Vous connaissez Squaresoft pour ses RPG. Mais avant d’avoir l’idée géniale (en français : de la piquer à Enix) de créer les Final Fantasy, Square s’essayait à à peu près tous les genres. Avec des fortunes diverses.
AVEC DE VRAIS MORCEAUX DE MEDFAN
King’s Knight prend part dans un univers d’heroic-fantasy des plus classiques, avec tout ce que cela comporte de clichés et de sensations de déjà vu. Sachez donc que la princesse de votre bled s’est fait enlever par un dragon, et que vous prenez en main un groupe de quatre aventuriers (déjà), un chevalier, un mage, un monstre et un guerrier, pour tenter de la sauver.
ARME DE DESTRUCTION MASSIVE
King’s Knight reprend un peu le principe de Knightmare. Il s’agit d’un shoot’em up vertical où l’on dirige son personnage au sol, en étant attentif au défilement d’écran et au décor qui nous bloque.
On devra traverser cinq niveaux : la plaine, le village, les marais, la plage et la forteresse du dragon. Lors des quatre premiers stages, on dirige à chaque fois un personnage différent. Dans le dernier, c’est le groupe de quatre que l’on incarne, formant un losange dont seul le héros, situé à l’avant, se bat. Mais on peut faire pivoter le groupe pour changer de tireur, en passant sur des dalles en forme de demi-tour.
À cette première particularité s’en ajoutent quelques autres. Tout d’abord 99,9999% du décor est destructible ! Lorsqu’on tire sur les décors, on les détruit à quelques exceptions près. C’est d’ailleurs une part importante du gameplay puisque c’est sous les décombres que l’on trouvera les divers bonus (d’autres blocs détruits dévoilent des ennemis).
Ainsi on obtiendra un bonus de vitesse en ramassant les chaussures, un bonus de saut (on peut grimper par dessus certains décors simplement en allant vers eux) grâce aux ressorts, un bonus de puissance avec la sphère, et un bonus de défense avec le bouclier. La flèche vers le haut restaure votre jauge d’énergie, celle vers le bas la fait décroître.
Enfin, vous trouverez des éléments. Ce qui nous amène naturellement aux commandes. Le bouton A permet de tirer, et le bouton B d’utiliser la capacité spéciale de votre héros. Pour la déclencher, vous devez obtenir quatre éléments du type de votre héros (un triangle pour le chevalier, deux triangles pour le mage, deux ‘v’ pour le monstre et des tas de petites boules pour le guerrier). Une fois cela équipé, appuyez sur B et constatez le résultat : le chevalier se transforme en Pégase, le mage détruit les créatures marines, le monstre se transforme en dragon et le guerrier détruit les statues.
Une fois par niveau - dans les quatre premiers - vous trouverez également des escaliers en détruisant le décor. Marcher dessus vous conduira vers une salle secrète où vous affronterez un mini-boss optionnel, toujours le même. Aucun intérêt à cela si ce n’est vous faire tuer plus vite, mais c’est pour les complétistes. Hormis cela, les niveaux ne sont gardés par aucun boss à l’exception de celui de fin du jeu.
ET ON LUI PÈLERA LE JONC…
L’ambiance médiévale, je suis pas contre. L’histoire est sans aucune surprise, les personnages sans aucun charisme, mais ce ne sont que menus détails.
Les graphismes d’un autre âge par contre, je passe déjà moins facilement. Certes, le jeu est franchement vieux, mais toute de même. Les niveaux se ressemblent tous, ils sont désespérément vides et la petitesse des sprites n’aide pas à s’y repérer.
Même chose en ce qui concerne l’animation. Le défilement est très lent, les ennemis se contentent de vous foncer bêtement dessus en tirant parfois et pire que tout, l’écran clignote incroyablement lorsque vous entrez dans les salles bonus. Or, lesdites salles sont constituées d’un sol inégal et avec les clignotements et les couleurs vives, on s’attrappe une violente migraine même avec une luminosité basse.
Et puisqu’on achève bien les chevaux, j’en remettrai une petite couche sur la partie sonore. Une petite couche en effet, car il serait dommage de s’éterniser sur les espèces de bruits pathétiques censés composer une bande-son d’une pauvreté inimaginable.
Alors par opposition, on a un gameplay franchement innovant. Destruction de niveaux, bonus originaux, changement de personnages. Tout ceci est bel et bon… Ou du moins le serait si le jeu était vraiment maniable, ce qui n’est pas le cas. Les tirs ne varient pas et sont très basiques, leur précision est douteuse, les déplacements erratiques.
C’est une catastrophe, et l’énorme difficulté en est encore renforcée. Rien ne vient décidément sauver King’s Knight, surtout pas la longueur épuisante des niveaux et le temps que l’on passe pour en boucler un. On s’emmerde franchement, n’ayons pas peur des mots.
Et c’est donc avec cela que l’on se dit que Square a bien fait de se mettre aux RPG. L’avant-Final Fantasy était affreux, et on peut comprendre que la société fut en faillite avant de lancer sa formidable série.