Développé et édité par Hector, sorti uniquement sur Famicom
J’ai mal à la tête ce soir, mes oreilles ne sont pas encore débouchées depuis mon atterrissage. Je vais me faire un petit jeu Famicom pour faire passer la pilule… Oh my ! C’est encore pire !
ELLE EST MORTE, ADELLE (ça y est, mon mal de crâne repart)
Les nuits de pleine lune, il est fortement déconseillé de sortir. En effet, c’est le moment que choisissent les morts pour faire la fiesta, par exemple en enlevant les vivants et en les emportant dans leurs tombes, comme ça, pour déconner. Ce soir là, les morts arrivent au village de Ricky et enlèvent tout le monde sauf le jeune garçon. Ils en ont visiblement après le Cristal de Lune, et comme par hasard c’est le nom du jeu. Ça sent la grosse ficelle ça.
SAUTE ! MAIS SAUTE, JE TE DIS !
Une fois n’est pas coutume, Moon Crystal est un jeu d’action/plates-formes. Il se compose de sept stages où, sauf exception (le dernier niveau est un peu différent des autres), vous devrez vous frayer un chemin jusqu’au boss puis terrasser celui-ci.
La forêt maléfique, le château du comte, le laboratoire high-tech ou encore les rues d’une ville d’aspect victorien, sont pour vous autant d’occasions d’affronter des hordes de créatures démoniaques ou zombifiées.
Pour ce faire, vous dirigez Ricky en appuyant sur A pour sauter et sur B pour donner des coups. A ce principe des plus classiques, s’ajoutent quelques subtilités en provenance des coffres que vous trouverez sur votre route.
Ainsi vous obtiendrez des 1-up qui vous octroient une vie supplémentaire, des petits cœurs qui restaurent un échelon de votre jauge de vie et de plus gros qui vous en rendent quatre, des cœurs vides qui augmentent votre barre de santé, des cristaux qui vous rendent invincible temporairement, des dagues qui augmentent la portée de vos coups et des bottes qui vous permettent d’effectuer un double-saut.
On ne peut donc pas dire que le gameplay de Moon Crystal soit des plus révolutionnaires, et ceci se retrouve également lorsqu’on s’intéresse un tant soit peu au level-design, puisque le parcours est très linéaire ; tout juste devrez-vous parfois actionner un interrupteur pour franchir un passage un peu plus loin.
J’AI DEMANDÉ À LA LUNE
Si l’on ne devait retenir que le meilleur de Moon Crystal, le scénario serait probablement le mieux placé. Sans tomber le cul par terre, on peut tout de même se montrer satisfait devant une histoire un brin originale et construite, développée à travers de nombreuses scènes cinématiques au design très agréable.
Bon point également pour les graphismes, généralement très bons. Les décors sont diversifiés et très détaillés et les sprites sont plutôt jolis, seules les couleurs un peu agressives peuvent lasser.
Les animations sont par contre bien raides, et la console n’hésite pas à ralentir le débit dès qu’un peu trop de monde à son goût parcourt l’écran. En français : ça rame pas mal. Pas de miracle non plus concernant la bande-son, puisque les thèmes se montrent au mieux d’une platitude infinie, au pire lancinants et désagréables.
Mais bien pire que cela, la jouabilité est exécrable. Le personnage répond très mal aux injonctions : le double-saut ne fonctionne pas à chaque fois, la prise d’appuis avant un saut se joue parfois au pixel près, on ne peut pas se retourner et frapper dans la foulée…
Et la difficulté s’en ressent forcément. D’autant que la meilleure défense dans Moon Crystal, c’est l’attaque. Le jeu nous incite fortement à la jouer bourrin quitte à y laisser des plumes, notamment face aux boss. La durée de vie est donc proportionnelle au nombre de game over subis, un vaste écran de fumée censé masquer la pauvreté de l’enjeu et la faiblesse du level-design.
Moon Crystal est donc un peu le Paris Hilton du jeu vidéo : un bel objet mais totalement creux, et on préfèrera donc le coller en haut d’une étagère poussiéreuse plutôt que de jouer avec. La comparaison s’arrête là où vous le souhaitez.