Si vous cherchez le jeu Gremlins premier du nom (comme moi après avoir joué au 2 à l’époque de sa sortie), vous risquez de chercher longtemps. En effet, Gremlins 2 est l’un des rares jeux à se voir affublé d’un 2 sans être une suite. Comment ? Ils ont pété un boulon chez Sunsoft ? Meuh non, les grands spécialistes des adaptations cinématographiques sur NES (Batman, Addams Family, etc.) ont tout simplement fait l’adaptation du film sorti en 1990.
J’aime pô l’eau…
Le jeu reprend donc logiquement l’histoire du film du même nom. Ceux qui, comme moi, n’ont pas vu ce film depuis au moins 15 ans peuvent s’en remettre à la sacro-sainte notice pour se rafraîchir la mémoire. En gros, on vous apprend que Gizmo se fait capturer par un scientifique dans le gratte-ciel construit en lieu et place de la boutique de son défunt propriétaire Mr Wing. Le hasard fait que Billy, compagnon de Gizmo dans le premier film, travaille dans la même tour et le libère pour le laisser gambader allègrement dans son propre bureau. Et c’est là que les ennuis commencent, puisque ce ballot de Gizmo va évidemment se prendre des gouttes d’eau dans le dos et va encore nous pondre une fournée de Gremlins, qui vont avoir pour but de se multiplier et de sortir du bâtiment pour envahir la ville.
Et devinez un peu qui va devoir latter tous ces Gremlins ? Bah oui, c’est Gizmo en personne. En même temps, c’est lui qu’a foutu le bordel, alors faudrait p’têt voir à prendre ses responsabilités…
Va falloir s’y mettre…
Une fois votre bonne vieille NES allumée, vous aurez droit à une petite musique d’accueil ma fois bien guillerette. Vous noterez également sur l’écran que vous pouvez commencer le jeu directement, ou bien vous servir d’un mot de passe. Gizmo apparaît sur l’écran de jeu dans une vue en perspective, chose plutôt rare sur la NES. Vous pouvez donc vous diriger en haut, en bas, à gauche, à droite, et (ô joie !) en diagonale, le tout en sautant si ça vous chante, et même en sautant-tirant si la fantaisie vous en prend.
Gizmo peut donc sauter, et aussi attaquer. Comment ? Et bien tout simplement en lançant des tomates… Si si, j’vous jure, vous allez devoir commencer le jeu avec des tomates comme seule et unique arme ! Une fois que vous aurez réglé son compte à un ennemi, celui-ci laisse une boule de cristal derrière lui, qui vous servira de monnaie d’échange dans la boutique de Mr Wing (tiens donc, il était pas mort celui-là ?). Vous pouvez voir le nombre de cristaux collectés sur l’écran de pause, ainsi que votre nombre de vies restantes, le nombre de cœurs restants (votre jauge d’énergie), et le nombre de ballons de baudruche que vous avez à votre disposition pour vous récupérer en cas de chute dans un précipice.
Vous tomberez régulièrement dans votre parcours sur la boutique de Mr Wing où il vous sera possible d’acheter des vies, une jauge d’énergie plus longue (quatre cœurs au lieu de trois), des ballons de baudruche ou encore un Power-up pour augmenter votre puissance de feu, le tout à raison d’un achat par visite, donc il faudra parfois faire des choix tactiques en fonction de votre situation.
Au début du jeu, vous avez zéro vies en réserve et trois cœurs en guise de jauge de vie. Une fois touché par un ennemi ou tombé dans un trou, vous perdez un demi-cœur. Les mathématiciens en herbe auront vite tiré la conclusion que vous devez vous faire toucher 6 fois avant de mourir (si vous n’avez pas acheté de vie supplémentaire chez Mr Wing). Ce ne sera pas de trop vu le nombre d’ennemis que vous allez croiser. En effet, les gremlins se sont multipliés et vont venir vous mettre des bâtons dans les roues, qu’il s’agisse de gremlins sauteurs, volants, prestidigitateurs, lanceurs d’ananas, etc. Vous devrez également faire face à des souris, des chauve-souris, des araignées, des tomates et autres ennemis plus ou moins faciles à tuer ou à éviter.
Pour vous aider dans vos aventures, quelques items seront disséminés en route, comme le bâton pogo qui vous rendra invincible quelques secondes (sauf en cas de chute dans un trou ou de contact avec une barrière électrique), ou l’horloge qui immobilisera vos ennemis quelques instants afin que vous puissiez les occire plus facilement. L’ampoule produira un flash qui tuera tous les ennemis visibles à l’écran.
