A l’époque de la NES, la très productive Taito alterne les jeux chiants et les hits méconnus avec une précision de métronome et un rendement de malade. Little Samson échappe de loin à la première catégorie et entre de plein fouet dans la seconde, comme Marc Dutroux dans la fille de sa voisine. Oui, je vous l’accorde, celle-ci est particulièrement de mauvais goût. Sinon je la connaissais avec une bonne sœur…
COMME UN OURAGAN QU’EST PASSÉ SUR MOI
Ta-Keed, le prince des ténèbres, est parvenu à s’échapper de sa prison outre-dimensionnelle. Forcément, il est pas content et les armées de l’Empereur Hans ne sont que piétaille face à ses hordes. Alors l’Empereur pense à convoquer les porteurs des quatre clochettes magiques : Samson l’aventurier, Kikira le roi des dragons, Gamm le roi des rochers et K-O le roi des souris. Si avec ça on s’en sort pas, ben c’est pas d’bol.
DANS LA VIE Y’A CEUX QUI ONT UN PISTOLET CHARGÉ ET CEUX QUI CREUSENT
Little Samson est un jeu d’action/plate-forme, qui se compose de rien moins que vingt niveaux ! Tous ne sont pas obligatoires néanmoins, et seuls certains d’entre eux se terminent par le combat contre un boss, mais cela représente une aventure conséquente tout de même.
Après les stages d’introduction de chacun des quatre protagonistes, que vous pouvez traverser dans l’ordre que vous souhaitez, vous vous rendez au château de l’Empereur. De là, place au reste du jeu où les niveaux s’enchaînent sans choix possibles. Vous traverserez ainsi des montagnes, des marais, des jungles, des cavernes, des palais ou que sais-je encore.
Chaque héros dispose de ses propres caractéristiques, en plus de celles de base qui sont sauter (bouton A) et tirer (bouton B), sachant d’ailleurs que chaque personnage dispose de son propre tir. Les niveaux d’introduction passés, vous pourrez jouer avec n’importe lequel des quatre en le choisissant dans le menu de pause.
Samson peut s’accrocher aux murs et y grimper lorsque vous appuyez sur A au contact, et il tire en ligne droite. Kikira peut voler si vous maintenez A appuyé et il tire en diagonale. Gamm peut frapper vers le haut et marcher sur les pics sans se blesser, mais en contrepartie il ne saute pas haut et ne frappe pas loin. K-O enfin saute très loin, utilise des mines en guise de tirs et peut s’accrocher aux murs et s’y déplacer en faisant abstraction de la gravité.
Chacun dispose également de sa propre jauge de vie, plus ou moins grande. Mais vous trouverez sur votre parcours des sphères oranges qui peuvent accroître celle du personnage en cours d’utilisation (en français : avant de ramasser une sphère, prenez le personnage qui a la jauge de vie la plus courte). Vous obtiendrez également des cœurs qui restaurent votre santé et des vies supplémentaires.
ON CONNAIT LA SAMSONe
Le plot de départ est il est vrai convenu, et les personnages ne sont pas spécialement charismatiques. Mais vous en connaissez beaucoup, vous, des jeux mettant en scène à la fois une souris et un golem, un dragon et un aventurier ?
Et puis qu’importe après tout. Little Samson bénéficie surtout d’une réalisation hors pair. Les graphismes sont somptueux, les décors foisonnent de détails, les sprites sont mignons tout plein et les couleurs sont incroyables, si bien que l’on a du mal à croire que l’on n’est que sur NES.
Qui plus est le jeu ne clignote pas et il ne rame que lorsque les sprites sont un peu trop nombreux, ce qui est rare. Ajoutons une bande-son qui dépote et on tient là un véritable petit bijou.
Et pas de ces bijoux que l’on garde sous cloche hein, parce qu’en plus de cela le jeu est parfaitement jouable. Les persos sont faciles à manier, chacun a sa spécialité et son intérêt tout au long de l’aventure et tous sont bien différenciés.
En plus de cela, le jeu n’est pas énormément difficile, chose surprenante de la part de Taito. Par contre il est très long et il est impossible de traverser tous les niveaux en une seule partie ! En effet, certains passages ne se dévoilent qu’en cas d’action bien spécifique, ou carrément au hasard, le jeu vous entraînant parfois sur un chemin et parfois sur un autre, sans explication particulière.
Taito réalise là un jeu fort riche, qui enterre la plupart de ses concurrents sans même s’essouffler. Croyez le ou non, mais Little Samson est supérieur en tous points à des hits comme les Mega Man ou les Castlevania de l’époque ! Je le jure sur la tête de Dick Cheney.