Développé par Quest, édité par Asmik Corp.
Parfois je me fais l’effet d’un chercheur de trésors, dénichant une véritable pépite au milieu d’un bordel sans nom. Vous l’aurez peut-être compris, Quest (les Tactics Ogre et Ogre Battle), en bons fans de Britney, nous la jouent « Oops ! I did it again ! » Enfin pour être plus précis, ce Conquest of the Crystal Palace est leur premier jeu.
J’LUI DÉFONCE ZARAS
Il fut un temps où le Crystal Palace était un royaume en paix, brillant de mille feux. Ca c’était jusqu’à ce que Zaras, l’esprit de la guerre, ne parte à l’assaut de la citadelle avec ses légions de damnés. Conquérant le palais, le tyran transforma le royaume en un enfer peuplé d’horribles créatures. Le roi fut tué, son rejeton…
Son rejeton c’est vous. Sisi, c’est votre chien qui vous l’a dit ! Vous êtes le prince Farron, à qui Zaras a fait tout oublier de son passé, et votre sac à puces n’est ni plus ni moins que le gardien des trois perles de cristal qui protégeaient la contrée. Oups, y’a eu comme un raté.
UN KILOMÈTRE À PIEDS…
Conquest of the Crystal Palace est un jeu d’action/plates-formes constitué de cinq niveaux. Les stages sont longs et aussi bien horizontaux que verticaux, et tous vous opposent un gros boss en fin de parcours.
Vous commencez votre périple sur une montagne comme on n’en voit que dans les jeux vidéo nippons, puis vous visiterez un temple bouddhiste, une caverne, un volcan déchaîné et enfin la forteresse de Zaras.
Vous disposez d’un bouton pour sauter et d’un autre pour frapper vos ennemis à coups de sabre. Vous pouvez aussi sélectionner un objet dans votre inventaire en appuyant sur bas plus coup et utiliser ensuite l’objet en appuyant sur le bouton de coup.
Lorsque vous tuez un ennemi, il laissera parfois tomber une potion qui restaure votre santé ou un objet particulier - typiquement, une épée qui envoie des lames d’énergie ou des bottes pour sauter plus haut - mais les trois quarts du temps, ce sont des yens sonnants et trébuchants que vous récolterez.
Les pépettes en question vous permettront d’acheter divers objets dans le magasin de la jolie Kim, dans lequel vous entrez (dans le magasin, pas dans Kim bande de pervers) à chaque fois que vous touchez la demoiselle qui se balade invariablement dans les niveaux, même pas effrayée par les ennemis.
Elle vous proposera alors non pas les massages corporels dont vous êtes si friands, mais de quoi vous soigner, des vies supplémentaires, les bottes dont je parlais au-dessus ou encore des armes magiques (boule de feu, tir en anneau, shuriken, spirale d’énergie ou boomerang). Elle vous fait aussi le coup de la présentatrice de JT pour vous donner des indices sur la suite du jeu, et vous vend de la nourriture pour chien.
En effet, parmi les « objets » de votre inventaire, vous pouvez sélectionner votre chien. Dans ce cas, il attaque tous les ennemis présents à l’écran mais dispose lui aussi de sa jauge de vie, et peut donc être blessé. La nourriture pour chien le soigne, et il en existe une variété qui le fait attaquer plus violemment si vous appuyez sur la direction haute pendant qu’il est là.
PUR COMME DU CRISTAL
Conquest of the Crystal Palace a beau être leur premier jeu, il n’empêche que Quest signait déjà là une belle réussite. Le scénario, pour bancal qu’il soit, est néanmoins construit, les personnages sont attachants et l’humour n’est pas en reste.
D’ailleurs les sprites ont un design déformé assez caricatural et ma foi bien mignon, et les décors sont riches en détails. Par contre les couleurs sont parfois bizarrement choisies : par exemple la montagne passe d’un coup du marron au vert, puis au gris, puis au rouge, sans qu’on comprenne trop pourquoi.
Les animations ne sont pas spécialement fluides, mais le jeu est vif et, s’il clignote beaucoup, il ne ralentit pas même en cas de surnombre de sprites à l’écran. Ajoutons que la bande-son est la meilleure qu’il m’ait été donné d’entendre sur la huit bits de Nintendo, et on tient là une belle réussite technique.
Qui plus est, le personnage répond bien aux injonctions et la prise en main se fait rapidement. La panoplie d’armes secondaires et l’intervention du chien étoffent suffisamment le gameplay pour éviter tout sentiment de lassitude.
Néanmoins, ce n’est pas parce qu’il n’y a que cinq niveaux qu’il faut penser pouvoir boucler le jeu en une demi-heure, en jouant uniquement avec la main droite et les yeux bandés. D’abord parce que lesdits niveaux sont très longs et tortueux à souhait (le dernier est même un labyrinthe), mais surtout parce qu’ils sont littéralement noyés sous des hordes de créatures aux déplacements vicieux, qui n’auront de cesse de vous pourrir la vie dès la seconde moitié du premier stage.
Conquest of the Crystal Palace mérite donc bien son nom puisque c’est à une véritable conquête que nous nous préparons, mais le plaisir des yeux et des oreilles compense l’atroce difficulté du jeu.