Ah ouais quel talent je m’y attendais pas du tout » répond Snake en collant nonchalamment une balle dans la tête du guignolo.
« Et qu’est ce qu’on fait maintenant ?
- Ben on continue » répond Nick.
On a passé plusieurs niveaux à courir après John, sans succès, et là ses potes en ont un peu marre. Oubliez John Turner, on ne le reverra plus jamais. Concentrons-nous sur Metal Gear 2.
Snake, échaudé d’avoir perdu son temps lors de sa partie de cache-cache, passe à la vitesse supérieure. Terminé la méthode douce ! On va se la jouer Scharwzy.
C’est donc à coups d’explosifs qu’il fait péter les murs pas assez solides, et déplace des rochers à une main grâce à son « power armor ».
Mauvaise surprise : l’entrée de la vraie forteresse-où-c-kon-doit-aller-pour-finir-le-jeu passe par un pont gardé par un tank extrêmement coriace.
« Heureusement pfff que ma légende pfff ne dit pas que j’ai les vies infinies pfff dans mes missions pfiou » lache un Snake pantelant mais néanmoins vainqueur du tank à sa 34e tentative. Ce dernier est piteusement tombé dans la flotte en voulant faire une marche arrière. Euh zut je veux dire qu’il n’a rien pu faire face au génie militaire de Snake (« je déconnais Snake enlève ton flingue de ma tempe ste plé ! » rha la la la censure dans les jeux vidéos c’est terrible).
Il ne reste plus qu’à prendre plusieurs téléphériques successifs pour entrer enfin dans le bâtiment final. Les combats s’y font plus intenses, les chemins deviennent de plus en plus labyrinthiques. Ce bon vieux Nick meurt au combat (on ne sait pas ce qui s’est passé) après avoir annoncé à un Snake ébahi que Jennifer était une espionne.
Nous y voilà ! Snake arrive enfin au boss de fin l’Higha…euh…Big Boss ?
« Snake à cause de toi je suis devenu un cyborg, je vais te faire la peau !
- Bon si tu le prends comme ça… »
Une bordée de missiles plus tard et Big Boss est vaincu. Vaincu ?
« Ha ha dans tes rêves mon pote ! » déclare un BB hilare doublant de volume en se transformant complètement en cyborg (si si je vous assure c’est bien dans le jeu).
Snake essaie de se faire la malle, mais Cyber Big Boss lui court après dans toutes les pièces avoisinantes, on se croirait dans Benny Hill. En plus il balance des sortes de grenades incendiaires téléguidées qui enlèvent un quart de la vie de notre héros à chaque contact. Celui-ci réplique en usant de ses Claymores. Problème, Snake ne sait pas s’en servir : à chaque fois qu’il en déclenche une, après avoir pris un peu de recul, le souffle de la mine lui revient en pleine figure, il est incapable de toucher Big Boss avec ! Ce dernier se roule par terre de rire (ça aussi c’est dans le jeu. Non il se roule pas par terre ! Je parle de la maniabilité pourrie des Claymores).
Snake défait enfin le vilain pas beau, et la mort de celui-ci déclenche le compte à rebours de mise à feu de Metal Gear 2 ! Les charges nucléaires visent New York, Moscou et Tokyo ! Snake délivre en route Jennifer, qui lui indique une porte secrète.
« Mais alors t’es pas une espionne ?
- Ben non boulet !! allez grouille toi ! »
« Pff ce farceur de Nick, s’il n’était pas déjà mort je lui en collerais bien une… et mince il est où ce Metal Gear, y a des culs de sacs partout ici ! »
Enfin arrivé devant le tank, Snake balance le restant de ses missiles pour anéantir l’instrument de chaos et préserver la paix. Pour commémorer l’évènement, les Nations Unies déclarent ce jour « jour de la paix mondiale ». John est déclaré Missing In Action et Nick est récompensé à titre posthume de 3 galons supplémentaires pour ses mérites. Jennifer ? On lui a trouvé une place d’ouvreuse dans un cinéma de quartier, l’embrouille avec Nick est pas très bien passée (euh non ça c’est une vanne). »
Gameplay
Les possibilités de jeu sont pour une grande part identiques à celles de MG1.
La réalisation technique a été toutefois largement améliorée. Les graphismes sont affinés, les décors beaucoup plus détaillés, surtout en extérieur. Dès la première scène dans la jungle, la différence est manifeste. La palette de couleurs a été grandement étoffée. C’est joli à regarder mais un peu trop criard, ce qui ne colle pas forcément avec un jeu de guerre. Ainsi, les soldats sont vêtus de tenues mauves, et le commando FoxHound arbore quant à lui une combinaison écarlate du plus bel effet (sûrement pour pas se perdre de vue). Franchement, c’est de mauvais goût.
