Snake Rattle 'n' Roll est un jeu vidéo NES publié par Nintendoen 1990 .

  • 1990
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Snake Rattle 'n' Roll

4/5 — Exceptionnel ! par

Rattle et Roll, les deux serpents aux couleurs flashy, partent à l’assaut de la lune pour… arriver là-haut probablement. Tout au long de leur ascension ils se nourriront de Nibley Pibleys, sortes de boules de gomme vivantes. Il affronteront des grandes mâchoires, des cloches maléfiques, des blocs de glace et leurs plus grands ennemis: les ‘Big Foot’.

On a marché sur la lune.

Au premier abord, on se demande vraiment d’où vient cet univers complètement farfelu. C’est à ce moment qu’on se rend compte que ce jeu est signé Rare. Ha oui, ça peut sembler cohérent. Cela fait alors deux ans que le studio travaille sur la console de Nintendo. Jusqu’alors, Rare développait principalement sur ZX Spectrum. Le studio n’était pas encore très connu et n’avait pas sorti un grand nombre de hits. Leur premier hit sortira un an plus tard et n’est autre que Battletoads sur NES ; d’autres suivront plus tard… Snake Rattle ‘n’ Roll aurait pu en être un, il en est très proche mais, malgré ses qualités, il fut peu reconnu et s’est assez mal vendu. Et pourtant, quel jeu.

Arrête la colle.

C’est un jeu de plate-forme en 3D isométrique. Vous déplacez un serpent, qui ressemble plutôt à une grosse boule rouge avec des yeux et une bouche. Le jeu vous propose de traverser onze niveaux très différents les uns des autres. Chaque niveau vous permet de gravir un peu plus une montagne, afin de vous rendre sur la lune. Pour passer d’un niveau à l’autre vous devez d’abord vous engraisser, afin d’actionner une balance qui ouvre la porte. Pour prendre du poids, rien de plus simple, il vous suffit de manger les fameux Pibley Nibleys. Il en existe de trois couleurs : rouge, bleu et jaune. Chaque couleur correspond à une valeur nutritive différente. Lorsque vous mangez, vous gagnez des segments de queue. Une fois en possession de quatre segments, le dernier clignote, ce qui vous indique que vous êtes assez lourd pour déclencher la balance. Les Nibley Pibleys se trouvent un peu partout dans les niveaux, dans des distributeurs automatiques (oui, oui, vous lisez bien), dans des bouches d’égout ou bien dans des niveaux bonus. Pour les manger, rien de plus simple, il vous suffit d’appuyer sur ‘B’ et vous donnez alors un coup de langue, tel un crapaud. Cette attaque vous permet également de frapper les ennemis pour les détruire.

Les ennemis ? Quels ennemis ? Ho, ho. Il y a plein d’ennemis, tous très bizarres, comme les ‘Big Foot’ (sorte de pied humain géant qui se déplace au sautant très haut) ou, dans les premiers niveaux, cette sorte de mâchoire qui se déplace dans l’eau sur fond de musique angoissante. Vous rencontrerez également des champignons bondissants, des cloches maléfiques ou encore des dentiers mécaniques. Parmi tout ce bestiaire, on ne voit pas un seul ‘boss’ de fin de niveau. Ça ne manque pas vraiment, surtout que le jeu est très difficile. Il est également possible de sauter sur certains ennemis pour les détruire. Sauter, voilà la deuxième action possible et je peux vous dire qu’elle va vous servir.

Une vie de serpent, c’est dur.

Lors des premiers niveaux, le côté plate-forme est assez simple, mais cela va vite se corser. Plus vous montez haut sur cette montagne, plus les précipices deviennent grands et nombreux, la mort est à chaque tournant entre geyser et tapis volant. Elle survient de diverses manières. Si vous êtes touché par un ennemi, vous perdez un segment. Si vous perdez tous vos segments, vous êtes mort. Mais attention, si vous tombez de trop haut, vous perdez directement une vie. De même, si vous vous faites écraser par un ‘Big Foot’ ou une cloche maléfique, vous perdez instantanément une vie en regardant vos segments s’envoler comme des ballons. Mais rassurez-vous, en plus des vies, vous possédez un certain nombre de ‘continues’. Et c’est bien utile car le jeu devient très dur dans les derniers niveaux, et il n’est pas rare de perdre une vie par minute à force de chuter de trop haut. Malgré cela, les commandes sont simples et les serpents se contrôlent bien, même très bien, et on s’habitue très rapidement à la 3D isométrique. Les niveaux sont très agréables à parcourir et le challenge, même très relevé, est progressif. Et puis, pour vous aider un peu, il existe des warp zones comme dans tout bon jeu de plate-forme qui se respecte.

