(Al Unser Jr.'s) Turbo Racing est un jeu vidéo NES publié par Data Easten 1989 .

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  • Course

Test du jeu vidéo (Al Unser Jr.'s) Turbo Racing

5/5 — Parfait ! par

Développé et édité par Data East sur NES uniquement, en 1989 pour le Japon, 90 pour les USA et 91 pour l’Europe.

Peu de jeux de course figurant au catalogue NES sont passés à la postérité. Le plus connu d’entre eux devant être le sympathique Rad Racer. Pourtant, l’un d’eux mérite beaucoup mieux que l’anonymat auquel il est voué. Fans de retrogaming, ne passez pas à côté de Turbo Racing.

Développé par Data East dès 1988, ce titre possède autant de noms que de régions d’édition.

Appelé World Grand Prix : Pole to Finish au Pays du Soleil Levant, il est surtout connu sous le titre Al Unser Jr.’s Turbo Racing aux États-Unis. Toute référence à ce célèbre pilote américain, double vainqueur des 500 Miles d’Indianapolis et de CART, a été judicieusement ôtée pour la version européenne, où son nom ne parle à grand monde.

OUPS, J’AI FAIT GRAVIER

Plus qu’un jeu de course, **Al Unser Jr.’s **Turbo Racing est une véritable simulation de Formule 1, comme la référence à Al Unser ne le sous-entend pas du tout. Les Ricains cherchaient un nom identifiable pour mieux vendre leur bout de gras, mais manque de pot, les champions de F1 ne courent pas les rues dans leur contrée. C’est donc une célébrité d’une autre discipline motorisée qui s’y est collée. Un peu comme si on appelait un jeu de football américain « Zinedine Zidane’s Football »…

Turbo Racing vous permet de disputer une saison de formule 1 complète, dans les conditions réelles de la discipline reine du sport automobile.

3 modes de jeu sont disponibles : contre-la-montre (ou essais libres) seul sur la piste, contre-la-montre avec des concurrents et championnat du monde. Pas grand-chose à développer concernant les 2 premiers, qui vous donnent l’opportunité de vous entraîner sur le circuit de votre choix.

Le mode « championnat du monde » consiste à disputer toute une saison, en se mesurant aux meilleurs pilotes de la planète l’espace de 16 Grands Prix.

Ces 16 circuits sont fortement inspirés de ceux empruntés par les pilotes en 1988, à quelques variantes près. Certaines courses ont été remplacées par d’autres, l’ordre chronologique des épreuves a été bouleversé, et les tracés n’ont pas été reproduits à l’identique. Des adaptations qui n’occasionnent franchement aucun désagrément.

Courir un Grand Prix consiste à boucler un certain nombre de tours de piste. Dans ce jeu, le nombre de tours à parcourir oscille entre 6 et 10, en fonction de la linéarité du tracé. Aucune limite de temps n’est requise, c’est la place d’arrivée qui sera prise en compte.

Sur les 26 concurrents au départ de chaque compétition, les 6 premiers marqueront des points (9-6-4-3-2-1) selon le système en vigueur à l’époque. Le pilote ayant cumulé le plus grand nombre de points à la fin de la saison sera sacré Champion du Monde.

Mais ce n’est pas tout ! Avant chaque GP, Turbo Racing vous donne la possibilité de reconnaître le parcours sous la forme d’essais libres. Vous pouvez boucler autant de tours qu’il vous sied, chercher à maximiser votre temps par tour, et repérer les courbes les plus dangereuses, et la meilleure façon de les aborder.

Une fois que vous vous sentez au point, il sera temps d’attaquer les essais qualificatifs. Ceux-ci consistent à boucler un tour de piste unique. Votre temps, ainsi que celui de vos concurrents, sera pris en compte afin de déterminer la disposition sur la grille de départ. Si vous avez le meilleur temps, vous partirez en pôle position, ce qui est un avantage considérable ; si vous vous loupez, vous partirez au-delà de la 20e place, et aurez autant d’adversaires à remonter pour remporter la palme !

Le gameplay est relativement classique. Un bouton pour accélérer, un pour freiner, la croix directionnelle pour se diriger, et la touche haut pour passer les vitesses. Une fois la 3e vitesse poussée au max, vous pouvez activer le turbo, en restant appuyé sur haut, et ainsi atteindre les 230 mph. Cependant, le turbo consomme du super carburant, dont le compteur est affiché à l’écran (par simplification, on considère que rouler en mode normal ne vous oblige pas à vous ravitailler). Si vous épuisez votre jauge de turbo, il vous faudra impérativement faire le plein en rentrant au stand à la fin du tour en cours. Si vous ne le faites pas, vous serez contraint à l’abandon, et vous vous verrez attribuer la 26e place. De manière similaire, les collisions et sorties de piste endommagent votre bolide. Si celui-ci se prend trop de dommages, votre tableau de bord vous signalera une défectuosité moteur, qu’il faudra réparer au prochain arrêt au stand. À vous de choisir une stratégie de course, entre enclencher le turbo aussi souvent et longtemps que possible mais faire plusieurs arrêts au stand, et l’économiser de façon à minimiser les arrêts. Lors de chaque rentrée au stand, vous pourrez faire le plein et/ou réparer, et obtenir l’état des positions de course.

