Développé par Beam Software, édité par Mindscape sur NES, Atari ST, Amiga, C64, ZX Spectrum, PC, GB, 1990.
Les années 80 ont révélé pas mal d’acteurs qui vont s’installer dans le paysage cinématographique et les magazines people pour les décennies à venir. Stallone et Schwarzy pour le créneau gros muscles, Harrison Ford pour l’aventure et les polars, Kim Basinger pour le sex symbol et un certain Tom Cruise pour tenir le rôle de la tête brûlée avide de sensations fortes.
Après un Top Gun qui l’a fait accéder à la gloire en 1986, le futur scientologue est, en toute logique mercantile, reconduit par le réalisateur Tony Scott dans un film qui est presque un remake de Top Gun, mais sur le bitume, j’ai nommé Days of Thunder (jours de tonnerre).
Ce film sans grand intérêt, j’en ai beaucoup plus entendu parler avant sa sortie qu’après. Blockbuster annoncé, il se révèlera beaucoup moins culte que Top Gun, et peu de monde s’en souvient aujourd’hui. Tom y incarne Cole Trickle, jeune pilote de NASCAR qui se mesure à ses 2 grands rivaux, Russ Wheeler et Rowdy Burns.
Toujours selon une bonne veille logique capitaliste, le film a été adapté en jeu vidéo, sur différents supports de l’époque, dont la NES. Un titre qui ne marquera pas davantage l’histoire vidéoludique que cinématographique.
TONNERRE DE BREST
Days of Thunder se veut la simulation d’une saison de NASCAR. Un sport professionnel automobile uniquement disputé aux États-Unis, et énormément suivi à la télé (seul le football américain fait plus d’audience).
Vous rentrez dans la peau et la voiture de Cole Trickle (une City Chevrolet), et devrez disputer 8 courses, de Daytona Beach à… Daytona Beach, en passant par Atlanta, Dover ou Talladega.
Vos 2 principaux rivaux sont les mêmes que dans le film, à savoir Burns et Wheeler ; nul doute que ces deux là vont finir sur le podium à toutes les courses…
Tout comme en F1, vous commencez par une séance de qualification en solo de 4 tours de piste. Le meilleur temps sera retenu pour déterminer votre position sur la ligne de départ (parmi 8 voitures). Puis vient la course, qui comprend un nombre de tours variant en fonction de la longueur du circuit (de 12 à 30 tours). Le but principal est bien sûr d’atteindre la meilleure place possible.
Vous aurez en fait 2 objectifs au cours de la course : gérer votre position et gérer l’état de votre voiture (carburant, pneus, moteur). Si vous tombez en panne d’essence ou si votre voiture est trop endommagée par les collisions avec les concurrents ou avec les bordures, vous serez contraint à l’abandon. Il sera possible de se ravitailler en essence et de réparer en rentrant au stand (situé à la fin du tour de piste).
L’arrêt au stand est vraiment particulier, puisque ce sera à vous de diriger votre équipe ! En pratique, il faudra diriger chacun de vos 5 mécaniciens : un s’occupe du moteur, un du plein, et les 3 autres des pneus. Un exercice qui requiert un peu de pratique pour être réalisé en moins d’une minute…
Les commandes en course sont ultra simplistes : A pour accélérer, B pour freiner. C’est tout.
Dernier point : il se peut que vous ne puissiez pas disputer les 8 courses. Cole est en effet tributaire de son sponsor ; en cas de performances trop faibles à partir de 2 courses, votre sponsor va mettre en doute vos qualités de pilote et exiger des gages de confiance de votre part. Il pourra vous obliger à faire des tours de piste hors course, avec une moyenne au tour qui devra être inférieure à une limite qu’il aura fixée. Sous peine de game over.
C’est sous forme de télégramme que votre sponsor communique avec vous.
DAYTONA BEACH MORNE PLAINE
Morne. C’est le terme que j’utiliserais pour décrire Days of Thunder.
On s’ennuie vraiment ferme à y jouer. Le jeu consiste à enquiller des tours de pistes incroyablement linéaires, les circuits se composant uniquement de lignes droites et de virages à gauche d’un angle constant.
La compétition sur le bitume ? Bof bof. Si vous perdez du temps dans le premier tour, vous risquez fort de ne plus voir que l’arrière de voitures que vous n’arriverez plus à rattraper, le jeu étant vraiment très dur. Les dépassements sont vraiment très compliqués à réaliser sans se faire cartonner par les concurrents ni heurter les barrières.
12, 15 ou 30 tours de course c’est looooong, surtout quand on est décroché.
Les arrêts au stand ? Une idée originale mais méga prise de tête. C’est rigolo 2, 3 fois, mais ça fait tellement perdre de temps que quand vous revenez sur la piste, tous les concurrents ont disparu du champ de vision. Ensuite, ça devient super chiant comme formalité.
Le challenge ? Il faut vraiment maîtriser suffisamment bien la voiture pour rester au contact des meilleurs, à défaut la motivation disparaît dès les 2 premiers tours du premier circuit. Toutes les courses se ressemblent, donc si vous n’arrivez pas à bien vous classer lors de la première, inutile de continuer la saison. À la fin de chaque course, on vous donne un classement où apparaissent 16 concurrents, alors qu’il n’y en a que 8 sur la piste ; super cohérent…
Signalons que le départ de la course n’est pas arrêté, les voitures sont déjà en mouvement lorsque démarre le circuit ; génial…
Les graphismes ? Très très vides. À part les voitures, correctement modélisées sans plus, on voit du gris pour la piste, du noir et blanc pour la bordure extérieure, et le ciel, qui lui peut changer de couleur d’une course à l’autre. Pas très vivant quoi.
Le son ? Si au moins le jeu prévoyait une musique d’ambiance sympa, pêchue, histoire de doter le titre d’un petit aspect immersif, mais non. Il y a bien un petit fond musical lors de la courte présentation de la course et de ses qualifications, mais rien du tout pendant ladite course. Seuls les ternes bruits de moteur, les crissements de pneu, les collisions se font entendre. Pas très dynamisant tout ça.
La durée de vie ? Lol. En faisant l’effort de traduire, je dirais qu’à moins d’être un grand fan de NASCAR et pourquoi pas du film, il est déjà pénible de faire un circuit en entier ; alors une saison, et plus d’une saison…
RÉSUMÉ
Days of Thunder est un jeu que je trouve personnellement très ennuyeux.
Un seul mode de jeu, un seul joueur, 2 commandes en course, des circuits tous semblables, des arrêts au stand pénibles, des graphismes vides, aucune musique, un défi vraiment limité dû notamment à une difficulté écrasante, et une licence qui n’apporte rien.
Un jeu très élitiste, réservé exclusivement aux fans de ce sport.
4/10