Batman est un jeu vidéo NES publié par Sunsoften 1989 .

  • 1989
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Batman

5/5 — Parfait ! par

Quasiment tous les connaisseurs du célèbre justicier masqué de Gotham City qui se sont un minimum penchés sur ses nombreuses adaptations en jeu vidéo sauront vous dire à quel point ce Batman sur NES est le plus mythique de tous.

1989, soit un an après la sortie du film de Tim Burton, l’équipe de Sunsoft profite du succès mérité de Batman pour l’adapter sur une console fraîchement pondue par Nintendo. J’ai nommé, (tulululu !) la plantureuse, mais néanmoins merveilleuse NES (ou Famicom au Japon). Première adaptation donc, première immixtion avec notre homme chauve-souris, et c’est parti…

Toujours à la poursuite de l’assassin de ses parents, Batman suivra le Joker jusqu’au bout de ses peines, mais devra pour cela passer par des endroits plutôt insolites et vaincre des monstres ma foi assez étranges aussi. L’intro montre la fameuse bat-mobile parcourant la ville, ce qui reste l’une des seules choses vraiment fidèles au film… (hum)

La claque ne se situera pas au niveau des graphismes, certainement sombres et pauvres en couleurs (bien que pour l’époque sur NES, c’était loin d’être moche…) mais plutôt au niveau de l’univers glauque et de l’intensité du jeu.

Un plaisir de jeu surprenant

Le premier niveau se situe dans les rues de Gotham City. Les sprites sont minuscules, l’animation primaire, mais la musique déchire, et la prise en main de Batman aussi.

La manette m’autorise deux touches d’action. Je commence par sauter dans tous les sens, et je me rends compte rapidement que les impulsions sont précises et dynamiques, et que les coups de poings aussi sont très vifs. Je pars alors comme un fou, entraîné par le rythme et la mélodie incroyable de la musique, avec cette satisfaction intense que je dirige un petit personnage tout frais et rapide. Les ennemis ne feront pas long feu, je dispose grâce au bouton select d’une mini-panoplie efficace de trois armes limitées : le boomerang, le pistolet et les shurikens. Je peux ramasser des munitions sur mes ennemis, et par ailleurs me baisser pour éviter leurs projectiles. Je décide de bondir sur les murs pour monter en hauteur. Je crois que c’est la première fois qu’on me permet de me cramponner aux murs de cette façon dans un jeu de plates-formes. L’appréhension des sauts sur les parois est importante, c’est de feeling dont j’ai besoin pour monter et ainsi éviter l’autre chemin, où les ennemis risquent de freiner mon ascension. J’arrive au sommet des toits, un gaillard volant me lance des ch’tites boulettes que je peux éviter facilement grâce à l’agilité de Batman. Je le pulvérise finalement à grands coups de boomerangs. Les bruitages sont agressifs, tout comme la musique qui s’emballe pour atteindre des pointes de sonorités dont je ne me lasse jamais. Un ninja m’attend patiemment de l’autre côté en bas de l’immeuble, lui aussi je le désintègre en moins de temps qu’il n’en faut pour entrevoir sa rapidité déferlante, le but étant de ne pas laisser respirer ses agresseurs. Le vrai boss se trouve juste après la sortie du niveau, lui par contre, fait moins figure d’amuse-gueule. Il vole et envoie bon nombre de lasers pas faciles à esquiver, mais j’ai la technique ! Le bourriner simplement à coups de boomerangs lorsqu’il descend vers moi.

Une ambiance monstrueuse

Les environnements à partir du niveau 2 sont tout à fait originaux, même s’ils ont pas mal de choses en commun avec ceux du film. On y retrouve bien l’empreinte d’une ville glauque, plongée au cœur d’une nuit glaciale, où la désolation et le désordre se sont installés depuis un bon moment déjà. Des égouts, des robots, des machines, mais surtout de la plate-forme géniale dans tous les domaines. L’ambiance néo-gothique est bien là, différemment représentée par rapport au film certes, mais c’est ici qu’on s’aperçoit de la créativité désinvolte du titre de Sunsoft. Les développeurs se sont détachés des environnement du film tout en sachant rester crédibles dans leur travail. Les ennemis sont pour la plupart des androïdes ou des machines, parfois de grosses bestioles très rapides (niveau 3). Les musiques excellentes (peut-être les meilleures digitalisées à l’époque sur la NES) restent dans l’esprit du joueur, lui même stupéfait par la prise en main impeccable de son héros. La marge de progression entre un débutant et un professionnel de ce jeu est large, presque plus que pour un Mario. Les niveaux sont sombres tout en restant variés et riches dans leur structure.

Batman accroche le joueur par sa présence solennelle dans le jeu. L’univers est en effet en pleine osmose avec lui, comme si ce héros au destin tragique était attiré par la destruction et la tristesse de son monde. Son seul espoir est de retrouver le Joker pour éviter la fin du monde !

La meilleure adaptation de Batman (même devant celle de Batman & Robin sur SNES)

Jamais, je dis bien jamais l’adaptation d’un film en jeu vidéo ne m’aura autant satisfait que celle-ci. Car non content de garder l’ambiance contenue de Gotham City, l’équipe de Sunsoft a fait preuve d’innovation en imaginant et en s’appropriant un univers parallèle à celui du film.

Les niveaux sont impitoyables, la difficulté progressive, l’ambiance immersive, les musiques géniales (mais alors vraiment, mention spéciale à ce niveau là), la jouabilité ultra intuitive ! Que devrais-je rajouter pour que vous vous jetiez sur cette perle ? Et tout de suite s’il vous plaît, merci.

Batman