Dernière caractéristique notable : le jeu prévoit un mode facile et un mode difficile. Plus exactement, il vous laisse choisir entre incarner Al Unser (appelé « Driver » en version PAL) et conduire sa voiture, la meilleure du plateau, ou créer votre propre partie, en choisissant un nom de pilote, en définissant le design et les paramètres de votre Formule 1 (et affronter le champion).

Le jeu prévoit en effet un volet « gestion des paramètres de la voiture », sous forme de points à attribuer dans 6 secteurs statistiques différents : vitesse pure, accélération, turbo (points de turbo disponibles au départ d’un GP), suspension (tenue de route de la voiture), durabilité (capacité de la F1 à encaisser les chocs) et arrêt au stand (la dextérité de votre équipe à faire son boulot). De 1 à 10 points peuvent être dotés à chaque secteur, 10 offrant le maximum de performance.

En mode facile, la voiture de « Driver » est déjà boostée au max dès le premier GP (60 points), ce qui vous permet de vous concentrer sur la course. En mode création de partie en revanche, vous ne disposez que de 20 points avant la première course. Si vous finissez dans les points, vous gagnez de 1 à 3 points supplémentaires par course. À vous de répartir au mieux vos points, en fonction des spécificités de chaque circuit. Al Unser sera toutefois là pour prodiguer de bons conseils avant chaque course.

Finir le jeu avec « Driver » est une première étape ; le terminer avec une nouvelle voiture en est une autre, qui multiplie d’autant la durée de vie.

Signalons que le jeu sauvegarde 3 parties différentes en même temps. Nul besoin de rentrer un mot de passe ou même de sauvegarder avant de quitter ; dès que vous rallumez la console, on vous ramène au moment de la saison où vous avez stoppé.

DES DÉFAUTS ? PAS VRAIMENT !

Turbo Racing prévoit donc pas mal de modes et de possibilités de jeu, là où la plupart des jeux de course de son époque offrent uniquement de rouler contre le temps. Mais ce n’est pas tout.

Le contrôle de la voiture est proprement excellent. Elle tient bien la route (surtout lorsque la suspension est au niveau maximal), les commandes sont faciles à maîtriser, on ressent un réel plaisir de conduire.

Ce qui frappe, c’est le réalisme de la simulation. Les concurrents sont particulièrement bien paramétrés, leur comportement sur la piste est cohérent, notamment lors du départ. Celui-ci propose la même intensité, et revêt la même importance que dans la réalité. En négociant bien ce moment clé, vous pourrez occuper directement la tête de course, alors qu’en cas de collision précoce, vous devrez repartir de la queue du peloton !

Ne croyez pas la course gagnée lorsque vous passez en tête, il faudra veiller à maintenir la position, tout en doublant les retardataires.

Autre élément intéressant : vos concurrents ne sont pas forcément réguliers au cours de la saison, l’ordre d’arrivée varie quasiment à chaque circuit (contrairement à un Super Mario Kart par exemple). Ce qui signifie que même avec un débours d’une dizaine de points à 2 ou 3 circuits de la fin du championnat, rien n’est joué, vous pouvez toujours compter sur une défaillance des leaders. C’est tant mieux pour le challenge.

Aucun des 16 circuits ne ressemble à un autre en terme de tracé ; certains sont constitués de longues lignes droites permettant une large utilisation du turbo, là où d’autres n’offrent qu’une succession de virages plus ou moins obtus. On passe même de temps à autre sur des petites butes réduisant la portée de votre champ de vision. Pas très réaliste ça, mais on y gagne en adrénaline.

La réalisation technique est complètement à l’avenant des possibilités de jeu et du gameplay.

Les graphismes sont assez jolis, les voitures bien modélisées. Les développeurs ont pris soin de dresser un arrière-plan conforme à la région où se déroule la course (on voit la Tour Eiffel pour le GP de France, le Parlement de Budapest pour la Hongrie, des temples aztèques pour le Mexique…), avec un ciel plus ou moins nuageux, et coloré en fonction du moment de la journée (le ciel se teinte de rose quand vient le crépuscule). De la belle ouvrage !

Le jeu vous montre également toutes les phases de la course : présentation générale, présentation du circuit, conseils de Al Unser, voitures sur la grille de départ, arrêt au stand, puis classement, avec récompense spéciale lorsque vous gagnez un Grand Prix.

La bande-son est elle aussi de qualité. Avant chaque course, vous pouvez choisir un thème musical parmi 4, ou bien vous laisser bercer par le seul vrombissement des moteurs.

RÉSUMÉ

Turbo Racing est l’un de mes jeux NES préférés.

Il s’avère être une excellente simulation de F1, super maniable, proposant un challenge excitant, possédant une jolie durée de vie grâce à 2 modes de difficulté bien distincts, et en plus le titre est agréable à regarder et à écouter.

Note maximale sans hésitation.

(Al Unser Jr.'s) Turbo Racing