Sans doute que peu d’entre vous se souviennent de Darkwing Duck (Myster Mask chez nous), une série animée Disney du début des années 90 qui parodie allègrement les héros de pulp’s en mettant en scène un lointain parent de Donald. Pourtant la série a été nominée aux fameux Emmy Awards, et a donné naissance à deux jeux, un sur Game Boy et NES et un complètement différent sur PC Engine CD.
MES NUITS SONT PLUS BELLES QUE VOS JOURS
Drake Mallard (oui, comme le Maui du même nom, le détective du jeu Megadrive qui avait fait une apparition dans la série animée Duck Tales/La bande à Picsou) est un citoyen de haute stature à St Canard. Mais la nuit, il se transforme en Darkwing Duck - le nom parodie Batman (le Dark Knight) mais le costume fait plus penser au Spirit - justicier de la nuit qui combat des tas de super criminels tous plus loufoques les uns que les autres.
Ici une nouvelle fois, l’organisation criminelle F.O.W.L., menée par la némésis du héros, Steel Beak, répand une vague de terreur sur St Canard et le justicier est appelé à la rescousse.
MES ADVERSAIRES, JE LES CANARDE !
Darkwing Duck est un jeu de plates-formes qui comprend sept niveaux, chacun gardé par l’un des sbires du F.O.W.L. Vous pourrez tout d’abord choisir votre ordre de passage pour les trois premiers niveaux, puis pour les trois suivants, et enfin vous pourrez accéder au dernier.
Les stages sont variés : du pont gardé par Quacker Jack le clown à la forteresse de Steel Beack, en passant par les rues de la ville où se cache le lycanthrope Wolfduck ou la forêt de l’homme-plante Bushroot, rien ne vous sera épargné, chaque stage disposant de ses ennemis et pièges propres.
Pour vous défaire de toute la piétaille de Steel Beak, vous disposez d’un bouton vous permettant de tirer et d’un second vous permettant de sauter. Darkwing Duck peut s’accrocher à la plupart des plates-formes en hauteur ou aux crochets simplement en sautant sur eux, puis vous en descendrez en appuyant sur bas ou vous grimperez dessus en réappuyant sur le bouton de saut. Enfin, il peut aussi, si vous appuyez sur la direction haute, brandir sa cape pour s’en servir de bouclier contre certains projectiles.
Bref, Mallard est bien équipé, mais cela risque de ne pas suffire par moments. Alors il n’y a pas trente-six solutions : il faut récolter tous les bonus que vous trouverez. Les lingots, de cent et cinq-cents dollars, ne font qu’accroître votre score, mais le reste est bien plus utile. Les poupées à votre effigie vous offrent une vie supplémentaire, les bouteilles et kits de soin restaurent tout ou partie de votre jauge de vie et les capsules de gaz vous donnent… du gaz.
Vos points de gaz vous seront utiles lorsque vous dénicherez de nouvelles armes, car elles en consomment toutes à l’exception de celle du départ. Vous obtiendrez ainsi un pistolet qui tire dans deux directions en cône, une grenade qui tire sur les côtés lorsqu’elle touche le sol et des flèches qui non seulement blessent les ennemis, mais peuvent aussi servir d’échelons pour escalader les murs. Vous passez de l’une à l’autre en appuyant sur Select.
Enfin, en cherchant bien dans les niveaux, vous pourrez accéder à deux types de jeux bonus. Il y a un bonus game de chaque type dans chaque niveau. Le premier vous lance à la poursuite de voleurs en fuite, et vous devez tirer sur tout ce qu’ils perdent dans leur course effrénée, alors que le second vous fait pénétrer dans le Q.G. des criminels, où vous devrez faire usage de votre cape.
SAINT CANARD
Myster Mask était une série que je suivais avec moins d’entrain que la Bande à Picsou. Sans doute avait-elle moins de charisme, ou peut-être étais-je trop grand pour m’intéresser encore aux dessins animés Disney…
En tout cas pour le jeu, Capcom a réalisé un boulot exemplaire. Reprenant le moteur des Mega Man, Darkwing Duck affiche de manière tout à fait probante les personnages aperçus dans la série, et les met en scène dans des décors souvent très beaux.
Les animations sont également nombreuses et variées, avec cet aspect cartoon/humoristique des plus plaisants. Le jeu ne rame pas, ne clignote pas, la bande-son est un peu redondante mais franchement enjouée, bref, rien ne vient entâcher la réalisation technique.
A jouer également, Darkwing Duck est un franc succès. Aussi maniable que Mega Man, le canard est en outre capable de mouvements inédits et bien pratiques, et le level-design est pensé en conséquence.
La difficulté est par contre bien moindre, le jeu se destinant avant tout aux plus jeunes, et l’aventure se révèle assez courte, les niveaux n’étant pas d’une longueur impressionnante.
En déguisant Donald en justicier plutôt que de créer un nouveau personnage, Disney aurait sans doute gagné une série charismatique dont on se souviendrait encore aujourd’hui. Tel n’est pas le cas, mais cela n’a pas empêché Capcom de réaliser un jeu exempt de défauts majeurs et comme on dit, pour un boulot de commande c’est un boulot bien fait.