Développé par Pack-In Video et édité par Acclaim sur NES uniquement, 1988.
UN JEU PAS EN KITT
Qui n’a jamais rêvé de posséder une superbe voiture futuriste avec une classe folle, tout un arsenal de gadgets, et surtout une intelligence artificielle si développée qu’elle fait d’elle le parfait meilleur pote pour causer foot et gonzesses ? À part quelques nanas qui auraient préféré un poney, une dinette ou une trousse de maquillage, personne.
Ce vieux fantasme masculin a été matérialisé à l’écran par KITT, une Pontiac Trans-Am noire, donnant la réplique au détective play-boy Michael Knight, alias David Hasselhoff dans le rôle qui l’a fait connaître. Le nom de cette série de 1982 : Knight Rider, connue en France en tant que K2000.
Michael incarne un chevalier des temps modernes (Knight / Chevalier, oui je sais c’est subtil) qui combat le crime à l’aide de la technologie la plus poussée. Une sorte de cow-boy en voiture.
Michael et KITT interviennent dans les situations requérant « une action directe et musclée », lorsqu’il n’y a pas d’autre solution (et que le Capitaine Flam et l’Agence tous risques sont en vacances).
Les 2 compères reçoivent leurs directives de Devon Miles, et sont assistés technologiquement par le docteur Bonnie Barstow, qui espère secrètement faire une sieste sur la banquette arrière de KITT avec Michael, mais celui-ci préfère en toute logique sa voiture.
NE ME KITT PAS
La série a connu un joli succès dans nos chères années 80, à tel point que plusieurs jeux vidéo lui ont rendu hommage. Contrairement aux films, l’adaptation de séries en jeux n’est pas si fréquente.
4 jeux inspirés de K2000 ont pourtant vu le jour, sur des supports et à des époques différents :
Knight Rider, NES, 1988, le jeu que je vais aborder dans un instant, le seul en vue 1e personne ;
Knight Rider Special, PC Engine, 1994, développé par Pack-In Video ;
Knight Rider : The Game, PC et PS2, 2002, développé par Davilex ;
Knight Rider 2 : The Game, PC et PS2, 2004, développé par Davilex.
Tous ces jeux proposent un mix de course-poursuite et d’action, à l’instar de RoadBlasters.
KITT À JOUER, AUTANT FAIRE LE MODE MISSION
Knight Rider sur NES propose 2 modes de jeu : Mission et Conduite.
Le mode conduite transforme le titre en pur jeu de course ; on roule sur les mêmes niveaux que le mode mission, mais sans ennemis ni utiliser d’arme.
Le mode mission est bien sûr le mode de jeu principal, avec un vrai scénario comme à la télé. Voyons un peu ça.
Des terroristes ont pillé un site militaire ! Ils ont volé 2, 3 trucs dont la destructrice P.I.V. Bomb ! (On ne sait pas trop ce que c’est mais selon Bonnie elle fait mal.)
Votre boulot, que vous l’acceptiez ou pas, c’est de leur courir après sur une quinzaine de missions se déroulant dans le voisinage d’autant de villes américaines.
Il faudra arriver au bout de chaque mission (au bout de la route en fait) dans le délai imparti, sans tomber en rade de carburant, et tout en restant en vie.
Sur le bitume, vous croiserez de gentils véhicules bleus qui ne font que passer, et qu’il faut éviter sans les détruire sous peine de se prendre 5 secondes de pénalité (5 secondes de temps en moins). Les voitures rouges par contre, ce sont les méchants ! Eux ils vous tirent dessus et vous avez logiquement le droit de riposter (mais ce n’est pas obligatoire de tous les détruire, les éviter marche aussi). Les voitures jaunes sont également pilotées par les terroristes, et vous donnent en plus un bonus de temps, de bouclier ou d’essence si vous les détruisez. Enfin, la toute fin de chaque mission est gardée par un boss, soit un gros véhicule noir extrêmement mobile lançant des rafales de balles, soit un hélico. Les 2 sont impossibles à détruire dans les premiers niveaux, il faudra leur résister jusqu’à ce qu’ils en aient marre et prennent la poudre d’escampette. Vos indicateurs (temps, bouclier et essence) sont remis à niveau lorsque vous atteignez le boss.
Au début du jeu, ces 3 jauges ne sont pas à leur niveau maximal, elles ne sont qu’à moitié remplies. Après avoir complété une mission, vous gagnez le droit d’attribuer une « case » supplémentaire à l’une des composantes ; à vous de décider quel secteur vous préférez améliorer en priorité. (Le bouclier par exemple, car il se perce bien facilement !)
En progressant dans les niveaux, les méchants vont utiliser des armes différentes (comme des bâtons de dynamite), de nouveaux ennemis vont apparaître, les voitures bleues vont changer de file, les rendant plus difficiles à éviter, etc.