Le jeu est déjà intéressant en solo. Il devient encore meilleur en multi. Ici, on ne se poussera pas dans le vide mais on essaiera de coopérer. Malgré tout, une compétition naîtra entre les joueurs dans une course aux points effrénée. Il faut savoir que le nombre de segments maximum (quatre) est à partager entre les deux joueurs. Ainsi, si l’un possède quatre segments, l’autre se retrouvera avec aucun segment et sera donc très vulnérable. Et pour finir, le nombre de ‘continues’ est à partager entre les deux joueurs, et ils sont en nombre impair… En solo le jeu est plutôt rapide. En multi, c’est la course-poursuite aux Nibley Pibleys. C’est à qui en mange le plus.

Monde cubique

Je me suis beaucoup étalé sur le fonctionnement du jeu, mais parlons en peu de l’aspect visuel et sonore. Graphiquement, c’est plutôt bon pour de la NES. C’est coloré, ça bouge bien et il est agréable de voir l’inertie appliquée à vos segments de queue et de voir des animations différentes de Pibleys dans chaque niveau. Certains possèdent des jambes, d’autres des ailes, d’autres encore ne possèdent aucun membre et s’écrasent au sol comme un vieux chewin-gum, pour mieux rebondir plus loin. Les musiques sont sympathiques et les bruitages rigolos collent parfaitement avec l’ambiance loufoque du jeu. Je vous passe les détails sur la mise en scène et le scénario, inexistants et de toute façon inutiles dans ce jeu.

Alors ?

Voici un jeu qui, comme je l’ai dit plus haut, aurait pu être un hit. Il a toutes les qualités pour ça : fun, jouable et procurant un vrai plaisir. Oui mais voilà, bizarrement, il s’est assez mal vendu, peut-être à cause de la grande difficulté. Ce qui est dommage, car même s’il est difficile à terminer, il n’est pas si dur que ça de se hisser assez haut, au moins jusqu’aux niveaux huit ou neuf. Les premiers niveaux (du premier au huitième) sont vraiment agréables à parcourir et on peut déjà passer une excellent moment avec ça. Ensuite, il faut être un pro du pad pour arriver au dernier.

Graphismes : 16/20

C’est du bon graphisme de NES. Les petits détails d’animation sont sympathiques. La console est en fin de vie et propose un ensemble qui bouge bien malgré le nombre important de sprites à l’écran. On remarque parfois des ralentissements, mais ils sont souvent bénéfiques car ils permettent de mieux gérer la situation.

Son : 14/20

Des musiques rigolotes, des bruitages loufoques. C’est dans le ton et c’est bon.

Scénario : -

Hum…

Jouabilité : 16/20

Les commandes répondent parfaitement, on ne s’y perd pas à cause de la 3D isométrique, même dans les phases les plus difficiles.

Durée de vie : 16/20

Une partie ne dure pas très longtemps. Mais c’est tellement fun qu’on recommence toujours une dernière partie pour essayer d’aller plus loin.

Général : 16/20

Un jeu très bien réalisé, bourré de fun et d’idées avec un gameplay qui évolue en même temps que les niveaux passent. C’est du tout bon. La difficulté rebute un peu, mais tant pis. Avec un peu de chance on arrive à passer les dernières épreuves.

Rejouabilité : 12/20

Difficile à dire. Je m’y replonge toujours volontiers, et pourtant je ne sais pas si de nouveaux joueurs pourraient s’y intéresser. Je pense qu’il y a un potentiel réel pour ceux qui n’y ont pas joué, mais attention à la difficulté et aux graphismes en 3D isométrique, assez datés.

Snake Rattle 'n' Roll