King Neptune's Adventure est un jeu vidéo NES publié par Color Dreamsen 1990 .

  • 1990
  • Aventure

Test du jeu vidéo King Neptune's Adventure

4/5 — Exceptionnel ! par

Neptune était fort occupé à faire dodo quand une pieuvre dégueulasse est arrivée pour lui chourrer son orbe et ses 8 précieux trésors (si si) … le repaire de la pieuvre se trouve quelque part au fin fond de l’Atlantide et maintenant que Neptune est furibard (et réveillé) il va partir récupérer son matos et casser la gueule à cette sinistre emmerdeuse qui n’avait qu’à pas l’ennuyer.

C’est de ce postulat que vous partirez dans un jeu d’aventure vu de profil, doté d’un gameplay voisin de celui d’Ecco le Dauphin (oui bon, vulgairement) et où vous devrez librement explorer de nombreuses zones (océans, épaves, châteaux engloutis, cavernes, volcans sous marins, ainsi que la légendaire Atlantide) à la recherche de vos trésors et d’une gueule de poulpe à casser.

Une sorte de Castlevania 2 (Simon’s Quest) sous la mer quoi.

Un jeu non-officiel sur nes:

L’une des grandes particularité de King Neptune’s adventure est qu’il s’agit de l’un des jeux non-officiels édité par « color dreams » (ayant également réalisé de ridicules jeux bibliques entre autre) que l’on pouvait dénicher dans le commerce à condition de tomber au bon endroit au bon moment et d’être à l’affût.

Ce fut mon cas … ou plus précisément celui de mon petit frère qui acheta le jeu avec enthousiasme à l’occasion de l’un de ses anniversaires il y a des années.

Au départ nous avons regretté, depuis le jeu ressort régulièrement chaque fois que nous dépoussiérons notre NES.

La cartouche, d’un bleu ciel criard, en plastoc bon marché, affiche un artwork de mauvais goût mais étrangement sympathique où Neptune arbore un air sévère en siégeant de manière impériale sur son trône. C’est d’ailleurs ainsi que démarrera le jeu, au détail prés que sur l’horrible écran titre, Neptune n’a rien d’impérial, il comate comme une andouille pendant qu’un tentacule s’empare de ses trésors.

Une invraisemblable curiosité ludique :

Dés le premier écran du jeu (la salle du trône) vous pourrez trouver l’un des 8 trésors de Neptune … oui parce que cet imbécile croit s’être tout fait voler mais en fait y a l’un de ses bijoux qui traîne encore chez lui … cependant trouver cet item demandera d’exécuter une manip complètement improbable : appuyer sur HAUT en vous trouvant devant l’une des fenêtres présentant un paysage plein d’algues … non mais franchement qui pourrait y songer ? A moins que je n’me trompe il n’y a d’indices à ce sujet nulle part, et au cas où vous n’auriez pas suivi nous ne sommes pas ici devant un jeu de plate-forme mais devant une sorte de shoot’em up d’aventure où les déplacements s’effectuent sur l’intégralité de l’écran, dans toutes les directions.

Vous pourriez donc aussi bien appuyer sur HAUT dans tous les coins de l’écran pour trouver des trésors, d’autant plus qu’on n’peut pas dire que le jeu soit indulgent pour gérer ce genre de secrets (il faut bien s’y reprendre à quelques fois avant d’arriver à faire apparaître celui dont je vous parle).

Ce type de délires en rebutera bon nombre mais séduira sans doute les dingues qui ont aimé des jeux d’aventure tel que Golvellius.

SOUS L’OCEAN :

Vous avez intérêt à soupçonner ce genre d’astuces si vous voulez arriver au bout de l’aventure, car des secrets de ce genre il y en aura un peu partout. Il faut donc prendre l’habitude de faire des manœuvres bizarres et de tirer des éclairs (j’y reviendrai) de partout pour découvrir les nombreux secrets dont regorge le jeu et pouvoir accéder à l’antre de la pieuvre.

Oui car aussi curieux que cela puisse paraître, la pieuvre n’a fait qu’éparpiller les trésors de Neptune dans un tas de donjons et au travers de l’océan, puis elle est rentrée chez elle, mais pour aller lui casser la gueule (rappelez vous que vous en avez démesurément envi) il faudra retrouver tous les objets sous peine de ne pouvoir ouvrir la porte menant à sa cachette (vous avez du mal à suivre la logique ? c’est normal).

