Comme son nom l’indique, Rush’n Attack vous met aux commandes d’un bérêt vert qui va devoir courir sans s’arrêter à travers plusieurs camps retranchés de l’armée Soviétique, massacrer les fils de la Mère Russie à la chaîne, détruire les armes secrètes/boss de fin de niveau et propager de la sorte les valeurs démocratiques derrière le Rideau de fer. On appréciera au passage l’ébouriffant calembours contenu dans le titre… L’armée américaine étant un peu à court de munitions en 1987, le soldat de l’impossible a juste eu le droit de prendre un couteau à l’armurerie avant de partir en mission, mais on lui a bien répété que la technique du « Rouleau compresseur humain » était toujours en vigueur dans l’armée rouge, que les ennemis se déplaçaient sur un plan unique et qu’il ne servait donc à rien de s’encombrer d’armes à feu pour que triomphe l’Amérique.
C’est d’ailleurs fort exact : bien que les militaires soviets soient lourdement armés, ils ne songent jamais à dégainer leur arme et préfèrent venir se jeter gaiement sur le couteau de combat du bérêt vert. Bien que les trois quarts des exécutions se déroulent à la lame, il est néanmoins possible de récupérer quelques armes sur certains ennemis : un M-16, un lance-roquettes et des grenades à main. Les munitions sont stupidement limitées à trois unités, ce qui fait qu’on revient bien vite au bon vieux couteau à découper le jambon, qu’on le souhaite ou pas.
Réalisation technique :
Rush’n Attack accuse salement son âge, avec une réalisation graphique simpliste au possible, des couleurs ternes, des sprites grossiers, une animation réduite à sa plus simple expression mais heureusement un certain réalisme dans la représentation de l’armement soviétique des années 80. Tous les stages se déroulent dans le cliché « Bondien » des nids à méchants Russkofs, et on verra défiler autant de tanks, lance-missiles et rampes de lancement SS20 qu’au 1er mai sur la Place Rouge. La bande sonore est irritante et pourtant, il s’agit des mélodies les plus travaillées parmi toutes les versions du jeu ! La jouabilité est de bonne facture même si les possibilités d’action sont très limitées. A vrai dire, à part avancer droit devant soi, la seule chose qu’il soit possible de faire est d’escalader l’une ou l’autre structure (chemin de garde, camions, etc.) et d’avancer sur un plan de déplacement situé légèrement en hauteur.
En bref : 8/20
La magie Konami fonctionne envers et contre-tout, et on parvient à jouer une heure ou deux sans déplaisir à ce soft antédiluvien. Mais bon, avec son principe nécessitant deux neurones, son unique mode d’attaque et son plan unique, on passe très vite à autre chose.