McDonald Land est un jeu vidéo NES publié par Oceanen 1992 .

  • 1992
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo McDonald Land

4/5 — Exceptionnel ! par

Parmi les jeux souvent évoqués par les retrogamers qui passaient leurs mercredis après-midis en coop sur la NES, on retrouve souvent les grands classiques que sont Super Mario Bros 3, Rescue Rangers (Tic & Tac), Probotector, Double Dragon, ou encore le second volet des Tortues Ninja (TMHT 2 : The Arcade Game). Pourtant, d’autres pépites ont vu le jour et méritaient tout autant d’être découvertes, même si elles ont finalement moins marqué les esprits. C’est l’une d’entre-elles que je vous propose de (re)découvrir aujourd’hui.

Un gros coup de pub

Si l’industrie du jeu vidéo est aujourd’hui caractérisée par un marketing ambiant omniprésent, il fut une époque où les jeux n’affichaient rien d’autre que des panneaux publicitaires avec le logo du développeur. Est ensuite arrivée l’époque des pubs plus ou moins déguisées/parodiées, avant de voir naître les premiers vrais contrats de pubs pour certains annonceurs. McDonaldland entre dans une autre catégorie, puisque c’est un jeu entièrement dédié à la marque McDonald’s et à son univers pour enfants (de l’époque, les choses ayant changé depuis). Certains parlent de jeu à licence, mais je considère que ce jeu est à la base surtout un gros coup de pub pour promouvoir la marque auprès des jeunes joueurs, même si au final, la marque elle-même n’a pas voulu vraiment promouvoir le jeu, considérant celui-ci trop difficile pour le jeune public qu’elle visait. L’histoire ne dit pas si elle a essayé de renégocier cet aspect avec Virgin Interactive ou Ocean Software, respectivement responsables de la publication du jeu en Amérique du Nord et en Europe, mais le jeu est en tout cas resté tel qu’il avait été développé. Sachez enfin que le jeu avait à l’époque été critiqué parce qu’il faisait la promotion de cette célèbre chaîne de Fast Food, mais finalement aucun des produits de la marque n’apparaît dans le jeu (tandis qu’Alex Kidd lui au moins se tapait un hamburger à la fin des niveaux, tout au moins dans nos contrées).

Et une histoire abracadabrante

Mick et Mack sont tranquillement en train de camper et de lire un livre sous leur toile de tente. Non, point de magazine rempli de femmes dénudées comme on pourrait s’y attendre de la part de ces deux préados à casquette, il s’agit d’une histoire de pique-nique et de Ronald McDonald qui avait emmené son sac magique pour amuser les enfants. Seulement voilà, Hamburglar est passé par là et a profité d’un moment d’inadvertance pour chiper le sac magique de Ronald. Du coup, Mick et Mack décident d’aller aider Ronald à retrouver son sac. Celui-ci leur demande de retrouver 4 pièces de son puzzle avant de leur ouvrir la route vers le royaume de Birdie, là ou Hamburglar aurait été vu pour la dernière fois. En échange de 5 cartes, Birdie emmènera Mick & Mack chez Grimace, qui commencera par demander 3, puis 2 pièces supplémentaires pour donner accès à l’atelier du professeur. 5 pièces de puzzle plus loin, le professeur aura terminé sa fusée qui emmènera nos héros sur la Lune, monde de sauts sans apesanteur où CosMc réclamera aussi 5 pièces de puzzle pour ouvrir l’entrée du volcan où se cache Hamburglar. Ce sale voleur osera demander la totalité des 6 pièces de son puzzle avant d’ouvrir la caverne où se cache le sac magique de Ronald.

Le jeu compte donc 6 mondes, chaque monde a son propre puzzle de 6 pièces, et plus on avance, plus il faudra retrouver de pièces de puzzle alors que les deux derniers mondes n’ont respectivement que 4 et 3 (+1) niveaux à proposer (contre 6 niveaux pour les quatre premiers mondes). Cela sous-entend que certains niveaux ont plus d’une pièce de puzzle, mais ce n’est pas la seule subtilité. Les programmeurs ont en effet été assez tordus et retords pour cacher des pièces de puzzle des mondes qu’il faudra traverser plus tard dans le monde que le joueur est en train de traverser, et même du monde que le joueur est en train de traverser dans des mondes qu’il faudra traverser plus tard (vous suivez ?). Et comme si ça ne suffisait pas, il existe un monde secret de trois niveaux, dont l’accès ne sera donné qu’à ceux ayant trouvé les 6 pièces secrètes disséminées dans tout McDonaldland. Ce monde secret est bien sûr optionnel, mais ce genre de choses titille forcément le joueur consciencieux que vous êtes. Car ne croyez pas que les pièces de puzzle vous attendent sagement à la fin du niveau pour récompenser votre dextérité. Oh non, elles sont quelque part dans le niveau, et certaines sont extrêmement bien cachées. Et rien n’indique s’il y a une ou deux pièces de puzzle à trouver dans un niveau donné, ni si toutes les pièces du niveau ont été trouvées. Ca par contre c’est un peu vache, et c’est surtout cet aspect qui rend le jeu difficile. Il faudra vraiment fouiller tous les niveaux de fond en comble si on veut voir la fin du jeu ou avoir accès au monde secret.