L’exploration est donc de mise et à la façon d’un Metroid ou d’un Castlevania … bon en moins abouti bien entendu … c’est un monde entier qu’il vous sera donné d’explorer, mais attention !!! MIRACLE !!! Contrairement à ses deux illustres parents, King Neptune’s Adventure, sur une simple pression du bouton Select, affiche UNE CARTE DU MONDE (confuse je l’admet, mais quand même …) avec même une petite croix qui indique où vous vous trouvez … pratique !

Techniquement :

King Neptune est, comme vous l’aurez compris, un jeu bizarre. Graphiquement c’est moche, mais l’ambiance des fonds marins demeure crédible … il n’empêche que pour un jeu de 90 c’est très laid … les animations sont quasi inexistantes, nombre des ennemis (et Neptune lui-même) n’affichent généralement, en tout et pour tout que 2 étapes d’animations, mais pour une raison que je ne saurai m’expliquer on y prête assez peu attention. Peut-être est-ce grâce a cette formidable inertie qui fait glisser et rebondir Neptune et ses adversaires dans les fonds marins comme des candidats d’Intervilles sur une pente lubrifiée au savon de Marseille … ?

Vos seules armes seront (pour tout le jeu) des bombes bulles que je nommerais judicieusement les BOMBULLES dont vous disposerez en quantité limité et dont il faudra sans cesse évaluer les rebonds et trajectoires étranges avant de les laisser exploser ou de déclencher soi-même (sur une simple pression de bouton) leur éclatement tout aussi aléatoire que le reste.

Votre seconde (et principale) arme sera un éclair que vous pourrez envoyez avec votre trident et qui, au contact d’une paroi, rebondira alternativement vers le haut puis le bas, etc (pas de hasard), ce qui se révèlera pratique à bien des reprises.

Par l’usage des rebonds (surtout des BOMBULLES) et de l’inertie, ce jeu assez étrange à contrôler de prime abord (voir désagréable) trouve une certaine profondeur qui le rend rapidement accrocheur.

Les thèmes musicaux, bien que peu nombreux et très gueulards sont entêtant et après avoir pesté dessus on se retrouve vite à gaiement les chantonner (je vous assure) et les sons saturés (qui très souvent ont le don de faire des coupures dans la musique comme les hurlements d’agonie de Golden Axe sur Megadrive) sont peu communs et assez agréable. Pour exemple le bruit des éclairs qui fusent est étrange mais plaisant et donne de l’impact à chaque tir.

Improbable perle rare :

On constatera aisément certains bugs (si on ne parle pas à l’un des PNJ il est possible de rester coincer dans la salle d’un boss), la « mocheté » (qui personnellement ne me dérange pas) les lourdeurs (pas de sauvegarde ou de passwords) et tout un tas de défauts dont regorge King Neptune’s Adventure et qui expliquent aisément pourquoi le jeu ne fut pas accepté par Nintendo, cependant, contrairement à bien des titres officiels, celui-ci mérite sa place dans une bonne ludothèque NES. Il s’agit d’un représentant unique en son genre des jeux d’aventure vue de profil puisqu’ici l’action se déroule comme dans un shoot’em up, sur l’intégralité de l’écran et non pas simplement sur quelques plates-formes.

La bizarrerie de l’aspect recherche devrait combler les zinzins d’aventures, les deux armes (l’éclair et les bombulles) pas forcément évident à maîtriser, sont très amusantes, le héros atypique et charismatique (Neptune himself !!!) a tout ce qu’il faut pour séduire et enfin l’ambiance et les musiques ont un charme étrange qui collera des indigestions à certains mais fera jubiler la plupart assez rapidement.

Tout en pestant sur ce jeu, je l’ai malgré tout fini à de nombreuses reprises sans même m’apercevoir du nombre d’heures que je sacrifiais dessus … à posteriori force m’est de constater qu’il s’agit étrangement de l’un des jeux NES qui m’a le plus marqué … pourtant j’en ai connu plein et de sacrément bons.

Un soft bizarre donc, sans grande prétention, dégueulasse de prime abord, mais d’un très grand potentiel et très sympathique … 8/10 hop, J’Y PEUX RIEN, J’ADORE CE JEU IDIOT !

Et vive les bombulles.

King Neptune's Adventure