Formula One : Built to Win est un jeu vidéo NES publié par Seta Corporationen 1990 .

  • 1990
  • Course

Test du jeu vidéo Formula One : Built to Win

5/5 — Parfait ! par

Développé et édité par SETA sur NES en 1990.

« Vite !

Plus vite !!

L’homme vivant le plus rapide du monde !!!

Un monde de sueur et de sacrifice où des réflexes éclairs et une technologie de pointe sont essentiels pour emporter une victoire qui ne peut être obtenue que quand l’homme et la machine ne font qu’un…

Un cheminement difficile, étape par étape, connu seulement par une poignée de pilotes en tant que… « Built to Win » (construit pour gagner). »

Rassurez-vous, je n’ai absorbé pour seules substances que 2 abricots et une Danette au chocolat avant de démarrer le test, je me contente juste de traduire l’excitante présentation de Formula One : Built to Win.

UN JEU DE COURSE CENTRÉ SUR LE MODE CARRIÈRE

OK, l’intro prête à sourire. Mais ne vous y arrêtez pas, Formula One : Built to Win est un excellent jeu de course, qui se distingue de la masse par un mode carrière incroyablement étoffé et intéressant.

Vous êtes un pilote indépendant qui démarre l’aventure à New York, avec pour seuls biens une Mini Cooper et 2.000 dollars en poche. Votre but ? Sillonner les États-Unis d’Est en Ouest, gagner un maximum de courses afin d’acquérir des licences de pilote, amasser un pécule qui va vous permettre d’acheter des pièces visant à améliorer les performances de votre voiture, puis acheter de meilleures voitures, jusqu’à obtenir une Formule 1 et vous mesurer aux plus grands pilotes du monde !

Voilà comment ça se passe. 10 villes américaines proposent chacune 3 courses, de catégorie A à D. Pour participer à une course, il faut remplir 2 conditions : avoir au minimum la licence demandée et posséder assez d’argent pour se payer l’inscription. Les courses de niveau D sont ouvertes à tous les pilotes.

Pour gagner une licence, il faut impérativement remporter au moins une fois toutes les courses de niveau inférieur, ce qui ne sera possible qu’à condition d’optimiser les performances de sa voiture. Différents magasins sont prévus à cet effet (certains vous permettent d’acheter des pièces, d’autres d’en vendre). Acheter de nouvelles pièces requiert les mêmes conditions que pour participer aux courses, à savoir une certaine licence et du pognon. On refusera en effet de vous vendre un moteur trop puissant si vous êtes encore en licence D par exemple, un bon moyen d’encadrer la progression.

7 ou 8 circuits d’une même classe sont donc à remporter avant de monter dans la hiérarchie. Plus le droit d’entrée est cher, plus la compétition sera relevée (mais les primes le seront également). En clair, impossible ou presque de vaincre les courses les plus chères de chaque niveau sans un bolide doté de la technologie la plus pointue.

Mais au bout d’un moment, votre voiture atteindra ses limites ; il faudra alors en acquérir une plus performante si vous voulez continuez à progresser.

Les voitures :

  • La Mini Cooper, voiture de « nana » qui ne paie pas de mine, prix 8.000$ ;

  • La Vector W2, peu connue du grand public européen mais qui a déjà plus la classe, 30.000$ ;

  • La Ferrari F40, l’aimant à gonzesses, enfin le bolide le plus rapide quoi, 200.000$.

Dans le même ordre idée que déjà évoqué il faudra, en plus d’allonger la thune, avoir acquis un certain standing pour changer de volant. Rouler en Vector nécessite une licence C, en Ferrari une licence A.

Les pièces :

  • Moteur : détermine la vitesse maximale de la voiture ;

  • Turbo : détermine la capacité d’accélération ;

  • Suspension : améliore la tenue de route ;

  • Pneus : améliorent la tenue de route ;

  • Châssis : détermine la résistance aux chocs avec les autres voitures. Lorsque 2 voitures entrent en collision, celle qui a le plus gros châssis enverra l’autre dans le décor.

Évidemment, plus une pièce devient performante, plus elle sera chère.

Précision : les pièces ne s’usent pas sauf les pneus. Mis à part les pneus par défaut, il faudra acheter un jeu de pneus pour chaque course, détail très important à noter qui a failli me faire lâcher le jeu pour difficulté insurmontable due à une tenue de route défaillante.

Outre les pièces, il faudra recharger le bolide en carburant, ou plus exactement en nitro. À l’instar de ce qui se fait sur nombre de ses confrères de la NES, la jauge de nitro ne descend que si vous enclenchez le turbo. Vous pourrez reconstituer tout ou partie de la jauge avant ou après chaque course.

Les courses :

Une course consiste à parcourir un circuit. Pour les courses de licence D, un seul tour sera nécessaire, mais il faudra en faire 2 à partir du niveau C et au-delà.

