Dragon Fighter est un jeu vidéo NES publié par Natsumeen 1990 .

  • 1990
  • Action

Test du jeu vidéo Dragon Fighter

3.5/5 — Très bien par

Pour faire un jeu des années 80/90, il fallait forcément un ninja. À défaut, si vraiment le stock était épuisé, on pouvait se permettre un petit dragon de derrière les fagots. Le mieux était encore de mélanger les deux, mais Natsume se contente ici du dragon, et à dire vrai je sais pas trop où ils auraient pu mettre le ninja.

JE PÈTE LE FEU

Voyons voir. En ouvrant mon glossaire de l’heroic-fantasy illustrée, je suis tombé sur la table des matières et les deux plus gros chapitres sont consacrés, l’un aux dragons, l’autre aux sorciers. Mettons que je m’appelle Natsume et que je cherche l’histoire de mon jeu, voilà comment ça se présenterait :

Le terrible sorcier Magus (il est toujours bon de pas se fouler pour le nom : un magicien ? Magus. Un royaume de dragons ? Dragonia.) s’est rendu maître de Dragonia (ahah, tu vois ?), la terre des dragons. Il y a volé les cinq bâtons du dragon (parce qu’il est aussi de bon ton de parler de cinq bâtons, ou quatre cristaux, ou douze salopards, etc. Y a toujours un truc à trouver qui va par quatre, cinq ou douze) et les a confiés à ses minions, qui sont d’ailleurs franchement pas mignons, pour qu’ils s’en servent pour conquérir le monde. Vous, vous êtes un dragonnier (c’est compris dans le lot avec le dragon) qui peut se transformer en dragon, et vous comptez bien planter votre épée dans un endroit de Magus qui l’obligera à consulter un proctologue s’il veut se la faire retirer.

LÈVE LES BRAS, ET TRANCHE AVEC MOI

Nous voilà donc devant Dragon Fighter, une sorte de hack ‘n slash de profil qui se joue sur six niveaux, chacun vous demandant d’avancer droit devant en massacrant les bestioles jusqu’à vous retrouver face à face avec le boss.

Vous commencez l’aventure les pieds dans la neige, mais comme souvent à l’époque les niveaux s’enchaînent sans trop de logique, aussi vous foulerez un nid d’insectes suivi d’un lac souterrain, une usine ou encore un temple sombre. Bref, une topographie scabreuse qui nécessite sans doute un office du tourisme en or pour attirer le chaland. Chaque niveau dispose de son lot d’ennemis rien qu’à lui, que ce soient des bestioles, des morts-vivants ou des flocons de neige.

Vous disposez d’un bouton pour frapper (maintenez appuyé et relâchez pour tirer) et d’un bouton pour sauter. À force de tuer des créatures, vous remplissez une jauge en haut d’écran et, une fois qu’elle est pleine, vous pouvez vous transformer en dragon. Pour ce faire, il suffit d’appuyer sur haut plus saut. Comme ça m’est arrivé à chaque fois en fin de niveau, je ne sais pas trop si vous pouvez perdre votre transformation. Sans doute à force de vous faire toucher, mais sous forme draconique vous êtes tellement gros bill qu’il y’a peu de chances que ça arrive. Lorsque vous vous changez en gros lézard volant, vous pouvez tirer sur les ennemis en utilisant le bouton de frappe. Le dernier niveau, par contre, est un stage de shoot ‘em up où vous êtes du début à la fin sous forme de dragon.

Il y a diverses choses à ramasser dans le jeu, également. Les potions qui vous soignent, les anneaux qui détruisent tout ennemi à l’écran lorsque vous les touchez, et les orbes. Elles sont de trois couleurs (gris, bleu et rouge) et changent la couleur de votre armure ainsi que vos capacités. Gris, vous projetez un tir droit devant vous sous forme normale et en dragon vous tirez en 3-Way. Rouge, vous balancez du mortier sous forme normale et vous faites exploser une bombe qui longera les parois lorsque vous êtes un dragon. Et bleu, vous envoyez un tir auto-guidé quelle que soit votre forme.

DRAGON, DRAGON PETIT, PAS TAPON

Globalement, Dragon Fighter ne brille dans aucun domaine, mais ne déçoit dans aucun non plus. Ainsi le scénario est plat et sans saveur, mais on savait à quoi s’attendre dès le début.

Les graphismes ne sont pas extraordinaires, mais on note quelques effets bien vus comme l’aurore boréale face au premier boss ou les couleurs sympas dans le temple obscur. Les animations sont correctes, mais les clignotements sont nombreux. Toutefois, le jeu ne ralentit pas, même lorsque les ennemis affluent. La bande-son est exécrable, mais là encore ce n’est pas très surprenant en regard du processeur sonore de la bête.

Bref, où qu’on regarde, quoi que l’on écoute, les bons points contrebalancent les mauvais. Reste alors la jouabilité, et à dire vrai elle est plutôt satisfaisante. Le héros se manie facilement, ses sauts sont amples et ses coups frappent loin. Sa transformation en dragon le rend en outre redoutable.

Un peu trop d’ailleurs et le jeu en devient facile lorsque tel est le cas. Si bien que le dernier niveau est juste ridicule de difficulté. En outre, le jeu n’est pas très long, alors l’achat ne valait sans doute pas le coup à l’époque.

Donc encore une fois, l’émulation permet de profiter d’un soft qui aurait fait mal au cul si on avait dû débourser quatre cents boules pour se le payer à l’origine.

Dragon Fighter