Comme toutes les consoles, la NES eut droit à sa version de Double Dragon II. Mais ouvrez bien vos esgourdes, mes amis, car en lieu et place d’une adaptation fade de ce jeu d’arcade sans grand intérêt, c’est un jeu totalement original que Technos concocta pour la première console de salon Nintendo. Une fois de plus, les frangins Lee s’allient pour combattre le gang des Shadow Warriors. L’action se déroule après une guerre nucléaire et le monde est devenu beaucoup plus violent, aussi les Shadow Warriors ne se sont-ils pas fatigués à enlever Marian une fois de plus (mais que peuvent-ils donc bien faire avec toutes ces copines kidnappées ?) et l’ont tout simplement liquidée. C’est net, propre et sans bavure, et ça élimine une bonne dose de stress chez les frères Lee, qui peuvent se consacrer à leur vengeance sanglante sans crainte de mal agir.
L’action débute de manière classique, dans les rues d’une grande ville avec des meutes de punks et de punkettes qui s’attaquent aux frères Lee, et que ces derniers exécutent à main nue, au couteau, à la barre à mine ou au fouet. Pourtant, Double Dragon II ne se limite pas à une plate suite de combats urbains. On se retrouve rapidement à grimper à l’échelle en haut des bâtiments, à escalader des gouttières, à sauter de toit en toit et à esquiver les tirs d’un hélicoptère de combat. Dans l’hélicoptère lui-même, le combat sera rendu plus difficile par l’ouverture intermittente du sas, qui risque d’aspirer les protagonistes dans le vide à chaque fois. Plus tard, dans la base des Shadow Warriors, il faudra également éviter des pièges vicieux, comme des masses qui tombent du plafond, sauter de plate-forme en plate-forme de manière précise, ou combattre dans un couloir très bas dont le plafond est garni de lames. L’action se déroule alors de préférence sur un seul plan, sans possibilité de se déplacer en haut ou en bas. Une variété de situations et de genres qui contribue à faire de ce Double Dragon II le meilleur jeu de la série, tous supports confondus.
Réalisation technique :
Malgré des personnages un peu difformes, Double Dragon II est séduisant graphiquement. Plus que la finesse des graphismes en soi, c’est surtout l’atmosphère de Double Dragon II qui s’avère très réussie. Le jeu paraît beaucoup plus sombre et glauque que les autres épisodes de la série, et l’ambiance urbaine est parfaitement retranscrite. L’animation est très réussie et le nombre de coups est impressionnant pour un beat them all sur 8-bits. Question bande sonore, on sera un peu plus réservé mais on reconnaît sans peine des mélodies dans la droite lignée de la série. Quelques coups sont assez difficiles à réaliser (le coup de pied tourbillon en l’air par exemple) mais dans l’ensemble, Double Dragon II s’avère très maniable.
En bref : 18/20
Seul ou à deux joueurs, Double Dragon II est incontestablement le meilleur beat them all disponible sur NES. La variété des situations (beat them all classique, action sur un seul plan, voire même plates-formes) est incroyable, unique même, pour un beat them all. La réalisation étant également de très bonne facture pour la console, on peut sans se tromper décréter qu’il s’agit là du meilleur Double Dragon jamais conçu. Si vous ne deviez jouer qu’à un seul beat them all sur NES, il faut que ce soit celui-là !