Le principe de course est particulier à **F1 : BtW **: 8 concurrents prennent le départ, ce sont les voitures bleues. Vous démarrez systématiquement en 8e place, mais 3 voitures sont sur la grille juste devant vous. En revanche, les 4 autres sont déjà sur la piste ! Eh oui, il s’agit d’une course à handicap, vous avez environ une minute pour les remonter sur une course D, 2 sur une course supérieure. Pour corser la chose, des voitures vertes se baladent également sur la piste, mais font juste partie du trafic. Il faudra pourtant les éviter et les dépasser si vous souhaitez remporter l’épreuve.

Les 3 premiers de chaque course sont payés (la prime varie en fonction de la classe et du prix d’entrée du circuit) de façon dégressive. Les 5 autres seront invités à retenter leur chance plus tard. Décrocher plusieurs deuxième et troisième places est intéressant financièrement, mais rappelez-vous qu’il faudra gagner au moins une fois chacune des courses.

Les commandes en course sont ultra standards : un bouton pour accélérer, un pour freiner ; les vitesses sont enclenchées automatiquement. Une fois à la vitesse maximale, vous pouvez enclencher le turbo en restant appuyé sur haut. Percuter une voiture avec un plus gros châssis ou se manger un panneau en bordure de route vous fait partir en tête-à-queue. Sachant que les voitures, vertes comme bleues, ne se laissent jamais doubler facilement, autant booster son châssis dès que possible, histoire d’éviter de se retrouver « cacahuète dehors », comme dirait Xavier Gravelaine.

Le jeu prévoit une sauvegarde (c’est bien urbain). Pas de mot de passe ; il suffit de cliquer sur Save à tout moment, hormis en course, pour pouvoir reprendre sa partie où on l’a laissée.

N’oublions pas qu’il y a minimum 30 courses à gagner !

Dernier point : il sera possible de fréquenter le casino de Las Vegas ! En jouant de l’argent au bandit-manchot, vous pourrez amasser de l’argent sans même avoir à courir… ou bien perdre le salaire de votre labeur. À vous de voir…

ET AUSSI UN MODE F1 !

Alors que je pensais en avoir fini avec le titre, au bout de long efforts pour terminer les ultimes courses hawaïennes, quelle ne fut pas ma surprise en constatant que je n’avais fini que la première partie du jeu ! En effet, une fois que vous gagnez toutes les courses A, on vous donne la possibilité de changer carrément de dimension, en tentant l’aventure F1.

J’aurais su à quoi m’attendre si j’avais essayé le mode libre avant le mode carrière. Ce mode vous propose de disputer la course de votre choix avec la voiture de votre choix (dont la F1). Plus exactement, de rouler sur un circuit de classe correspondant à celle du véhicule.

Il est donc temps de disputer toute une saison de F1 au travers des 16 circuits internationaux officiels en 1990, et de se mesurer aux coureurs de l’époque, dont on reconnaît le nom bien que leur patronyme soit écorché pour cause de licence non obtenue (A. Zenna, A. Frost…).

Cette fois-ci, plus besoin de terminer systématiquement premier pour avancer, on est passé en mode championnat.

Principe : on vous donne une Formula One, mais sans les meilleures pièces. Il faudra là encore en acheter pour optimiser ses performances dans les 3 domaines que sont le moteur, le turbo et l’adhérence (pneumatique et suspension ont été combinées). Vous êtes libres d’accroître chaque jauge à votre guise, à raison de 100.000$ pour gagner une barre (5 barres par jauge). Autrement dit, il vous en coûtera 1.500.000$ pour arriver au max. Sachant que faire un plein complet de nitro revient à 10.000$, il faudra veiller à commencer le mode F1 avec au moins 1,5 million en poche.

Vous pouvez faire vos emplettes au début de chaque course, vous entraîner seul autant qu’il vous sied au cours d’essais libres, ou tenter la qualification.

La qualification consiste à boucler un seul tour de piste le plus rapidement possible. En fait, ce n’est pas votre temps comparé aux adversaires qui va jouer, mais votre position d’arrivée, puisque vous n’effectuez pas ce tour seul, mais avec les fameuses 7 autres voitures bleues (pas de voiture verte cette fois). Vous partez comme d’hab’ de la 8e place, et devez remonter tout le monde en un tour, ce qui est quasiment impossible : même en réalisant la course parfaite, les 2 premiers sont en général irrattrapables.

Puis vient la vraie course, qui se dispute en 2 tours. Vous partez de la place déterminée par le tour de chauffe, ce qui signifie qu’enfin, vous entamez une course sans longueurs de retard sur les premier. Par contre, les intempestives voitures vertes sont présentes en nombre pour vous mettre des bâtons dans les roues. Pas logique, mais c’est comme ça.

Les 6 premiers reçoivent des points à raison de 9-6-4-3-2-1 selon la place acquise, et le vainqueur gagne en plus une prime de 200.000 dollars. Mais ne comptez pas trop dessus pour financer vos pièces, il est presque impossible de gagner une course sans avoir un bolide au top.