De leur côté, Michael et KITT disposent de balles standards au début de l’aventure. KITT sera ensuite équipé de missiles (plus puissants et pouvant atteindre les appareils volants) et de lasers, l’arme la plus destructrice. Ces 2 dernières armes seront toutefois en quantité limitée.
Le bouton A sert à tirer, et le bouton B à… décoller du sol. Oui oui, notre étalon noir du bitume peut faire des bonds, rester en l’air pendant quelques secondes (la « lévitation » dépend de l’élan, de la vitesse au moment du saut). Alors j’avoue ne pas être allé suffisamment loin dans le jeu pour avoir compris l’intérêt de la manœuvre, mais ce qui est certain c’est que c’est original. Je pense que ça peut servir pour éviter les tirs des hélicoptères.
LA PAUSE KITT KARR
Bon, venons-en au fait : je ne me suis guère amusé avec ce jeu.
Tout comme les autres jeux de course hybrides, Knight Rider propose des phases de conduite très modérément intéressantes (lignes droites, quelques virages par ci par là, pas de vitesse à passer ni de turbo à enclencher). OK soit.
L’aspect action (tirer sur les méchants et éviter leurs tirs) n’est pas terrible non plus. En cause : le fait qu’il est compliqué de détruire les voitures ennemies sans se prendre une volée dans le châssis, les balles étant vraiment difficiles à esquiver. Par ailleurs, le bouclier ne supporte que 2 ou 3 coups avant que KITT ne soit détruite, ce qui arrive souvent TRÈS vite. On sera du coup fortement tenté d’éviter les confrontations plutôt que d’aller à la bagarre.
Il en résulte une difficulté élevée et ce, dès la toute première mission. Il faudra franchement s’accrocher pour ne pas zapper le titre directement.
À côté de cela, l’ambiance laisse clairement à désirer. Passé une introduction assez sympa où l’on assiste au petit speech de Devon et de Bonnie présentant les objectifs de mission, on tombe rapidement dans la morosité.
Le thème musical de course unique, incroyablement soporifique, va vous procurer de fortes velléités de sieste voire de suicide si vous êtes déjà déprimé.
Les graphismes des premières missions ne sont pas plus reluisants : on a une route à 3 voies, un arrière-plan composé de quelques bâtiments pixelisés, quelques nuages, et une bordure de route verte avec un arbre isolé tous les kilomètres.
Heureusement, on a droit à plus de variété par la suite, avec notamment un très joli environnement dans le niveau de Salt Lake City avec des montagnes, des filets de nuages et une jolie teinte crépusculaire. À Denver, le désert a fait place à des montagnes enneigées et un ciel mauve. La conduite est légèrement affectée par l’état verglacé de la route.
Par contre, le tableau de bord futuriste de KITT est cool (on rappelle que le jeu est en vue 1e personne). Plusieurs cadrans indiquent l’état des 3 jauges, la vitesse du bolide, l’arme enclenchée, plus un radar de position.
Le scénario promet quelques rebondissements sur la fin du jeu, comme l’enlèvement de Devon et la présence de… KARR (« Non ! KARR !! » s’écria alors Michael). Eh oui, KARR. Mais au fait c’est qui, KARR ? (Aucun lien de parenté avec mon ancienne prof d’allemand.) KARR est un « personnage » de la série, le gros méchant en fait. C’est l’homologue de KITT mais version obscure. Je n’ai pas été assez loin dans le jeu pour me mesurer à lui.
On sent tout de même l’esprit de la série, Devon communique beaucoup entre les missions et s’efforce de sortir quelques vannes, tout comme Bonnie qui passe son temps à bâcher Michael.
Précisons qu’on démarre avec 3 vies et 3 continues, et qu’un mot de passe est disponible toutes les 3 missions.
NE PRENEZ PAS LE VOLANT APRÈS UNE KuITT !
L’idée d’adapter en jeu vidéo une série aussi populaire que K2000 était plutôt séduisante.
Malgré un certain sérieux dans cette adaptation, le fait de retrouver plusieurs personnages de la série, une quinzaine de missions et un gameplay relativement diversifié et original, Knight Rider n’a rien d’un hit. La faute à une difficulté mal dosée (écrasante dès la première mission, qui aurait plutôt dû faire office de prise en main de KITT, plus facile par la suite une fois le bolide amélioré), et une ambiance de course pas très accrocheuse (des graphismes vraiment moyens dans la plupart des niveaux et un thème musical totalement hors sujet). Il en résulte une durée de vie assez faible, pour une expérience qui n’a rien d’inoubliable.
Je mets tout de même la moyenne.
Sur ce, je vous KITT.