Beaucoup ont trouvé l’adaptation de Saint-Seiya sur PS2 extrèmement décevante. Il est vrai qu’objectivement, ce jeu de combat ne répondait pas vraiment aux attentes placées en lui. Néanmoins, pour le fan éperdu qui attendait une telle adaptation depuis près de 15 ans, que pouvaient bien peser ces défauts face au plaisir de pouvoir enfin exécuter les mythiques attaques des chevaliers d’or au cœur des décors du sanctuaire ? Le jeu PS2 ne fut pourtant pas la première adaptation console mettant en scène les héros de Masami Kurumada. Deux antiques jeux étaient jadis sorti sur NES, et seul le premier d’entre eux bénéficia d’une localisation européenne et française. Malheureusement, même en temps que fan, on doit bien admettre que ce jeu fut un ratage complet. Scénaristiquement, La Légende d’Or retrace les aventure de Seiya et ses compagnons des débuts de l’histoire jusqu’à la chute du Sanctuaire. On démarre donc en Grèce avec Seiya et il faut gagner l’armure de Pégase lors d’un combat contre Cassios. Du point de vue de la fidélité à la série, Ban Dai a fait du bon boulot et on revivra la plupart des combats dans l’ordre exact dans lequel on a pu les admirer à la TV entre 1988 et 1992. Il s’agit malheureusement là de la seule raison de se montrer satisfait de ce jeu pitoyable (oui, je sais, je me répête mais c’est pour vous dire à quel point cet échec m’avait été loin à l’époque).
La Légende d’Or est un jeu de rôle, ce qui signifie qu’on passera beaucoup de temps à visiter les principaux lieux célèbres de la série (Le coliseum, la fondation Kido, l’orphelinat, le Sanctuaire, …) en allant discuter avec tel personnage, en allant glaner des infos près d’un autre et, de temps en temps, en brutalisant du menu fretin (gardes du sanctuaire et autres figurants) pour regagner du cosmos. Même ce volet du jeu est loupé : le jeu d’action est dépourvu d’intérêt et les textes – en français – semblent avoir été traduits, soit par un débile profond, soit par un japonais qui n’aurait que de très vagues notions de la langue française. L’autre facette du jeu, ce sont les affrontements contre les multiples chevaliers de bronze, d’argent et d’or de la série. On passe alors à un mode de combat au tour-par-tour. A chaque tour, Seiya peut remplir quatre jauges, symbolisant respectivement les capacités d’attaque, les capacités de défense, les capacités magiques (pour lancer une technique spéciale) et les capacités motrices. Seiya peut doser le niveau de ces jauges comme bon lui semble, suivant le type de d’assaut qu’il souhaite lancer (davantage centré sur l’attaque, plutôt centré sur la défense ou sur l’esquive, etc.). Chaque utilisation de jauge coûte des points de cosmos. Plus on remplit de jauges, plus l’attaque a des chances de porter ses fruits, mais il en coûte d’autant plus de points de cosmos. Ensuite, on sélectionne le type de coup que l’on souhaite porter (poing / pied), le type de défense que l’on souhaite adopter face à la contre-attaque adverse (blocage / esquive), et on admire le résultat. Seiya peut aussi faire appel à ses frères d’armes de bronze quand ils sont disponibles, mais tous utilisent les mêmes points de cosmos, uniques pour tout le groupe, et ils sont en plus légèrement moins efficaces que le chevalier Pégase.
Réalisation technique :
Dire que ce jeu est moche tient de l’euphémisme. Les séquences aventure et action sont d’une laideur à peine croyable, avec des décors hideux au possible, géométriques et sinistres, et des sprites tout simplement minables. Quant aux combats en tour-par-tour, on y reconnaît déjà un peu mieux les protagonistes de la série, mais étant donné que ces combats sont animés avec deux images grand maximum, il n’y a pas de quoi pavoiser. On s’efforcera de trouver un vague air de famille entre ce qui sort des haut-parleurs du PC et les thèmes originaux de la série et, avec beaucoup d’imagination, on y parviendra peut-être. La jouabilité de la partie action est plutôt mauvaise : le personnage est lent et les coups manquent de précision. Quant aux combats, leur fonctionnement est simple à comprendre, mais le principe en lui-même est répétitif, lourdingue et très rapidement ennuyeux.
En bref : 04/20
La note peut paraître vacharde mais est à la mesure de la déception occasionnée par cette abominable daube. Le principe de mélanger du RPG avec des phases d’action plus classique aurait pourtant pu donner lieu à quelque chose de très intéressant. Oubliez immédiatement la phase action, elle est plus plate que le plus plat des jeux d’action de cette époque. Quant à la gestion des combats, elle paraît originale de prime abord, mais on constate vite que le principe est terriblement limité et qu’on doit toujours utiliser plus ou moins la même technique pour gagner. De plus, le gameplay est assez mal pensé. On consomme vite l’entièreté de ses points de cosmos, et les occasions d’en récupérer sont plutôt limitées. Clou final dans le cercueil, ces combats sont interminables et visuellement statiques. RPG basique et ennuyeux, action inspide, que reste-il à cet opus des Chevaliers du Zodiaque pour persuader les pigeo… euh les fans de s’intéresser à lui ? Sa grande fidélité à la série ? Cela aurait pu être le cas, si la localisation et les dialogues n’avaient pas été élaborés par les pensionnaires d’un atelier protégé. A ma grande tristesse, je me vois donc forcé d’établir que Les Chevaliers du Zodiaque sur NES est un soft fâcheusement dépourvu du moindre intérêt. Snif… je vais me refaire un partie sur PS2 pour oublier tout ça…