Aladdin est un jeu vidéo NES publié par Avalon Interactiveen 1994 .

  • 1994
  • Plates-formes

Test du jeu vidéo Aladdin

2/5 — Presque bien par

Développé par NMS Software, édité en Europe (uniquement) par Avalon Interactive (Virgin) en 1994.

Le dessin animé de l’empire Walt Disney, que l’on put admirer dans les salles obscures en 1992, fut un succès certain, et aboutit à une exploitation merchandising conséquente, à laquelle les jeux vidéo n’échappèrent pas.

La NES, alors en fin de vie, accueillit elle aussi les aventures d’Aladdin le voleur et de son singe Abu (tu t’es vu quand t’Abu ?). Un privilège réservé seulement à nous autres Européens. Privilège ? Heu… pas vraiment, en fait.

Une histoire éternelle

Si d’aventure vous n’êtes pas familier avec ce classique conte des Mille et Une Nuits, un petit rappel s’impose : Aladdin est un jeune homme vivant d’expédients dans la ville d’Agrabah, accompagné de son fidèle singe Abu. Son passe-temps favori est le chapardage, plus par nécessité que par goût du risque. Que voulez-vous, faut bien manger…

Le sultan d’Agrabah est entouré de deux personnes diamétralement opposées : sa douce et ravissante fille la princesse Jasmine, et son vilain conspirateur de grand vizir, le machiavélique Jafar.

Ce dernier souhaite s’emparer d’une lampe merveilleuse qui serait cachée au plus profond d’une grotte située en plein désert : la caverne merveilleuse. Or, seul un être au cœur pur peut s’aventurer dans les entrailles de cet endroit sans subir son courroux (car la caverne est vivante !).

Usant de la ruse, Jafar persuade Aladdin de se rendre dans le désert et de lui ramener la lampe, avec laquelle il a bien l’intention de devenir sultan à la place du sultan.

Dans la lampe réside un génie tout bleu (non ce n’est pas un Schtroumpf), qui peut exaucer tout vœu qui lui est demandé (à part ressusciter les morts ou faire tomber amoureux…). Et si vous voulez en savoir plus, louez le film.

Construction des niveaux

Aladdin est un jeu classique de plates-formes ; en fait c’est globalement le même jeu que sur Super NES et Mega Drive au point de vue du déroulement de l’aventure (vu que celle-ci est basée sur le film). On avance de gauche à droite en grimpant à des cordes, en progressant de degré en degré, etc. On traversera successivement le marché d’Agrabah, le désert, les toits d’Agrabah, les cachots du sultan, la caverne merveilleuse (dont la fuite en tapis volant), la lampe du génie, la pyramide (pas présente dans le film mais bien dans les autres versions du jeu citées plus haut), le palais du sultan, et puis celui de Jafar, à l’issue duquel on affrontera le vizir en personne. Sans oublier le niveau en tapis volant durant lequel il faut simplement attraper le maximum de diamants.

Les ennemis vont des gardes du palais aux serpents en passant par des volatiles peu facilement identifiables (des chauve-souris je présume). Sans oublier les mégères qui balancent des pots de chambre par les fenêtres…

On trouvera en outre divers objets et boni qu’il est toujours bon de ramasser : pommes comme munitions, diamants, têtes de génie, pain et dinde pour reprendre des forces, et le scarabée qui ouvre la caverne, qui vous permettra d’accéder à un petit jeu bonus en fin de niveau.

Réalisation technique

Mon premier motif d’irritation est survenu lors de l’introduction, durant laquelle des images s’affichent à l’écran –en gros, Jafar qui complote pour trouver quelqu’un qui puisse pénétrer dans la caverne aux merveilles– avec du texte. Ce texte est difficile à lire car mal affiché et se confondant avec le fond. Ca commence bien…

L’animation du héros, ainsi que des autres sprites en général, est bien réalisée et fidèle à l’esprit Disney. Mais pourquoi ces sprites sont-ils si petits et peu détaillés ?

Lorsqu’il reste immobile, Aladdin s’appuie sur son cimeterre pour patienter, puis joue avec une pomme. Chouette. Quand il s’accroupit il a vraiment l’air tout plat ! Les ennemis sont lents et pas très dégourdis.

