Frankenstein (The Monster Returns) est un jeu vidéo NES publié par Ban Daien 1990 .

  • 1990
  • Action

Test du jeu vidéo Frankenstein (The Monster Returns)

3/5 — Très bien par

« Il y en aura qui seront noirs, petits et moches. Et pour eux, ce sera très dur.  » disait Coluche. De la même façon, certains jeux vidéo ne partent pas sous les meilleurs auspices, et ont donc droit au peu de succès qu’ils semblent mériter. Et pourtant… Prenez ce Frankenstein par exemple. Il est bourré à craquer de lacunes graves, et pourtant, il est loin d’être aussi foireux qu’on veut bien vous le faire croire.

VAS-Y FRANKY, C’EST BON

Il faut bien avouer que ça part mal. Déjà parce que le jeu est signé Bandai, pas spécialement connu pour avoir réalisé de bons jeux, et ensuite parce qu’ils ont embauché Bozo en tant que scénariste. Voyez plutôt (pas le chien, non) :

Pour commencer, ils ont appelé la créature Frankenstein, alors qu’on sait à peu près tous que c’est le nom du savant qui l’a créée. Mais ça c’est pas la plus grosse entorse à l’histoire originale. Figurez-vous que l’ami Franky, puisqu’ils ont décidé de l’appeler ainsi, n’est pas mort. Alors que les villageois se croyaient peinards après avoir trucidé tout ce qui bouge dans les environs, le colosse verdâtre se relève, rassemble une armée de créatures maléfiques et est allé jusqu’à capturer Emily, l’enfoiré. Emily qui est comme de bien entendu votre promise, et que vous partez donc sauver des griffes (et du reste si affinités ou pas) du monstre.

FRANKY GOES TO UNHOLY WOODS

Ce sont quatre stages qui s’offrent à vous dans ce jeu de plates-formes/action, et si cela peut paraître peu, ils sont tout de même assez longs et non linéaires. Ils sont tous gardés par un boss, et vous rencontrerez également au minimum un sous-boss par stage.

Vous commencez dans une ville, mais bien vite votre périple va vous mener dans des endroits bien moins accueillants : une forêt marécageuse aux arbres torturés, un donjon lugubre entouré d’un cimetière et enfin, la dimension démoniaque où se terre l’affreux Franky. Vos opposants sont tous des démons ou des créatures mythologiques.

Pour diriger votre héros, il vous suffit de savoir que le bouton A permet de sauter et le B de frapper. Vous commencez votre aventure les mains nues, mais dès le premier boss vaincu, vous obtiendrez une épée.

Ceci dit certains ennemis, une fois éliminés, laissent derrière eux divers bonus que vous ramasserez en appuyant sur bas (il faut se dépêcher, le bonus ne reste pas longtemps), sauf les coeurs qui s’envolent.

Ces derniers permettent comme vous vous en doutez de restaurer en partie votre jauge de santé. Vous trouverez également diverses armes (gourdin, boomerang, masse) qui remplaceront la vôtre tant que vous ne vous faites pas toucher. Il existe aussi des armes magiques - la bombe et la gemme orange - qui déclenchent leur attaque si vous appuyez en même temps sur haut plus B. Dernier item bien sympa, la sphère rouge vous permet d’envoyer des projectiles, de différentes formes selon l’arme que vous possédez.

Le troisième boss vous donnera un upgrade un peu semblable, qui vous permet de tirer en 3-Way, mais que vous perdrez de la même façon si vous vous faites toucher. Enfin, vous trouverez parfois des coffres contenant l’un des objets pré-cités, mais aussi des potions. La potion orange restaure votre jauge de vie si vous appuyez sur Select, la bleue augmente votre jauge de vie d’un cran et la rouge vous soigne dès que vous la ramassez, mais vous fait perdre le bonus d’une potion bleue.

LE PROMETTEUR MODERNE

Je sais ce que vous allez me dire. Et je vous donne raison, c’est certain que le scénario de ce jeu est une insulte à l’oeuvre originelle, Mary Shelley doit danser la polka dans sa tombe dès qu’on lui parle de ce Frankenstein. Ceci étant dit, force m’est de reconnaître qu’il est correctement scénarisé, avec des scènes de dialogues nombreuses et dignes d’un manga (« Je vais te latter les amygdales parce que je suis le méchant. » « Non, tu ne gagneras pas parce que je suis le gentil. ») et même de chouettes cinématiques entre les niveaux, une intro et une fin bien réalisées. Et ça c’est plutôt rare sur la bécane.

Rare aussi, le soin apporté à l’aspect visuel du jeu. Les décors sont souvent très beaux, très colorés sans que ce soit douloureux pour les yeux, et les scènes cinématiques, on en revient à elles, permettent de profiter du chara-design fortement nipponnisant mais agréable.

Une esthétique intéressante, donc, qui s’accompagne hélas de quelques ralentissements, mais rien de dramatique. Les animations ne sont pas spécialement naturelles non plus, et la bande-son est juste passable. Les thèmes collent à peu près à l’ambiance, mais ce n’est pas le genre de BO qu’on écouterait en boucle.

Au niveau de la jouabilité, rien à redire de particulier. Si, on se mélange un peu les crayons dans les différents bonus, ce qui, vous avouerez, n’est pas bien important. Par contre, la difficulté est rapidement importante. Les ennemis sont rapides et nombreux, et les recharges de vie au final pas si nombreuses qu’on pouvait le croire.

Ceci dit, l’aventure est courte. Très courte. Les niveaux sont franchement peu nombreux et on fait hélas très vite le tour du jeu, ce qui m’empêche de lui mettre plus de six.

Malgré tout, ce Frankenstein est un parfait jeu d’appoint entre deux grosses licences. Avec tout le mal que l’on peut penser de Bandai, et ce n’est pas moi qui les défendrai, Franky a droit grâce à eux à un jeu original du point de vue de l’histoire et pas trop mal réalisé.

Frankenstein (The Monster Returns)