Lorsqu’il a fallu convertir le célèbre jeu d’arcade Wonder Boy sur NES, Hudson Soft décida de le rebaptiser en Takahashi Meijin no Bouken Jima, ou en Occident : Adventure Island. Depuis, les deux titres ont accouché de deux séries distinctes. Ce deuxième Adventure Island est d’abord paru aux États-Unis, où il a également été porté sur Game Boy, mais en tant qu’Adventure Island tout court, vu que le premier volet n’est jamais sorti sur ce support. Maintenant que je vous ai bien embrouillé avec ces histoires d’édition, place au jeu en lui-même.
UNE NOUVELLE HISTOIRE ?
On ne peut pas dire que le scénario de ce deuxième volet ait énormément évolué. En fait, pour être honnête, il est absolument identique à celui du précédent opus : la belle Tina s’est fait enlever par une soucoupe volante, et Master Higgins, son fiancé et héros de l’île des dinosaures, va devoir parcourir tout l’archipel pour remettre la main sur sa chère et tendre.
UN NOUVEAU GAMEPLAY ?
Hudson’s Adventure Island II est un jeu de plates-formes dont le déroulement ressemble en tous points, ou presque, à celui de Super Mario Bros. 3. Comme son homologue plombier, Master Higgins doit traverser en ligne droite une soixantaine de niveaux répartis sur huit mondes, et affronter un boss à la fin de chacun de ces mondes. La seule différence avec le jeu de Nintendo, c’est que même si votre parcours est ici aussi affiché sur une carte, vous ne pouvez jamais choisir l’ordre dans lequel vous souhaitez traverser les niveaux.
Autre différence notable : alors que chez Mario, chaque monde affiche un environnement distinct des précédents, ici on peut trouver des niveaux sur la plaine ou dans la forêt dans tous les mondes. Les décors reviennent ainsi assez souvent, ce malgré leur variété (désert, cavernes, glace, nuages, fonds marins…). Pour ce qui est de la faune locale, on trouve un peu de tout : des escargots, des serpents, des araignées, des scorpions, des grenouilles… J’en passe et des meilleurs.
Master Higgins se dirige assez facilement : vous le déplacez à la croix directionnelle et utilisez le bouton A pour sauter (vous pouvez sauter plus haut et plus loin si vous maintenez la direction haute enfoncée tout en appuyant sur A) et le bouton B pour jeter votre hache de pierre. Attention, celle-ci n’a qu’une courte portée et part de plus en cloche.
À mesure que votre héros se déplace, sa jauge d’énergie s’amenuise. Ah ben ouaip, n’est pas Superman qui veut, et le petit bonhomme d’Hudson souffre d’un certain embonpoint qui doit le fatiguer lorsqu’il court. Bref, vous devrez récolter durant tout le jeu des fruits, qui apparaissent miraculeusement dans les airs, afin de restaurer votre santé. La viande et le lait fonctionnent de la même manière, mais sont plus efficaces que les fruits. La fée vous rend momentanément invincible, tandis que la plante, au contraire, draine votre énergie (évitez-la, donc).
Enfin, Master Higgins découvrira de nouveaux moyens de transport. Le premier, vous le connaissez si vous avez joué au précédent jeu : il s’agit du skate-board (préhistorique certes, mais cool quand même), qui vous permet de vous déplacer plus vite - l’écran défile alors automatiquement - et de vous faire toucher une fois sans perdre de vie. Ensuite, et c’est la principale nouveauté de cet opus, vous pourrez chevaucher divers dinosaures. Le bleu et le marron sont quasiment identiques : ils vous servent eux aussi de protection et remplacent vos haches par une attaque propre, respectivement de l’électricité ou une boule de feu. Vous pourrez aussi obtenir un dinosaure aquatique pour vous déplacer plus facilement sous l’eau, et un ptérodactyle qui vous permettra d’atteindre des hauteurs insoupçonnées.
UN NOUVEAU JEU ?
Il faut bien le dire, ce deuxième Adventure Island ne bouleversera pas beaucoup ceux qui ont pratiqué le premier. Les graphismes sont peut-être un peu plus évolués : les décors sont plus variés, les couleurs moins agressives. Mais les sprites sont quasiment repris tels quels du précédent volet, les animations sont toujours un peu rigides et la bande-son n’a pas beaucoup plus d’impact que celle d’Adventure Island premier du nom.
Manette en mains, le constat est sensiblement identique. Alors que les Wonder Boy ont migré dès le deuxième volume vers l’action-RPG (en prenant un raccourci quelque peu osé), Adventure Island II demeure un jeu de plates-formes très linéaire et sans grandes surprises, même si les dinosaures apportent un peu de fraîcheur à l’ensemble.
La difficulté n’est toujours pas bien relevée. En effet, même si votre énergie se consume d’elle-même, il est tellement facile de trouver des fruits (qui restaurent votre vie, que vous l’ayez perdue par fatigue ou en vous faisant toucher) que cela tue presque tout challenge. Cependant, au vu du très grand nombre de niveaux, Adventure Island II promet quelques heures de jeu. Hudson Soft ne s’est pas risqué à entreprendre quelque nouveauté que ce soit, mais son jeu est relativement plaisant et, après tout, c’est bien ça le plus important.