Si vous bouclez les 16 courses en tête du championnat, vous êtes déclarés plus grand pilote de tous les temps, au travers… d’un seul écran. Faudra s’en contenter.

Il est quand même incroyable de se dire que le mode F1 est à lui seul plus étoffé que le contenu complet d’une myriade d’autres jeux de course, alors qu’il n’aurait pu n’être qu’un bonus à un mode carrière déjà bien rempli jusque là.

À PART LE SON TOUT EST BON

J’ai été très agréablement surpris par ce titre que je ne connaissais pas, au point de rester scotché derrière le PC pendant toute une flopée de matchs de la coupe du monde (bon ok c’est pas forcément parlant, surtout quand la France jouait).

Le mode carrière est incroyablement long (30 courses standards + 16 circuits de F1 = 46 courses à faire au grand minimum !), passionnant à disputer, d’une grande difficulté mais très bien encadrée. Il faudra cravacher pour finir les courses les plus chères de chaque niveau, la tentation d’abandonner sera grande mais quelle fierté d’arriver au bout ! Le tracé des circuits est très varié, et comprend virages et buttes (qui réduisent le champ de vision).

Le jeu est toutefois frustrant par endroits et par moments ; le fait de partir systématiquement de la dernière place en course et de devoir zigzaguer entre toutes les voitures est vraiment compliqué à gérer. Petit point que je n’ai pas encore évoqué : les voitures sur la route prennent la même forme que la vôtre. Une fois que vous troquez la Mini pour la Vector, les voitures vertes et bleues feront de même. L’ennui c’est que la Ferrari et la F1 sont particulièrement larges et prennent de la place sur la chaussée, ce qui accroît du même coup la difficulté pour les doubler sans les emboutir.

Sur les circuits de Formule Un, les voitures vertes pullulent carrément sur la piste. Lorsqu’il y en a 2 juste devant vous, il faudra soit perdre un temps rédhibitoire pour la victoire pour attendre le bon moment pour les doubler sans encombre, soit prendre de gros risques pour essayer de passer rapidement, en plein virage par exemple. Franchement, finir le championnat de F1 en tête est immensément difficile, sachant qu’une seule sortie de route vous interdit pratiquement de finir dans les points.

Néanmoins, les voitures se contrôlent très bien, tiennent bien la route pour peu que la suspension et les pneus aient été améliorés comme il se doit, et sont agréables à conduire.

F1 : BtW est par ailleurs très bien animé. Plusieurs « hôtesses » particulièrement avenantes et joliment dessinées vous accueilleront dans chaque ville pour vous indiquer la marche à suivre, vous proposer des articles, vous prodiguer des conseils… De nombreux écrans de présentation, de classement, de changement de pièces égaieront votre périple.

Mention très bien également pour l’animation et les graphismes en course. Le titre propose énormément de décors d’arrière-plan différents, dans la mesure du possible représentatifs de la ville ou du pays dans lequel on se trouve : immeubles, cascades, montagnes verdoyantes, collines arides du Grand Canyon, palmiers de bord de mer, Golden Gate Bridge, Tour Eiffel, Tour de Pise, temples aztèques…

Ajoutez à cela des variations lumineuses comme le jour, la nuit, le crépuscule, et un flux de nuages qui varie d’une course à l’autre, et vous obtenez quasiment une quarantaine de décors différents !

Les 4 voitures sont très bien modélisées, quel fun de tracer la route en Mini Cooper ! Petit détail sympa qui augure du sérieux et de l’envie de faire plaisir des développeurs : le design du tableau de bord change avec la voiture, et devient de plus en plus futuriste.

J’ai coutume de faire des captures d’écran régulières en jouant sur émulateur, en vue d’un test ou juste pour le souvenir. Pour ce jeu, j’en ai fait plus de 200 !

Il fallait bien un défaut, un point faible à F1 : BtW. C’est sans conteste sa bande-son.

Le titre prévoit beaucoup de thèmes musicaux (3 possibles en course et environ 5-6 en dehors) mais ils sont pour la plupart stridents et cassent les oreilles. Du coup, je baisse ou coupe carrément le son chaque fois que je lance le jeu. 2 thèmes de course sont corrects sans être transcendants, sinon il reste toujours la possibilité de rouler sans musique. Enfin, ce n’est pas ça qui me dissuadera de mettre la note maximale.

Vous l’aurez deviné, la durée de vie est énorme. Rien que pour finir le jeu une fois il faut passer plusieurs heures, et puis on y revient toujours avec plaisir, la customisation de la voiture permettant de varier le challenge.

RÉSUMÉ

Ma foi, j’ai trouvé un jeu de course NES qui m’a encore plus tenu en haleine que Turbo Racing, auquel j’ai déjà collé la note maximale. Formula One : Built to Win propose un plaisir de conduire à peu près équivalent, mais s’en distingue par son fabuleux mode carrière intéressant, long et immersif, dans des environnements somptueux. À essayer !

10/10

Formula One : Built to Win