Rad Racer II est un jeu vidéo NES publié par Squareen 1990 .

  • 1990
  • Course

Test du jeu vidéo Rad Racer II

3.5/5 — Très bien par

Développé et édité par Square sur NES uniquement, 1990.

Pour contrer l’excellent Outrun de son concurrent Sega, Nintendo a lancé Rad Racer, qui s’est effectivement imposé comme le jeu de course référence de la NES (bien qu’il emprunte presque tout à son modèle).

La firme du plombier a sorti de l’évier 3 ans plus tard une suite, originalement nommée Rad Racer II (jeu exclusivement sorti aux USA). Elle fut pourtant loin de connaître le même succès.

Il faut dire qu’elle n’a pas eu, comme sa grande sœur, les honneurs d’apparaître dans le film « The Wizard » (l’Enfant Génial en VF) qui voit des enfants s’affronter dans une compétition de gaming.

Pour la culture, un lien vers ce passage ultra-kitch : http://www.youtube.com/watch?v=lwTRl54RQOI.

Rad Racer II ressemble à s’y méprendre au I : aucune nouveauté au niveau des options de jeu, réalisation à peine supérieure, jouabilité pas améliorée du moindre poil… une suite bien commerciale quoi. En plus la voiture tient moins bien la route, et le mode 3D a été ôté. Eh oui, c’est de notoriété assez secrète, mais Rad Racer incluait un mode 3D activable avec la touche SELECT, plus les indispensables lunettes vendues avec (pas en France semble-t-il). C’était le seul jeu NES avec WorldRunner (également de Square) à tenter cette technologie. L’expérience ne fut hélas guère concluante, et fut abandonnée par la suite.

Le jeu consiste à piloter une voiture de course, sauf que cette fois ce sera forcément une Ferrari (la F1 disponible dans le I ayant disparu).

Vous devez là encore parcourir 8 circuits à la suite, dans des lieux et paysages différents (parfois de jour, parfois de nuit), et ce dans un temps imparti.

Puisque j’ai la liste des circuits sous les yeux, je vous la cite : Key West, Big Apple (de nuit), Gettysburg, Monument Valley, Las Vegas Boulevard (de nuit), Rocky Mountains, Twilight California, Bay Bridge.

Vous ne faites qu’un seul tour par course, mais le circuit est divisé en zones : il y a des checkpoints à atteindre dans un certain délai. Si vous menez le challenge à bien, vous poursuivez la course et le temps en rab se rajoute au temps alloué pour gagner le _checkpoint _suivant ; si vous échouez, le jeu est fini. Un mode de jeu classique pour l’époque.

Si vous finissez les 8 courses dans les temps, vous gagnez le droit de voir la fin du jeu (plutôt pas mal) avec les compliments de la console.

La principale difficulté est comme toujours de zigzaguer entre les concurrents que vous rattrapez. Il faudra les éviter sous peine de collision vous faisant perdre de la vitesse, voire vous faisant sortir de la route (mais eux n’ont jamais rien, les enflures, tss). Je dis « concurrents » mais finalement, vous ne vous battez que contre le temps ; aucune place n’est attribuée et vous ne gagnez rien à doubler un véhicule, sauf à vous dégager le passage. Bien dommage question challenge.

Ce qui est sympa en revanche, c’est le nombre de modèles que vous croisez : Volkswagen Beetle, Chevrolet Corvette, Porsche 911, Lamborghini Countach, Nissan 300ZX, Honda CRX, Mazda Miata et Dodge Daytona (liste pompée de quelque part, j’y connais rien moi). Les graphismes étant ce qu’ils sont, l’identification n’est pas aisée.

Si vous tapez un arbre ou un rocher, ou encore un lampadaire situé en bordure de route, vous faites un petit tête-à-queue et devez repartir au point mort. Voilà une des rares différences avec le 1er volet, les spectaculaires tonneaux sont remplacés par de discrètes sorties de route.

Au niveau des commandes, c’est simple : un bouton pour accélérer, un pour freiner, et la croix pour vous diriger. Plus la touche haut qui actionne le turbo. Le compteur monte jusqu’à 255 mph (255 km/h dans le 1er !)

