Oh ! Non ! Le ciel nous tombe sur la tête ! Une horde d’extraterrestres est apparue dans les nuages de Tokyo et sans aucune sommation elle a commencé à bombarder la capitale. Oh ! Mon Dieu, nous allons tous mourir ! Qui va nous sauver ? Tout bonnement deux adolescents au regard innocent. Le couple embarque dans 2 vaisseaux, le garçon dans le bleu et la fille dans le rouge, et part en découdre avec ces affreux jojos qui nous envahissent.
Le premier niveau continue le scénario expliqué dans l’introduction. Le héros débarque au milieu de la ville sous le feu ennemi. Il louvoie entre les rayons lasers provenant des cieux qui désintègrent les immeubles dans un fracas d’explosions. Les aliens fraîchement arrivés sur Terre ont déjà conquis les lieux. Des unités terrestres tapissent le sol, tandis que des dizaines de vaisseaux occupent les airs. De plus, des engins surgissent en embuscade de la mer. L’aventure débute seulement, mais l’écran est déjà bourré de sprites. Pourtant, on ne note pas de clignotements excessifs ni de ralentissements. Tout reste fluide. Lorsque le jeu semble s’apaiser puisque la ville est entièrement détruite, une gigantesque crevasse déchire le sol. Ensuite, des entrailles de la Terre sortent de gros vaisseaux qui envoient des balles à tête chercheuse. Le boss arrive de façon identique et bloque le passage vers le prochain stage. Il vole de gauche à droite tout en tirant de puissants lasers via ses bras gravitant autour de lui. Comme précédemment l’action ne souffre d’aucun ralentissement et les clignotements inhérents à la console sont discrets.
La force de ce shoot them up vertical provient de la qualité de sa mise en scène. Les ennemis n’apparaissent pas de nulle part et ne présentent pas de chorégraphies idiotes. Ils interagissent avec le décor et le modifient pour ralentir ou tuer les défenseurs terriens. Par exemple, dans le quatrième monde, les extraterrestres mettent le paysage sens dessus-dessous. Au milieu de champs de lave, ils extraient des boules de feu puis les lancent dans les airs. Ils creusent des tranchées de lave et enflamment la forêt. Remarquable. Chaque level a sa propre personnalité ce qui ne rend sa découverte que plus attrayante. Crisis Force propose un univers vivant et un environnement en évolution. Il donne envie d’aller toujours plus loin pour voir ce que cache l’écran suivant.
La valeur d’un shoot them up provient essentiellement de l’armement disponible. Crisis Force possède un système complexe mais efficace. Lorsqu’on se lance pour la première fois dans ce jeu, on s’y perd avec les différentes pastilles bonus qui se ressemblent fortement. Elles sont toutes rouges et bleues, donc à première vue il est difficile de les différencier. Les bonus bleutés puis rougeoyants, et vice versa, améliorent ou commutent l’arme principale. Les ronds bleus qui comportent un B rouge apportent des bombes. Enfin, en cumulant 5 ovoïdes bleus entourés de rouge, le vaisseau se transformera en un appareil plus gros, flamboyant et indestructible qui fera grandement le ménage. Très étonnant. Comme vous l’avez remarqué, à cause des limitations techniques de la NES, notamment par le nombre restreint de couleurs à l’écran, les bonus ont malheureusement un aspect semblable.
Heureusement, avec de l’entraînement vous parviendrez à distinguer nettement les petites pastilles colorées. Ce faisant, le vaisseau montre enfin toutes ses ressources. Il possède 2 armes évolutives et 3 transformations, ce qui produit 6 configurations offensives. A tout moment, en appuyant seulement sur le bouton B, le vaisseau modifie légèrement sa forme ainsi que le rayon d’action des tirs. Par contre, en appuyant simultanément sur A et B, le pilote déclenche une bombe. De même, il y a 3 types de bombes en fonction de la transformation. Bien évidemment, les développeurs ont construit des niveaux qui mettent en valeur telle ou telle configuration de tirs, obligeant ainsi le joueur à adapter sa stratégie. Néanmoins, de par la maniabilité, cela pose quelques problèmes. En effet, la similitude des commandes porte à confusion et peut aboutir à lancer une bombe au lieu de changer de configuration. Crisis Force nécessite un minimum d’acharnement pour apprendre les contrôles.
Technique :
Graphismes : Konami a mis les graphismes au service de la mise en scène. La NES affiche des décors nets et détaillés qui construisent des mondes vraisemblables (ou plutôt qui ont de la gueule). Ces mondes finement transcrits dégagent une atmosphère distincte facilement reconnaissable. Chaque stage a sa propre personnalité et à chaque fois on plonge dans l’ambiance.
Animation : La console montre tout ce qu’elle a dans le ventre. L’écran est souvent surchargé de sprites, parfois de bonne taille. En conséquence on note beaucoup de ralentissements, mais ils ne sont pas gênants. Par contre les clignotements habituellement très importants sur cette machine passent inaperçus dans ce jeu. Un vrai exploit. Par contre, lorsque 2 joueurs s’acharnent à l’écran, les clignotements et ralentissements deviennent beaucoup plus présents et intenses. La maniabilité en souffre un peu, mais à vrai dire, les ralentissements rendent service, car ils permettent d’anticiper le danger.
Jouabilité : De prime abord, le pilotage n’est pas vraiment évident. Certes le vaisseau se gouverne facilement mais le déclenchement des attaques est hasardeux au début. Les contrôles non instinctifs demandent de la concentration. Avoir placé 2 actions différentes sur un même bouton n’est pas réellement judicieux. Le changement de configuration aurait pu être assigné au bouton SELECT. Mais de cette manière, le temps de modifier cette configuration aurait peut-être été trop long, car le bouton SELECT sur la manette NES est éloigné des A et B. Mais bon, qui sait ? Néanmoins, avec de l’entraînement la manette se laisse dompter et le vaisseau nous obéit au doigt et à l’œil.
En plus d’être génial en solo, Crisis Force offre une mode « 2 joueurs » sensationnel. Le jeu reste aussi nerveux qu’en solitaire. Il ne devient pas plus facile et requiert autant de vigilance que seul, car les ennemis sont plus résistants. Jouer avec un partenaire amène de nouvelles possibilités, comme par exemple fusionner les 2 vaisseaux pour en faire une machine de guerre carrément démente. Les shoot them up où on peut s’exercer à 2 simultanément sur NES ne sont pas légion. Alors quant on en tient un qui dépote, c’est l’extase.
Son : De ce point de vue, il n’y a pas grand chose à dire. Les musiques ne motivent pas, elles fournissent simplement un fond sonore sans grand intérêt. Les bruitages classiques ne servent qu’à ponctuer les actions importantes.