Les effets sonores sont inchangés, mais de nouveaux thèmes musicaux apparaissent. Le son confère une ambiance assez plaisante au jeu.
Snake a le choix entre 2 actions : tirer avec l’arme équipée, ou frapper sans arme à feu (à mains nues ou avec un poignard). Le poignard, élément ajouté, permet de tuer un soldat en un coup ; le coup de poing en 3, mais par contre vaincre un adversaire à mains nues permet parfois de récupérer une ration ou des munitions.
Le sous-écran est composé de 3 sections : les armes, l’équipement, et la radio.
Graphiquement, il a été amélioré. Il est à présent beaucoup plus facile de naviguer entre les sections.
Vous démarrez le jeu avec le poignard et le pistolet. C’est mieux que rien mais autant étoffer rapidement son arsenal.
Une fois une arme récupérée, elle apparaît dans le sous écran, prête à être utilisée.
Il y a 2 types d’armes :
1. Les armes utilisant les munitions. Elles sont uniques, et vides quand vous les ramassez ; elles nécessitent de se procurer des munitions pour être utilisées. Chaque caisse de munitions trouvée vient augmenter le contenu de TOUTES vos armes en utilisant.
On retrouve : le Handgun (flingue de base), la Machine Gun (mitraillette), le Shotgun (fusil à pompe tirant 5 balles dans un angle assez large), le Flare Gun (arme tirant des fusées éclairantes. Spécificité : il se nourrit de fusées éclairantes, à trouver séparément).
2. Les armes se consommant elles mêmes. Elles se trouvent en quantité illimitée. Et il faut en récupérer un maximum pour les recharger.
On retrouve : les plastics explosifs (charge explosant 3 secondes après disposition, servent à exploser des murs non solides), les mines standards (explosent quand on marche dessus), les mines Claymore (on commande leur déclenchement à distance), les missiles téléguidés (Snake ne peut bouger quand il les dirige), les grenades (explosent quand elles touchent le sol).
Les **armes **sont très variées et permettent de bien s’amuser. A Snake de trouver laquelle est la plus appropriée contre chaque boss. Elles figuraient presque toutes dans l’inventaire de MG1, seuls le Shotgun, le Flare Gun et les Claymores ont été ajoutés, alors que le lance-roquettes n’est plus disponible. A signaler que le nombre de munitions maximum pour chaque arme est conditionné au nombre d’étoiles que Snake possède (Note de Pouyou : sorte de niveaux d’expérience acquis au cours du jeu).
Au niveau de l’équipement, celui-ci est une nouvelle fois très fourni.
On retrouve les habituelles 8 cartes magnétiques, nécessaires pour ouvrir les portes. A chaque porte correspond une carte unique, et parfois on doit toutes les essayer pour trouver la bonne, ce qui est très lourd. Il faudra attendre Metal Gear Solid pour résoudre ce désagrément. Les cartes sont les éléments clés du jeu, elles servent à encadrer la progression.
A côté on retrouve des éléments en quantité renouvelable : les rations (permettent de redonner de la vie), les bouteilles d’oxygène (servent pour le side scrolling), et le gaz de vérité (une dose par personne interrogée).
Restent tous les autres objets, qui ne servent que très ponctuellement. On retrouve pèle-mêle un gilet pare-balles, un bras bionique permettant de déplacer des rochers (nouveauté), un sac à dos permettant de transporter plus de missiles, d’explosifs et de mines, des lunettes infrarouges, des lunettes rayons X (nouveauté permettent de voir les murs faibles), un kit d’espionnage permettant d’écouter une conversation d’une pièce adjacente (nouveauté), etc. 2 éléments mythiques de la saga disparaissent : les cigarettes et la boîte en carton !! Trahison !!
Le dernier sous-écran concerne la radio. Plus de fréquences à trouver, les 3 personnes à contacter sont mémorisées. A noter que le pilote peut vous contacter mais vous ne pouvez en faire de même. Dans cette section figure également un radar. On s’en sert pour s’échapper du bateau, pour trouver l’endroit où l’hélico nous récupère. De manière générale, le support radio sert beaucoup moins que dans le 1.
Au cours de votre quête, vous allez libérer pas mal de prisonniers alliés qui vous donneront (ou pas) des informations, mais aussi faire parler à l’aide de gaz de vérité des commandeurs ennemis. A chaque fois que vous libérez 5 personnes, vous gagnez une étoile, allongeant votre jauge de vie et la capacité maximale d’armes et de rations. Le grade maximal est de 6 étoiles (4 dans MG 1).
