Ceci n’est pas un Contra. Cinquième épisode de la franchise après Contra, Super C, Operation C et Contra III the Alien Wars, cet épisode est surtout un énorme HS dans la saga, boudé des fans. Mais comme je fais pas partie de cette secte, mon avis diffère un peu.
QUAND LE CHAT N’EST PAS LÀ…
La Contra Force, organisation paramilitaire au service du gouvernement, subit un gros coup dur : son patron vient de se faire enlever par un groupe terroriste secret nommé D.N.M.E. Alors les quatre membres de l’équipe, à savoir Burn, Smith, Iron et Beans, se lancent à la recherche du groupuscule.
OPÉRATION CORNED BEEF
Contra Force, comme tous ses prédécesseurs et successeurs, est un run ‘n gun. À la manière de Super C, cet épisode alterne vue de profil comme dans l’épisode original et vue de dessus comme dans un bon vieux Commando des familles. Il se compose de cinq stages, alternant à chaque fois les vues et se terminant tous par le combat contre un boss.
Les quais, un building, un convoi aérien et le siège de la Contra Force (oui ça ne fait que quatre, bravo, c’est parce que les quais font deux niveaux) seront vos lieux de villégiature pour cet épisode, et à la différence des autres épisodes vous n’y affronterez aucun alien, uniquement de bon gros humains normaux, avec deux bras et deux jambes pour la plupart - du moins jusqu’à ce que vous les leur arrachiez dans d’atroces souffrances comme un boucher que vous êtes.
Vous jouez à Contra Force comme à la plupart des jeux sur la console, c’est-à-dire que vous disposez d’un bouton pour sauter et d’un autre pour tirer. De la même manière que dans les autres épisodes, vous pouvez tirer dans chacune des huit directions (les quatre de la croix et les quatre diagonales), y compris durant un saut puisqu’ils sont assez longs et que vous les réalisez en faisant un saut périlleux avant.
Pour le reste, le principe est simple, mais non conventionnel pour un Contra. Vous ramassez tout ce qui peut se cacher dans les objets destructibles ou sur les cadavres des ennemis, à savoir des sortes de caisses à outils. En en ramassant suffisamment, vous pourrez changer de puissance d’arme en appuyant sur Select. Chaque personnage dispose de son propre « chemin » d’upgrade : ainsi Burns peut envoyer des grenades ou encore utiliser une mitrailleuse automatique, alors que Iron se sert d’un lance-flamme ou d’un bazooka. Quoi qu’il en soit le niveau d’upgrade maximal est le même pour tous, et vous rend invincible, mais seulement durant les sauts.
Et puis tôt ou tard, vous allez mourir. Après tout chaque personnage n’a que deux vies. Mais là, surprise : vous n’êtes pas game over, vous avez la possibilité de sélectionner un autre personnage pour continuer la mission (à la Metal Slug, la boucle est bouclée). Mieux, vous pouvez aussi, au moyen du menu que vous appelez en appuyant sur Start, choisir de vous faire accompagner par un second personnage, qu’il soit contrôlé par un deuxième joueur ou par l’ordinateur.
QUE LA FORCE SOIT AVEC TOI
[mode fan émo ON]
Contra Force est une honte ! Le scénario n’a rien à voir avec le reste de la série, les héros traditionnels Lance et Bean ont disparu, on n’affronte même pas le moindre extraterrestre visqueux et même le système d’armement n’est pas celui que l’on connaît.
[mode fan émo OFF]
Nous reprenons donc l’antenne et faisons le point sur le jeu. Tout d’abord le scénario est, il est vrai, un peu léger, on se croirait dans un film de Bruce Willis et l’ambiance de la série fait cruellement défaut.
En dehors de cela le résultat est bien moins navrant que ce qu’on pourra lire sur un site dédié à la saga. Par exemple, les graphismes sont particulièrement léchés pour la console, et les personnages ont un certain charisme pour de simples bouts de pixels.
Les animations sont également nombreuses et variées, mais malheureusement l’écran ralentit énormément dès que deux sprites apparaissent en même temps. La fête n’est pas totalement gâchée mais visiblement Konami a vu un peu trop gros. Côté son, ce n’est pas non plus la panacée puisque les thèmes sans imagination sont en plus souvent couverts par les bruitages assez ignobles.
Par contre, manette en main le résultat est déroutant lorsqu’on connaît un tant soit peu les Contra, mais fichtrement agréable. C’est un bête chemin d’upgrade à la Gradius, en très limité puisqu’il n’y a que quatre niveaux, mais ça change et c’est plutôt sympa. Avec ça l’alternance entre les vues est bien cool aussi, et ce même si les graphismes sont nettement moins probants lors des stages utilisant cette vue. Le seul point noir concerne le deuxième joueur. Certes l’idée est excellente, mais ne cherchez surtout pas à jouer avec l’ordinateur. Son I.A. est tellement déplorable qu’il vaut mieux encore mettre la deuxième manette dans les paluches poilues du simplet que vous prenez depuis des années pour votre frère.
D’un autre côté, cette même I.A. se montre tout aussi déplorable lorsqu’il s’agit de vous attaquer, si bien que Contra Force est sans doute l’opus le plus facile de toute la saga. Et du coup il est bien court, même si les stages vus de dessus se traversent lentement.
Alors oui, OK, Contra Force est le canard boîteux de la bande et ne mérite pas plus le regard du fan qu’un étron sous sa semelle. Mais il reste un très bon jeu d’action pas prise de tête pour un sou et assez bien réalisé. L’achat à l’époque ne valait sans doute pas le coup au vu de sa durée de vie limitée, mais aujourd’hui il est gratos…