Ferrari Grand Prix Challenge est un jeu vidéo NES publié par Acclaimen 1992 .

  • 1992
  • Course

Test du jeu vidéo Ferrari Grand Prix Challenge

3/5 — Très bien par

Développé par System 3 et édité par Acclaim sur NES et Game Boy, développé par Aisystem Tokyo et édité par Varie sur Mega Drive, 1992.

Titre du jeu sur Sega Mega Drive au Japon : F1 Hero

Ferrari Grand Prix Challenge est une simulation de Formule 1 des plus classique, pour NES, Game Boy et Mega Drive.

La version NES que j’ai testée est un peu simplifiée par rapport à la version 16 bits.

2 modes de jeu sont possibles : Entraînement, sous forme d’essais libres (on peut choisir l’un des 16 circuits et le nombre de tours à faire) et Championnat.

En mode championnat, vous créez un pilote, choisissez sa nationalité, et participez au championnat de Formule Un au braquet d’une Ferrari.

Vous attaquez un circuit par un tour de qualification, où vous êtes seul sur la piste. Votre temps sera pris en compte pour déterminer votre position sur la grille de départ (qui comprend 26 coureurs). Attention : il faudra réaliser le minimum chronométrique requis, faute de quoi, le Grand Prix se disputera sans vous !

Le GP en question se court en 5 tours. Les 6 premiers à l’arrivée marquent respectivement 10-6-4-3-2-1 points (la première place vaut depuis cette année 1992 10 points et non plus 9).

Le classement de la course, le classement général individuel et le général par constructeurs seront affichés après chaque course.

Ferrari GP Challenge vous impose une autre contrainte : plusieurs fois par tour, des points intermédiaires sont réalisés, vous obligeant à figurer à une place suffisante sous peine de vous voir retirer de la course. On commence avec un top 25, puis 24, etc. Au final, il vous faudra terminer dans les 10 premiers pour avoir le droit de terminer la course. Attention aux départs ratés !

Les possibilités de jeu sont très limitées : un bouton pour accélérer, un pour freiner. Le titre ne prévoit même pas de fonction turbo. Votre Ferrari dispose de 3 vitesses, et – c’est là votre seule liberté – vous pouvez choisir une boîte automatique ou une manuelle. Une fonctionnalité qui ne sert à rien du tout, étant donné qu’on n’a jamais besoin ni de freiner ni de rétrograder dans les virages.

Pour les rares éléments distinctifs de Ferrari GP Challenge, on peut citer un rétroviseur, une carte du circuit avec les positions des 3 premiers plus la vôtre, et une petite fenêtre pour les messages radio de votre équipe. Un support de peu d’utilité, qui se bornera en général à commenter vos actions (« Bien joué ! » en cas de dépassement réussi ou « Bad move ! » en cas de collision). En cas de sorties de piste ou d’impacts avec les concurrents trop fréquents, vos pneus vont s’abîmer, comme vous le fera remarquer la radio (« Tire wear »), ce qui affectera la suspension de votre Ferrari. Il faudra alors faire un arrêt au stand pour les remplacer (la consommation de carburant est négligée dans ce jeu). Bizarrement, ce sera à vous de diriger les mécanos pendant l’arrêt, à la manière d’un Days of Thunder en un peu moins lourd. Il suffira de taper alternativement et de façon répétée sur A et B pour faire avancer vos gars. Drôle d’idée, m’enfin…

Évidemment, les arrêts vous font perdre pas mal de temps, alors autant éviter les coups.

CHALLENGE, VOUS AVEZ DIT CHALLENGE ?

Si la voiture se conduit relativement bien, Ferrari GP Challenge se démarque quelque peu des autres jeux de même support en proposant des courses qui se veulent plus réalistes, plus proches d’une compétition de F1. Les bolides ont été modélisés et animés en ce sens, avec un joli scintillement des pneus qui représente bien la vitesse de la voiture. Surtout, on a la sensation que la monoplace se meut comme une véritable Formule 1 : elle est lourde à diriger, assez pataude sur le bitume. C’est réussi pour l’aspect simulation, mais au détriment du plaisir de rouler.

Ferrari GP Challenge offre paradoxalement un challenge bien peu intéressant. Les tracés des circuits sont extrêmement plats, faits d’une succession de longues lignes droites et de virages tellement doux qu’on peut les aborder à 335 km/h (la vitesse maximale). C’est simple : sans concurrents, on n’a quasiment jamais besoin de décélérer.

La phase de qualification est ratée car totalement irréaliste : même sans faire la moindre erreur, en roulant au max tout le long, on finit dans les choux sur la grille, au-delà de la 15e place et souvent de la 25e ! Alors que la plus légère sortie de piste vous fait dépasser le temps minimum, vous excluant du Grand Prix à venir. Pffff.

Le GP est un peu plus emballant ; il y a beaucoup de concurrents à remonter, il faut faire attention aux limites de positions, à l’état de la voiture. Malgré tout, on s’ennuie assez ferme sur la route. On a l’impression de se traîner sur la piste, ce qui est quand même ballot à 335 km/h… La gestion des dépassements est complètement ratée. La plupart du temps, il suffit de tenir sa ligne droite pour doubler une voiture, la chaussée étant particulièrement large. Par contre, dans un virage, il est très difficile de réussir à dépasser sans emboutir le mec devant. Quand vous repartez, vous vous exposez par ailleurs à vous faire taper dans le derche par le gars de derrière…

Aucune gestion des arrêts au stand, du freinage, des vitesses, n’aura un quelconque impact sur le résultat de la course ; la seule stratégie c’est de rouler au taquet en essayant d’éviter les sorties de route et les collisions. Bof bof…

Quelques péripéties de course égaient toutefois la platitude des GP : à partir du 2e tour, des flaques d’huile apparaissent sur une petite portion du circuit, et des voitures prennent feu ! Ce qui est un très joli effet visuel, malheureusement bien isolé. Si vous percutez une voiture en flammes, vous prenez feu à votre tour, et la course est terminée.

Les graphismes sont corrects, les décors en course ne sont pas trop détaillés mais sont tout de même renouvelés d’un Grand Prix à un autre. On pourra apercevoir la Tour Eiffel dans le GP de France, les temples au Mexique, etc. sous forme parfois de bouillie de pixels… Aucune fantaisie au niveau des couleurs, des teintes lumineuses ou des nuages par contre. Finalement, les plus beaux graphismes sont observés sur les écrans transitoires, avec une mention pour la présentation des voitures sur la grille et surtout le podium d’arrivée.

On ne peut pas choisir le thème musical en course, mais les musiques imposées sont plutôt variées et agréables à l’oreille. Mention bien.

Rajoutons que le jeu prévoit un mot de passe destiné à reprendre sa partie à l’endroit quitté, et précisons que les concurrents ne sont pas des coureurs réels, leur nom est inventé de toute pièce.

RÉSUMÉ

Ferrari GP Challenge est un jeu de course médian sur un support comme la NES. Loin des meilleurs (Turbo Racing, Formula One : Built to Win) en terme de challenge, de jouabilité et de gameplay, il s’avère toutefois nettement mieux réalisé et plus jouable que les grosses daubes de la bécane (Death Race, Racer Mini Yonku, Michael Andretti’s World GP…).

6/10

Ferrari Grand Prix Challenge