En parlant de gameplay, on note 2 révolutions pour un jeu Metal Gear :
La progression est dirigiste. Il ne nous est plus possible de choisir où aller, de revenir sur nos pas. Certes, on est libres d’aller où on veut dans un bâtiment ou un secteur donné, mais une fois celui-ci terminé on passe complètement à une autre phase de jeu. Si cela permet (ou est imposé par) d’avoir des environnements variés comme le train ou le bateau, çà dénature un peu l’aspect infiltration. Par exemple, il devient inutile d’obtenir des infos sur les objets à récupérer, vous allez presque forcément tomber dessus en avançant. Je ne suis pas fan.
Des passages en vue de profil (side scroll). C’est la plus grande liberté que s’est octroyée le jeu, une pure innovation, et franchement c’est du grand nawak !! Ces passages obligés sont en général rencontrés lors des chemins de transition entre 2 bâtiments. Snake doit réussir à aller au bout du tunnel, si possible sans se faire repérer. Il se retrouve limité dans l’équipement qu’il peut utiliser : uniquement le pistolet, le poignard, les plastiques, rations et bouteilles d’oxygène. Bien sûr, il est hérétique de proposer une progression en vue de profil dans un jeu d’infiltration. Si les gardes sont tournés de votre côté, impossible de ne pas se faire voir ! Et lorsqu’on est repéré, impossible de s’échapper puisque il y a des soldats dans les 2 directions ! Idem, il y a des sortes de mines dans l’eau, quasiment aucun moyen de les éviter. A cela il faut de façon très lourde poser des explosifs sur les murs (çà prend du temps et sert à rien), et refaire son stock de bouteilles d’oxygène entre chaque séquence pour pouvoir respirer sous l’eau. Finalement, le meilleur moyen de se sortir de la zone c’est de foncé tête baissée, de ne même pas chercher à éviter les tirs ou les mines, quitte à utiliser quelques rations qu’on retrouvera plus tard. C’est vraiment TRES lourd ! Et malheureusement vers la fin du jeu, il y a des passages très longs et chiants à passer, un calvaire.
**Kojima où es-tu ? **
Rha la la il nous manque. L’esprit Metal Gear est bien malmené dans ce jeu. 3 éléments clés ayant fait la marque de fabrique et le succès de la série sont escamotés :
- Le scénario : d’ordinaire riche et (presque) cohérent, avec des rebondissements intéressants et un suspense haletant, celui de Snake’s Revenge tient sur une feuille de papier toilette. D’ailleurs je ne l’ai toujours pas compris après avoir fini le jeu plusieurs fois. On se retrouve à un moment sur un navire transportant une centaine de chars Metal Gear, ont-ils été fabriqués par les méchants ? Se sont-ils emparés d’un navire américain les transportant ? Mystère.
De toutes façons, même en fouillant le navire de fond en comble, eh bien… on n’en voit aucun. On se retrouve face à un dépôt de munitions qu’il faut faire exploser pour envoyer l’embarcation par le fond. C’est alors que ô coup de théâtre, le pilote de l’hélico nous apprend qu’il existe un Metal Gear 2, 7 fois plus puissant (wouah) et qu’il va bien sûr falloir détruire. Palpitant.
Idem pour la scène du train. On rentre dedans pour essayer de délivrer John, et on a compris dès le début que c’est un espion qu’on va rencontrer. Super. Même dans le tout dernier bâtiment, on n’a toujours pas accroché. Pas envie de voir la suite. On en a juste marre.
L’infiltration : SR est trop orienté action au détriment de l’infiltration : progression dirigiste, passages en side scroll, impossibilité de ne pas se faire repérer à de très nombreux endroits. Pour peu qu’on accède à un écran au mauvais endroit, on entrera directement dans le champ de vision d’un garde ou d’une caméra, le level design est mal foutu. Et lorsqu’on est repérés, l’alerte ne cesse qu’une fois tous les ennemis éliminés (ou alors faut être près de l’entrée d’un bâtiment ou ascenseur). Au final, peu de passages nécessitent une vraie réflexion.
Les personnages : dans tous les Metal Gear, et ce dès le tout premier opus, Hideo Kojima a pris soin de les doter d’une personnalité, tant les alliés que les bosses. Ici tout le monde est creux. Vos alliés ne servent à rien ou presque, et ne sont même pas attachants. La mort de Nick est censée être un passage un peu poignant ? Tu parles, on est surtout content de récupérer la carte 8 à côté de lui. Idem pour les boss. Aucun dialogue avant le combat, ils vous rentrent dedans et c’est tout. Et les combats ne sont même pas intéressants à mener. La seule confrontation digne d’intérêt est logiquement celle avec Big Boss. Mais aucun échange dramatique, Big Boss veut juste se venger. RAS.