Par contre, la maniabilité souffre d’une gestion des collisions trop imprécise, et il est difficile de bien contrôler le personnage, d’autant plus qu’une forte inertie vient plomber le tout, notamment lors des sauts, malgré que ceux-ci soient dirigeables. Il est difficile d’atterrir avec précision, et le temps conséquent pendant lequel on reste en l’air –d’autant plus que l’on se déplace lentement – nous rend vulnérable aux attaques ennemies. C’est fort dommage car cela plombe le jeu. On a l’impression d’être en apesanteur. S’agripper aux cordes reste assez imprécis, comme sauter de plate-forme en plate-forme, ce qui peut finir par franchement énerver. Pas question ici d’effectuer des enchaînements de bonds comme dans Mario, chaque saut ou presque se devra d’être préparé. Maniabilité douteuse, donc. Par ailleurs on a aussi la possibilité de s’accrocher par les bras à des plates-formes horizontales et de passer au-dessus d’obstacles de la sorte.

Aladdin attaque soit à l’aide de son cimeterre, soit en lançant des pommes sur ses adversaires, ce qui se révèle assez imprécis comme attaque vu que ces dernières souffrent du même problème d’inertie. Pour toucher un ennemi éloigné il faudra parfois sauter et lancer la pomme en l’air pour qu’elle lui retombe dessus. La gestion des collisions n’est d’ailleurs pas optimale puisqu’on a souvent le cas où la pomme passe largement au-dessus mais le tue quand même.

Les décors sont assez pauvres en variété de couleurs. Le marché d’Agrabah, par exemple, présente des décors vert pomme et bruns, avec un fond uniforme blanc entre les bâtiments. Dans le désert on a un ciel uniformément bleu et le sable vert sale (ou jaune sale ?). La caverne aux merveilles est toute dans une teinte mauve (opinion arrêtée dans la mesure des possibilités de mes pauvres yeux de daltonien) puis lors de la fuite, des couleurs rougeâtres et noires (on signalera par ailleurs l’absence d’animation au niveau de la lave dans ce niveau, et de manière générale pas grand-chose ne bouge à l’écran hormis les différents protagonistes). Le niveau où l’on fuit sur le tapis est si monotone ! La vague qui apparaît progressivement derrière Aladdin n’est pas animée, elle est juste là ; il n’y a d’autres sons que les ‘bips’ lorsqu’on s’empare d’un objet (sauf la musique bien sûr). C’est si basique et peu accrocheur !

De manière générale les couleurs choisies sont peu vives, souvent dans des tons semblables, ce qui rend le visuel des niveaux particulièrement monotone. On note aussi des clignotements et ralentissements par endroits, voire la disparition momentanée d’un sprite ennemi, notamment dans le palais du sultan et de Jafar, mais pas uniquement.

Les musiques reprennent des thèmes du film, mais restent monotones. On en a une seule jusqu’à la caverne aux merveilles. Puis une dans la caverne, et je crois (j’ai oublié…) pour le palais. Les basses souvent fort présentes se mêlent aux crachotements habituels de cette machine. Les bruitages sont corrects mais très peu nombreux (le rocher qui vous poursuit dans la caverne n’émet pas un son !). Pas terrible non plus, donc.

En bref

Pour un jeu paru sur NES en 1994, on peut se dire que le résultat est pauvre. La maniabilité est largement perfectible, malgré qu’elle se cache derrière une animation plutôt bien vue. La qualité graphique reste en deçà d’autres jeux sortis précédemment sur la même console ; la monotonie dégagée par les décors risque de vous arracher un bâillement ou l’autre. Le côté sonore ne s’en sort pas mieux puisque tout est dominé par les musiques insipides. Les bruitages qui devraient ponctuer les différents événements se passant à l’écran sont absents, ce qui accentue l’ennui.

Ce jeu a manifestement été sorti pour capitaliser sur le succès du film et plumer les pauvres joueurs qui n’avaient pas encore pu se payer une SNES ou une Megadrive. Un bon conseil : intéressez-vous aux versions SNES et Megadrive plutôt qu’à celle-ci.

Verdict : 4/10

Aladdin