En plus de vos capacités à détruire les ennemis, vous devrez faire preuve de dextérité dans vos mouvements puisque les précipices seront nombreux. Il vous faudra non seulement les éviter, mais également réussir à négocier certains passages où vous devrez vous servir de plates-formes pour passer, tout en évitant des barrières électriques. Vous devrez également éviter de mettre Gizmo en contact avec de la lave, et des tapis roulants feront leur apparition dans les niveaux ultérieurs, histoire de bien corser le tout. L’absence de time up vous permet la plupart du temps de prendre le temps de réfléchir à la manière dont vous allez négocier les passages difficiles.
Moteur… Action !
Les différents niveaux reprennent les décors du film et vous aurez droit à de superbes mini-animations entre les niveaux. A la fin du premier niveau, Gizmo n’a pas à affronter de boss pour récupérer la seconde arme du jeu, l’allumette. S’il est en possession du Power-up, il tirera dans 3 directions. Le premier boss qu’il devra affronter l’attendra à la fin du niveau 2 et laissera derrière lui un trombone (trois pour le prix d’un avec le Power-up). Le gremlin électrique donnera du fil à retordre à Gizmo à la fin du niveau 3 avant qu’il récupère l’arc et la flèche (cinq flèches en même temps avec Power-up), qui lui permettront de mettre à terre le gremlin à mitraillette, boss du niveau 4. Après avoir récupéré la flèche enflammée, Gizmo sera prêt à affronter le boss final, l’énorme gremlin-araignée qui prend les trois quarts de l’écran.
Et ça donne quoi tout ça ?
Gremlins 2 suit l’histoire du film du même nom de manière assez fidèle. Sunsoft en a profité pour montrer quelques moments-clés du film entre les niveaux, une de leurs vieilles habitudes. C’était déjà beau dans Batman, ça l’est encore plus dans Gremlins 2 ! Le reste des graphismes du jeu n’est pas non plus en reste, même si certains décors peuvent sembler parfois vides, ce qui permet sans doute au jeu de ne pas ramer, si l’on excepte quelques effacements. Les ralentissements sont absents du jeu, et c’est tant mieux. En bref, on en prend plein les yeux.
L’animation est également un très bon point du jeu. Celle de Gizmo est vraiment un exemple du genre puisqu’il se retrouve dans beaucoup de postures différentes dans toutes les directions possibles, ceci de manière hyper détaillée. Observez bien ses oreilles lors des sauts et ce magnifique nuage de poussière lorsqu’il meurt. Les programmeurs ont vraiment fait un effort de ce côté-là, et les ennemis ne sont pas non plus en reste. Les décors du dernier niveau sont également impressionnants, ça bouge dans tous les sens et c’est hyper coloré.
Les musiques sont également de bonne facture et très variées, avec un bémol sur celle du niveau 4 que je trouve moins appropriée. Elle contraste sans doute trop avec celles des autres niveaux et devient alors trop lente.
La vue en perspective est une bouffée d’oxygène sur NES puisque très peu de jeux utilisent ce genre de vue et la plupart de ceux qui s’y sont essayé ont été loin d’atteindre un résultat convenable. Le principal inconvénient de cette vue en perspective est la prise en main du personnage lors des sauts. Vous perdrez quelques demi-cœurs à cause d’imprécisions à l’atterrissage, même si Gizmo répond au doigt et à l’œil et est très maniable. Il restera malheureusement toujours une petite appréhension au moment des sauts dont vous aurez bien du mal à vous débarrasser.
Le seul gros reproche que l’on puisse faire à Gremlins 2 est sa durée de vie. En effet, il vous faudra seulement 45 minutes pour en voir le bout une fois bien entraîné. Le jeu n’est donc pas très long, mais en plus de ça vous avez droit aux mots de passe, ce qui écourte encore un peu plus la durée de vie, même s’il est à mon avis plus difficile de terminer le jeu en commençant au niveau 4 que de passer les trois premiers niveaux avant pour emmagasiner des vies supplémentaires.
J’imagine que Sunsoft visait un public relativement jeune vu le succès rencontré par le film au cinéma, et que les mots de passe étaient alors un moyen de rendre tous les niveaux accessibles aux joueurs les moins expérimentés.
En bref…
Vous l’avez compris, Gremlins 2 est un hit, un vrai. Vous allez en prendre plein la vue pendant les cinq niveaux du jeu. C’est beau, varié, ça bouge et ça flashe de partout. Les musiques et bruitages sont de la même trempe et l’action est bien répartie au cours des niveaux. La difficulté va crescendo, même si le niveau quatre est le plus difficile selon moi.
On peut seulement regretter sa durée de vie, qui aurait dû être prolongée en rajoutant des niveaux ou en augmentant la difficulté d’un poil.
Au final, on obtient un excellent jeu, presque parfait, qui nous fait regretter l’époque révolue où Sunsoft avait également son mot à dire au sein du marché des jeux vidéo.