Une fois n’est pas coutume, c’est sur un jeu NES que j’ai jeté mon dévolu.
Robocop… Grande saga dans le cinéma, l’un des fleurons de l’action des années 80, aux côtés de tant de films non moins célèbres qui ont bercé notre enfance.
Tiré du film éponyme, l’adaptation livrée ici sort par chez nous en 1990, adaptée par l’un des anciens géants du jeu vidéo, Ocean Software, disparu depuis 1996 quand, selon l’impitoyable loi du marketing, ils furent rachetés par Infogrammes et renommés bêtement « Infogrammes UK ».
Serve the public trust
Nous voici face à un jeu d’action en 2D dans lequel on dirige Alex Murphy, alias l’homme dont les restes sont enfermés dans une armure d’acier.
Un schéma très classique de la fin des 80’s - début 90’s.
Reprenant la trame scénaristique du film, Robocop 2 vous emmène dans les bas-fonds de Detroit chasser le voyou drogué et homme de main de Caïn, le leader local et grand fournisseur de la drogue à la mode, le « nuke ».
Plus clairement, attendez-vous à parcourir des plates-formes en exterminant du hors-la-loi à l’aide de votre gros flingue. On ne fait pas dans la dentelle.
Protect the innocent
Durant son périple fort dangereux, Robocop devra amasser les fioles de drogues qui parsèment le niveau, non pas pour se shooter, mais pour les détruire.
D’autres bonus parsèment sa route, comme les… piles (non, ce n’est pas une blague) qui regonflent votre énergie vitale.
Il peut également se saisir d’items qui rallongeront le temps, compté pour arriver au bout du niveau, ou encore d’autres pour tirer dans plusieurs directions à la fois.
Mais le jeu est bien plus riche qu’il ne le laisse paraître. Ainsi, la quête du nuke et coffrer les malfrats représentent une quête à effectuer sous peine de rater l’objectif.
Lorsque votre quota n’est pas atteint, Robocop est envoyé vers un mini-jeu de tir où sa précision doit être révisée.
Ce mini-jeu, dont je suis sûr qu’il doit être jouable au pistolet sur la défunte Nes, se présente sous une forme de viseur avec lequel pourrez viser des brigands ou des fioles de nuke en carton sur une maison. Ici encore des items viendront vous aider (horloges, balles…).
C’est une trouvaille excellente, qui fait preuve d’une véritable volonté de variété au sein du jeu.
Sauf que…
Lorsque vous ne trouvez pas assez de nuke dans un niveau (et les passages secrets sont nombreux) vous recommencez inlassablement ce passage, sans que la difficulté varie. Au bout 5ème niveau, c’est exaspérant à en mourir.
Comment détruire une bonne idée…
Heureusement, d’autres trouvailles viennent égayer ce qui aurait pu être un morne jeu d’action classique. L’amoureux, par exemple.
Qui ne connaît pas ce jeu où l’on déplace des cases pour reformer une image ? Le voici dans sa version pixellisée. Au bout d’un certain nombre de sacripants arrêtés, ce jeu apparaît et sert à rappeler son passé à Robocop, généralement sous la forme d’images de sa femme, de son fils… Ce jeu est malheureusement assez difficile, on le réussit rarement dans le temps imparti.
Certains passages font vraiment mine de recherche de gameplay, même intra-niveaux.
Je citerai par exemple le 3ème, où Robocop doit se mouvoir sur une plate-forme à fusée, avec une maniabilité délicate, rappelant l’ancestral Jetpack.
Uphold the law
Graphiquement, voici un jeu qui est dans une bonne moyenne de la Nes, si ce n’est ses couleurs criardes.
Gros scandale, les mêmes décors reviennent régulièrement, colorés différemment… heureusement, le cheminement est changé.
L’animation ne souffre d’aucune faiblesse. Elle est basique, certes, mais irréprochable.
La jouabilité divisera sans aucun doute ceux qui s’y essaieront. Robocop est atteint du syndrome « luge » ; comprenez par là que lorsqu’on avance, il glisse sur le sol une fois qu’on a arrêté d’appuyer sur la croix.
Rageante et déstabilisante, cette latence se maîtrise au bout de plusieurs essais.
On parvient à composer avec, prévoir avec l’habitude que Robocop continuera à avancer. Encore une fois, Jetpack resurgit… malgré un côté difficile, la maîtrise s’opère naturellement au fil des essais.
On pestera aussi contre la cadence de tir ridicule du cop. Trois pruneaux à la vitesse d’une dame âgée qui joue à la pétanque, un temps de repos, et re-tir.
Mais c’est suffisant pour ce jeu, heureusement.
L’ambiance sonore du soft est si quelconque que je ne sais qu’en dire… les bruitages sont basiques, la musique est celle d’un ascenseur, ne vous attendez surtout pas à en retenir quoi que ce soit. Elle accompagne, et après tout, c’est ce qu’on lui demande.
la difficulté est moyenne, et suit la maîtrise de la jouabilité. Une fois celle-ci maîtrisée on progresse convenablement.
Le jeu ne possède qu’un seul boss, ceux qui ont vu le film se souviendront du dealer réincarné en l’horrible ED 209, machine qui devait succéder a Robocop. Coriace, celui ci vous demandera plusieurs essais avant de le vaincre définitivement.
la progression est somme toute basique. On progresse dans le niveau pour en atteindre sa fin, on a droit au traditionnel décompte des points et autres sacripants arrêtés en chemin et on poursuit sa route d’impitoyable justicier de Detroit.
Au final, un jeu qui séduit par son contenu renouvelé et une action satisfaisante, malgré les quelques défauts qui l’entachent.
A essayer !