Résumé
Snake’s Revenge est dans l’ensemble une bien pâle version de Metal Gear. Malgré une réalisation technique plus soignée, il demeure bien inférieur à son modèle. Le titre est surtout commercial, plus grand public, perd toute âme, toute consistance. C’est très aseptisé.
Je dirais que les défauts de ce jeu supplantent de loin ses améliorations. Alors que dans le 1 les défauts comme la pauvreté de la réalisation ou quelques bugs ne nuisaient pas trop à l’intérêt du jeu, là on ne voit que ça.
On n’accroche pas. A aucun moment. C’est sûr certains passages sont sympas à faire, l’équipement et les phases de jeu sont variées. Certes, mais le scénario est vide, alambiqué, et tant de passages donnent envie d’exploser la cartouche !
Le combat contre le tank en fait partie. Originalité : il se déroule sur un pont de 3 écrans. Le tank en question est super rapide, il vous tue en un tir ou en vous touchant, et nécessite 20 mines pour en venir à bout. Et ben c’est pas facile ! Il lui arrive de rester bloqué à l’écran du dessus en vous canardant. Et lorsque vous montez, bam il était juste en bas et vous mourez instantanément. Inéluctable. Il faudra au bas mot 20 continues pour en venir à bout. Et n’espérez pas trouver une technique imparable ! Je l’ai battu 3 fois et à chaque fois au bout de 20 essais. C’est relouuuu !!
Les passages en vue de profil sont une abomination, un cauchemar.
Et que dire de l’ultime étage de jeu… avant de trouver la salle de Big Boss, vous vous retrouvez dans une pièce contenant 4 portes. Une seule d’entre elles s’ouvre, encore faut-il trouver laquelle, et avec quelle carte. Ce qui implique d’essayer vos 8 cartes sur chacune… et lorsque, enfin vous avez trouvé, c’est le même topo dans la pièce adjacente ! Et dans la suivante !!!
Quant au combat contre Big Boss… comme dit après le 1er round il double de volume en se transformant en cyborg. Du grand n’importe quoi. Impossible de savoir quelle arme fonctionne sur lui avant de l’avoir tué. On les essaie un peu toutes au petit bonheur la chance, dont les fameuses Claymore impossibles à diriger contre lui ! C’est dingue çà sérieux ! En trouvant le truc, il est battu en 10 secondes (en posant des mines sur ses pieds)… ouf le jeu est fini alors ?! Eh bien non. Reste à détruire Metal Gear avant lancement des missiles. Oui sauf qu’il faut 10 missiles pour en venir à bout. Sachant que les missiles doivent être dirigés dans une espèce de sas, il en faut bien plus que 10 dans son inventaire. Et souvent on tombe en rade avant d’avoir achevé le boulot. Y a plus qu’à mourir et à recommencer tout le dernier étage !! Finalement, le passage le plus agréable du jeu est de remettre (définitivement ou presque) la cartouche dans la boîte après en avoir terminé. Maintenant que j’y pense, avec un bon émulateur on n’a pas autant de désagréments que jouer à la console.
Malgré toutes ces critiques de puriste, le jeu est quand même largement jouable. D’ailleurs, Kojima himself l’a trouvé pas trop mal.
Notes
Graphismes : bons, avec de belles couleurs (mais est-ce le but dans un jeu de guerre ?), sans scintillement, les ennemis sont bien animés.
Son : les musiques sont assez variées et tout à fait correctes. Les effets sonores des armes sont bons, par contre les sirènes stridentes des alertes sont horribles et tapent sur le système.
Jouabilité : la maniabilité est assez bonne, sauf dans les passages en vue de profil, l’inventaire à disposition très fourni. Dans l’ensemble le gameplay est intéressant pour un jeu lambda, pour un Metal Gear c’est nettement en-dessous.
Difficulté : trop grande. Beaucoup trop de passages frustrants, comme le combat contre le tank. On dispose d’un mot de passe (30 caractères à taper !) permettant de reprendre au début du dernier bâtiment visité.
Durée de vie : faible ! On a déjà un peu de mal à le finir une 1ère fois sans abandonner, alors le refaire 2 fois…
Verdict
Je mets 7/10. Pour qui n’a jamais joué aux autres Metal Gear avant de s’essayer à ce jeu (dans ce cas faudrait consulter), ce sera plutôt 9, mais sinon il faut bien constater que c’est le MG le plus faible de la série, d’ailleurs il ne fait justement pas partie de cette série. A essayer par curiosité, pour les fans voulant se faire leur opinion (certains ont plutôt bien aimé). Mais à choisir, ruez-vous plutôt sur l’excellentissime Metal Gear 2 : Solid Snake !