Car passer un niveau n’est souvent qu’un formalité, sauf sur la Lune et dans le volcan où les choses se corsent. Mais dans la plupart des niveaux, il ne sera pas bien difficile d’atteindre la fin. Le jeu se présente comme un jeu de plates-formes avec des ennemis qu’il faudra tuer en leur jetant des blocs ramassés en route. Il ne faut surtout pas leur sauter dessus sous peine de perdre un cœur de vie, cœurs qui sont au nombre maximum de quatre, et qu’on peut gagner à force de tuer des ennemis. Quand on perd une vie, quand les cœurs sont épuisés ou quand on tombe dans un trou, on recommence avec trois cœurs.

On trouve un grand nombre de M dans les niveaux, l’équivalent des pièces dans Super Mario Bros, mais on ne donne pas de vie supplémentaire au joueur quand il en récolte 100. Enfin, pas directement… Il faut en effet avoir récolté 100 M et finir le niveau sans perdre de vie pour avoir accès à un niveau bonus. On y trouve 4 blocs qui permettent à Mick et Mack de monter vers la fin du niveau bonus où plusieurs vies peuvent être glanées, mais les choses ne sont pas si simples. Des flèches vont apparaître sur les blocs, trois vers le bas et une seule vers le haut. Il faut sauter sur le bloc qui a la flèche vers le haut pour s’élever d’un cran, et attendre que de nouvelles flèches apparaissent sur les blocs pour sauter sur le nouveau bloc avec la flèche vers le haut, et ainsi de suite jusqu’à être assez haut pour atteindre la fin du niveau. Si on rate un bloc, on tombe et on a la possibilité de passer de Mick à Mack et inversement (quand on joue en solo) avant de reprendre le jeu.

Dans les niveaux, des fermetures Éclair donnent accès à des niveaux bonus remplis de M et de vies. Elles sont souvent bien cachées, et sont même parfois l’unique chemin vers une pièce de puzzle manquante.

Pour casser la monotonie du jeu de plates-formes classique, il sera possible de se retrouver la tête à l’envers dans certains niveaux. Ce sera parfois même le seul moyen de récupérer certaines pièces de puzzle, mais contrôler nos deux acolytes dans ces conditions n’est pas toujours aisé et demandera un temps d’adaptation. On trouvera également des plates-formes mouvantes sur rail dans les derniers niveaux, et si on peut choisir d’avancer ou de reculer, il ne sera pas toujours facile de s’arrêter à temps avant l’arrivée d’un piège ou d’un ennemi.

Notez également la présence d’un bateau (qu’on peut emmener avec soi dans le niveau) qui permet de flotter sur l’eau, et de blocs qui ramènent Mick et Mack au début du niveau s’ils les touchent. Ca peut faire râler, mais là aussi c’est parfois le seul moyen d’atteindre certaines pièces de puzzle ou autres plates-formes autrement inaccessibles.

Ca vaut son pesant de burgers

Effectivement, McDonaldland est un jeu de plates-formes globalement bien réalisé et agréable à jouer. Il est aussi agréable à l’œil, même si on peut lui reprocher des décors parfois un peu vides et trop carrés, mais l’ensemble reste très correct. L’animation n’est par contre pas exceptionnelle, surtout pour un jeu de 1992. Disons qu’il y a peu d’éléments qui bougent. Les sprites de la plupart des ennemis sont eux aussi relativement géométriques et malheureusement peu animés. Sur ce plan, des efforts supplémentaires auraient pu être faits. La bande son est plutôt agréable et les différents thèmes sont régulièrement alternés. La maniabilité est bonne, même si le léger flottement des personnages demandera un temps d’adaptation.

Mais l’intérêt de McDonaldland n’est pas dans sa réalisation, mais dans sa construction et son gameplay, même si l’absence de boss se fait cruellement sentir, et que le seul et unique « combat » du jeu contre le « boss » final est une bien maigre consolation et arrive trop tard. Mais j’ai particulièrement apprécié ce mélange plates-formes/recherche, qui rompt avec la monotonie (toute relative) d’un jeu de plates-formes classique et rallonge la durée de vie du logiciel. Devoir chercher les pièces de puzzle est un plus indéniable qui s’apprécie à sa juste valeur quand on a envie de se triturer un minimum les neurones tout en mettant sa dextérité à contribution. Par contre, quelques indices pour indiquer dans quels niveaux se cachent les pièces manquantes auraient été les bienvenus, surtout vu la manière fourbe (en tout cas illogique) dont les pièces de puzzle ont été reparties. Ne pas pouvoir voir la fin du jeu tant qu’il manquera une pièce pour Hamburglar est le seul aspect qui plombe vraiment le jeu, car trois de ses pièces ne sont pas cachées dans le monde lui-même mais dans des mondes antérieurs. Il aurait peut-être fallu récompenser le joueur qui a trouvé toutes les pièces d’une autre façon, tout en permettant aux moins doués et aux plus jeunes d’avancer. Mais finalement, c’est aussi ça qui fait le charme de ce McDonaldland, et qui en faisait une bonne alternative au sacrosaint Super Mario Bros 3 pour passer ses mercredis après-midis devant la NES.

McDonald Land