Day Dreamin' Davey est un jeu vidéo NES publié par Halen 1992 .

  • 1992
  • Aventure

Test du jeu vidéo Day Dreamin' Davey

0.5/5 — Nul !! par

Précision importante : ce jeu n’est qu’édité par le très respectueux HAL Laboratory, il est développé par Sculptured Software.

Y’en a qui partent vite sur les mauvaises bases. Par exemple, d’entrée de jeu Day Dreamin’ Davey m’a rappelé l’une de mes pires déceptions vidéoludiques : Conker sur GBC. A partir de là, je suis bien moins objectif que d’habitude. Si, parce que d’habitude je suis objectif, oui monsieur. Mais pas là. Et le décompte des points négatifs s’est fait de manière régulière.

JE REVAIS D’UN AUTRE MONDE

Davey, c’est le monsieur Marcel du jeu vidéo. Il arrive en cours, et paf ! il s’endort. Sa prof le réveille, l’engueule, et paf ! il s’endort encore. Sa prof lui hurle dessus, l’envoie chez le dirlo, et même devant le directeur, paf ! il s’endort aussi. Et si dans la chanson, la narcolepsie de monsieur Marcel ne gêne que les survivants, pour Davey c’est un peu plus emmerdant. Parce que figurez-vous que chacun de ses rêves le conduit dans un autre monde, jamais deux fois de suite le même. Et que même dans ce monde il peut mourir.

J’AI ENCORE REVE D’HERBE…

Vous allez en tout faire onze rêves, qui vont vous conduire seulement dans quatre mondes, puisque vous visiterez plusieurs fois les mêmes niveaux. Les stages sont vus du dessus comme dans un Zelda première génération, et presque tous vous opposeront à un boss.

Vous visiterez ainsi le Moyen-Age à quatre reprises (dont une sous la neige et une aux portes de l’enfer), l’Ouest sauvage à trois reprises et la Rome antique - comme c’est romantique - trois fois également (dont une au fin fond du Tartare), plus le Mont Olympe. Chaque stage dispose de son propre panel d’ennemis, qu’ils soient issus de l’heroic-fantasy pour le premier, des westerns pour le second ou de la mythologie gréco-romaine pour les deux derniers.

Le personnage se manie exactement de la même manière que Link dans Link’s Awakening sur Game Boy. Vous ouvrez l’inventaire en appuyant sur Start et attribuez un objet au bouton A et un autre au bouton B. Dès lors vous utilisez vos objets à l’aide de ces deux boutons et pouvez en changer à tout moment. De manière globale, le bouton A sert à utiliser les armes et le B les objets plus spécifiques. Davey est en outre capable de sauter, d’une manière assez étrange puisqu’il faut maintenir A appuyé et presser B.

Un objet gagné dans un monde n’est valable que dans ce monde. Par exemple, l’épée que vous gagnez au Moyen-Age, vous ne pourrez l’utiliser qu’à chaque fois que vous reviendrez au Moyen-Age. En lieu et place, vous trouverez au Far West divers révolvers.

Vous trouverez des indices sur le but de votre quête en discutant avec les divers protagonistes, que ce soit les chevaliers au Moyen-Age, le sheriff au Far West ou les dieux à Rome (qui sont d’ailleurs des dieux grecs, comme quoi les développeurs s’y connaissent aussi bien en mythologie que moi en ornythorinques). Souvent, ils vous laisseront aussi un petit cadeau.

NIGHTMARE OF YOU

Day Dreamin’ Davey a une qualité : son scénario plutôt sympa, étoffé de nombreuses cinématiques à caractère vaguement humoristique (lorsque Davey découvre Excalibur par exemple, il la brandit en l’air et se réveille, tenant bêtement sa règle avec un sourire béat).

Pour le reste c’est une catastrophe, bien pire qu’un tsunami, pire encore que d’entendre chanter Cindy Sanders. Les graphismes du jeu sont à la fois ridicules et affreux, ce qui n’est pas une mince affaire. Pour un jeu de 83 ça aurait été limite passable, pour un jeu de 92 ça fait franchement mal au cul. Le tout semble fait à la palette graphique et en huit couleurs, c’est moche et en plus de ça c’est particulièrement mal animé, puisqu’il n’est pas rare que les ennemis disparaissent d’un endroit pour arriver dans un autre en l’espace de deux animations, traversant le décor au passage.

Concernant les musiques, c’est assez amusant. Plutôt que de tourner en boucle, les musiques s’arrêtent une fois que le morceau est terminé, et là il doit y avoir un mec qui rembobine la cassette et qui fait repartir le bouzin, après trois minutes de silence à peine troublé par les bruitages infects. Selons les endroits, vous pouvez aussi changer de thème musical trois fois en moins d’une minute, mais de toute façon aucun n’est supportable plus de cinq secondes.

À jouer aussi, DDD est une insulte à l’acquéreur. Davey est pénible à diriger, il se bloque dans chaque décor un poil proéminent et la faiblesse graphique fait qu’on ne distingue pas ce qui nous attaque. Et c’est un problème parce que vous ne pourrez pas, par exemple, tuer un ennemi volant avec une arme à courte portée, vous devrez vous équiper d’une arme à projectiles. Bref, on perd de la vie, on passe son temps à changer d’équipement parce que telle situation exige qu’on utilise tel objet avec tel autre et tout de suite après il en faut un troisième…

C’est affreusement rébarbatif, poussif, laborieux, pénible. La difficulté est atroce tant les ennemis sont rapides et vous pas (forcément, eux ont besoin de deux animations seulement pour traverser l’écran…) et le jeu a beau être long, il ne vous viendra même pas à l’idée de vouloir le finir.

Triple D est donc un non-jeu à éviter comme la peste. Pas inspiré, pas bêta-testé, pas même alpha-testé sans doute, pas engageant, pas marrant, pas ludique, Pas-de-Calais, pas de bras pas de chocolat… Pas bien quoi.

Day Dreamin' Davey