Hudson's Adventure Island III est un jeu vidéo NES publié par Hudson Soften 1992 .

  • 1992
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Hudson's Adventure Island III

4/5 — Exceptionnel ! par

On ne change pas une équipe qui gagne, dit-on. Et il est vrai qu’une fois qu’ils ont trouvé une recette qui marche, les développeurs de jeux vidéo peinent à remettre leur ouvrage à plat. Sorti à peine un an après le précédent volet, Adventure Island III est censé démontrer toute la maîtrise d’Hudson Soft sur la machine en fin de vie qu’est la NES. Le jeu paraîtra également sur Game Boy, où il perd un point au compteur, la faute à un premier épisode qui n’a pas vu le jour sur la portable monochrome.

C’EST L’HISTOIRE D’UN ALIEN QUI REPEINT SON DINOSAURE

Soit les gens de chez Hudson manquent cruellement d’imagination, soit cela tient du running gag. Quoi qu’il en soit, le scénario de cette troisième itération est le même que celui des deux précédentes. À savoir que vous incarnez encore et toujours Master Higgins, plus ou moins héros de l’île des dinosaures, et que vous devez une nouvelle fois sauver les miches affriolantes de votre fiancée Tina, qui a encore été enlevée par des extraterrestres. Allez, enfilez donc votre slip en peau de mammouth, on repart à l’aventure.

OOPS ! I DID IT AGAIN

Hudson’s Adventure Island III est, tout comme ses prédécesseurs, un jeu de plates-formes tout ce qu’il y a de plus linéaire. Vous devrez y traverser huit régions composées chacune de six niveaux plus l’antre d’un boss. À ceci s’ajoutent quelques stages bonus tels que la course de surf, ainsi que des passages secrets vous permettant d’atteindre plus vite (ou pas, d’ailleurs) la fin de la région.

Chaque niveau (et non pas chaque région) affiche un décor à part, que l’on peut retrouver d’une région sur l’autre. Par exemple, le niveau de la caverne se trouve aussi bien en deuxième stage du monde un qu’en premier stage du monde deux, ou encore qu’en dernier stage du monde trois. Les environnements sont malgré tout variés (caverne donc, mais aussi plage, montagne, forêt, fonds marins, volcan, nuages ou encore ossements), et il en va de même pour les adversaires, la faune locale étant composée d’escargots, de serpents, de scorpions, d’oiseaux ou encore d’araignées.

Vous déplacez Master Higgins latéralement au moyen de la croix directionnelle, et vous utilisez le bouton A pour le faire sauter (vous pouvez sauter plus haut en maintenant la direction haute enfoncée) et le bouton B pour lui faire jeter sa hache de pierre. Cette dernière part en arc de cercle à courte distance, aussi est-il recommandé de vérifier le timing des coups avant de partir à la guerre à l’escargot.

Ceci étant dit, Master Higgins a ceci de particulier qu’il se fatigue dès qu’il court, la faute sans doute à son petit bedon d’homme préhistorique amateur de bière et de steaks de dinosaure. Cela se traduit en jeu par une diminution de votre jauge d’énergie à mesure que vous vous déplacez (et même si vous restez immobile d’ailleurs, parce que Higgins trottine sur place sans arrêt). Aussi, vous devrez en permanence refaire le plein de nourriture pour survivre. Heureusement la vie est bien faite, surtout dans les jeux vidéo : c’est ainsi qu’apparaissent un peu partout sur votre parcours, notamment dans les airs (!), des fruits ou d’autres aliments propres à vous soigner promptement.

Sur le sol, ce sont plutôt des œufs que vous trouverez. Ceux-là ne se mangent pas, mais peuvent être brisés afin de révéler une fée (qui vous rend temporairement invincible), une malédiction qui draine votre santé, un boomerang pour remplacer avantageusement votre hache ou un skate-board pour vous déplacer plus vite (et vous prendre un coup sans perdre de vie). Je ne sais pas pour les fées parce qu’on en voit peu ces temps-ci, mais j’ignorais jusque là que les skate-boards et les boomerangs étaient ovipares.

Certains œufs abritent aussi, depuis le précédent volet, des dinosaures qui pourront vous servir de monture. Chacun a sa spécificité, et il y en a ici un de plus que précédemment : le dino rouge crache du feu et marche sur la lave, le bleu court et charge l’adversaire, le vert (c’est lui le nouveau) se roule en boule, le mauve vous permet de vous déplacer plus facilement sous l’eau et le violet vole.

L’OISIVETÉ EST MÈRE DE TOUS LES VICES

Pour être tout à fait franc, Hudson Soft s’est franchement reposé sur ses lauriers. Ce troisième Adventure Island ne fait rien de plus que le précédent, il le fait juste un tout petit peu mieux. Mais pour être encore plus franc, cela suffit amplement parce qu’il est bon.

Ainsi le visuel est-il pour le moins aguicheur. Les décors, très stylisés (une sorte de mélange entre le style naïf de Mario et le côté cubique de Sonic), sont plutôt engageants et richement colorés, les sprites sont très détaillés et leur design mignon confère au jeu un charme indéniable.

Les animations sont en outre d’une belle fluidité (la « course immobile » de Master Higgins est un peu ridicule, mais cela fait partie de la série), les clignotements assez rares, et pour parfaire une réalisation haut de gamme, les thèmes musicaux, enjoués et nerveux, restent en tête bien après avoir éteint la console.

La jouabilité est pour sa part toujours aussi bonne. Le héros se manie sans souci, les différents objets bonus lui permettent une grande variété d’action et si un seul défaut devait être signalé, ce serait l’absence totale de nouveautés. Pas de surprises, donc, Adventure Island III est quasiment le clone d’Adventure Island II. La difficulté est d’ailleurs toujours aux abonnés absents, les fruits salvateurs se trouvant en grande quantité et les ennemis étant bien souvent amorphes, un état de fait vite contrebalancé par une durée de vie très raisonnable, avec près de soixante niveaux à traverser.

Pour un véritable bouleversement dans la saga, il faudra attendre le quatrième et dernier épisode NES. Ou plutôt Famicom, puisqu’un malheur ne venant jamais seul, cette ultime aventure n’est jamais sortie des frontières de l’archipel.

Hudson's Adventure Island III