À cela s’ajoute la seule véritable innovation du soft, j’ai nommé le Turbo Boost caché : lorsque vous êtes au point mort, si vous maintenez enfoncée la croix vers le bas, vous chargez la jauge de « power ». Une fois celle-ci au max, en appuyant sur A vous vous retrouvez directement à 255 mph ! C’est à retenir ; ça m’aurait bien facilité la vie de le savoir avant de terminer le jeu. Comme quoi c’est pas bien quand le professionnalisme s’arrête à tester 3 flèches sur 4… Le turbo vous fait gagner 2 ou 3 secondes au démarrage.

Pas grand-chose à dire d’autre. On notera juste qu’une petite flèche vous indique à présent dans quel sens sera le prochain virage, et s’il sera vraiment serré ou plutôt large ; ça peut servir. Et qu’un compteur vous donne en temps réel quel temps vous faites sur chaque portion de route.

De manière générale, Rad Racer II est peut-être un poil plus facile que son prédécesseur. La difficulté majeure reste d’éviter les concurrents, ce qui n’est pas toujours une mince affaire : certaines voitures roulent tellement doucement qu’elles vous foncent dessus et sont dures à éviter, parfois il y en a 3 devant vous en même temps, et enfin, petite subtilité, une voiture de sport rouge fera exprès de vous barrer la route quand vous tenterez de la doubler. Au début, je pensais que c’était une coïncidence due aux aspérités du tracé mais pas du tout, elle essaie bel et bien de vous sortir !

La voiture tient légèrement moins bien la route, mais reste agréable à conduire. Ce qui est dommageable, c’est la perte de temps souvent rédhibitoire consécutive à une sortie de route. Le Turbo Boost fait certes gagner un peu de temps, mais ça reste chaud. Sachant que le jeu ne propose aucun continu, le jeu peut très bien s’arrêter à la 1ère sortie de route (disons à la seconde sur un même circuit). Et il n’y a même pas un petit écran game over, vous basculez directement à l’écran titre lorsque vous ne finissez pas une course. Pas terrible.

Ceci dit, tout comme dans le I, quelques manips à connaître permettent d’obtenir des continues ou de démarrer à la course de son choix (à chercher sur le net ou en bidouillant).

Un clair satisfecit peut par contre être adressé aux développeurs pour la réalisation technique, et notamment la partie graphique.

Les décors de Rad Racer II sont plus travaillés et apparaissent un peu plus détaillés (avec de jolis buildings éclairés dans le niveau 2 - ce qui contraste clairement avec la représentation des bâtiments sous forme de bouillie de pixels que proposent d’autres softs NES -, des montagnes enneigées et des collines arides).

Surtout, le jeu en met plein la vue grâce à une belle gestion des couleurs et des masses nuageuses. On pourra ainsi observer des teintes crépusculaires orangées ou violacées, un ciel tantôt bleu clair dans le niveau glacé, tantôt azur dans le niveau de bord de mer, sous des filets ou des blocs de nuages.

Les améliorations ne sont pas si flagrantes, mais ça fait quand même un bon point.

Il y a toujours 3 musiques, sauf que cette fois-ci on vous demandera de choisir le thème avant le départ (plus possible de le changer pendant la course). La première « chanson » est un peu particulière : j’ai en effet été étonné de ne rien entendre alors que j’avais bien vu qu’il y avait un certain thème au circuit. Après la course, je me suis rendu compte que son titre était « Sing Yourself »… ha ha. Ce qui ne nous laisse que 2 musiques pour tout le jeu (et aucune musique d’intro).

RÉSUMÉ

Une suite correcte mais sans trop de saveur d’un bon jeu.

3 ans de développement de plus pour juste changer vite fait les quelques tracés et revoir un peu les graphismes, ça me semble quand même léger.

Le soft reste malgré tout très jouable, la Ferrari se conduit bien et tient relativement bien la route. Le jeu est joli, mais il manque d’ambiance et de challenge, courir contre le temps étant vite lassant. Je déplore l’absence d’une vraie compétition comme dans un jeu de F1 style Turbo Racing ou encore Formula One : Built to Win. Qui plus est, sans continu disponible, arriver à la fin du jeu est un sacré défi. Il est intensément frustrant d’être à la 7e ou 8e course et de revenir au point de départ à la moindre fausse manœuvre.

Je note 13/20 qui font 7/10 (15/20 pour 8/10 à Rad Racer).

Rad Racer II