Breakthru est un jeu vidéo NES publié par Data Easten 1987 .

  • 1987
  • Shoot Them Up

Test du jeu vidéo Breakthru

1/5 — Bof… par

Si vous ne le savez pas encore, Data East était une boîte qui avait la fâcheuse tendance à regarder par dessus l’épaule du voisin pour lui piquer son idée. Métaphoriquement hein, je rappelle qu’il est difficile de regarder par dessus l’épaule d’une société nichée au 72e étage d’un building nippon. Ceci étant dit, j’ose espérer que ce Breakthru n’était inspiré de rien d’autre que de l’imagination fétide d’un aspirant programmeur en manque de reconnaissance.

UN SCÉNARIO DE HAUT VOL

Je vous fais le topo. Vous êtes à bord de votre jeep tanker toutes options lorsque vous recevez sur votre cadran de bord une transmission hautement prioritaire : Dassault s’est fait piquer son dernier cercueil volant alors qu’il était en pleine phase de test au-dessus des lignes ennemies. Déjà qu’ils se sont gentiment fait enfoncer le fondement par l’association gouvernement US-Boeing, vous comprendrez sans trop de mal que le père facho a un peu les boules. Bref, il faut récupérer le coucou avant qu’il ne se fasse déboulonner pour alimenter en lance-pierres la résistance cyno-swazilandaise. Ah que c’est chouette la géopolitique.

UNE BOUCHÉE POUR PAPA

Vous voilà donc embarqué pour une pure aventure trépidante où vous dirigez votre serpillière sur roulettes à travers cinq stages de shoot ‘em up au sol, une sorte de Commando horizontal en fin de compte. Où vous ne rencontrerez pas l’ombre du bout du caleçon d’un boss.

A votre disposition, un bouton pour balancer des salves de boulettes et un pour… sauter. En effet, il faudra régulièrement passer par dessus divers obstacles. Mais si vous n’avez plus qu’une seule main, autant abandonner tout de suite. En effet, il vous faudra aussi utiliser la croix directionnelle, non seulement pour vous diriger sur la largeur de l’écran avec haut et bas mais aussi pour accélérer (droite) ou ralentir (gauche). Accélérer permettra notamment de prendre de l’élan pour augmenter la longueur de vos sauts, mais aussi et surtout de jouer avec une vitesse de défilement un tout petit peu moins chiante que la normale.

Et ainsi vous allez traverser la montagne, un pont, la prairie, la ville et la base militaire en prenant garde aux divers types d’adversaires, que ce soient des mines qui explosent à votre passage, les piétons, camions et tanks qui tirent droit devant eux, les tours et super-chars qui tirent un peu n’importe où ou les très casse-burnes hélicoptères qui vous visent et vous balancent des missiles air-sol.

Il existe aussi quelques obstacles comme des caisses qui ne feront que vous ralentir lorsque vous foncerez bêtement sur elles. Certains de ces containers contiennent une amélioration pour votre tir de base, permettant de tirer en cône dans trois directions, alors que d’autres, fort rares, renferment une vie supplémentaire.

ON VA TOUT PÉTER

Et si on disait que le scénario est presque aussi inutile qu’il est ridicule ? Eh bien on serait sans doute dans le vrai, mais surtout on ne s’attaquerait pas au vrai problème. Parce que Breakthru souffre de défauts bien plus importants.

Ainsi en est-il des graphismes. Le jeu est bien vieux, et cela se ressent lorsqu’on le regarde. Les couleurs sont flashy, les décors sont minimalistes, mais alors que dire des sprites ? Ils sont petits, indéfinissables et le summum vient des soldats adverses plus petits encore que les Lemmings dans la conversion Game Boy, souvenez-vous.

Pas question non plus de vanter les animations du titre (les ennemis sont soit fixes, soit se contentent de foncer sur vous, et les clignotements et ralentissements sont légion), pas plus que de l’insupportable bande sonore qui tourne en boucle de manière affligeante lorsqu’elle ne laisse tout simplement pas la place aux abominables bruitages - il n’y a qu’une seule piste pour les deux.

La catastrophe se poursuit manette en main, lorsqu’on se rend compte que les tirs du char sont très limités, au contraire des sauts démentiels que l’on peut réaliser en prenant un max d’élan. Mais tout cela n’est rien en comparaison de la vitesse de défilement qui ferait passer Derrick - paix à son âme - pour un foudre de guerre.

Et puisqu’on achève bien les chevaux, terminons-en par le plus gros point noir du jeu. Parce que si vous allez vous faire royalement chier avec ce jeu mou et aussi compliqué que Winnie l’Ourson sur V.Smile, vous allez pas vous faire chier longtemps par contre. Les cinq niveaux ne sont pas bien longs, si bien qu’au bout d’une quinzaine de minutes vous en serez venu à bout.

Bravo, bien joué. Maintenant il ne vous reste plus qu’à jouer à un vrai jeu intéressant et compliqué, c’est-à-dire à peu près n’importe quel autre.

Breakthru