En l’an 5012, une étrange et monstrueuse créature approche dangereusement de notre planète Abadox. Il s’agit de Parasitis (quel nom ridicule), un énorme organisme qui engloutit tout sur son passage, son appétit est si gigantesque qu’il a, par le passé, avalé des galaxies entières. Afin de contrer ce monstre, toute la flotte d’Abadox est envoyée à sa rencontre. Malheureusement, toute une armée sort des entrailles de Parasitis et balaye les dernières résistances des humains. Finalement la planète est complètement engloutie et avec une station orbitale où résidait la princesse Maria. Franchement, qu’est ce que cette princesse Truc-Muche vient faire dans l’histoire ? Bon, ce n’est pas tout mais comme le lieutenant Nazal (un nom encore plus ridicule) est le seul survivant de ce cataclysme, il part latter cette foutue créature. C’est bizarre, mais l’histoire est familière, ne serait-elle pas complètement copiée sur celle de **Life Force **?
Opération chirurgicale (ou plutôt boucherie) :
L’aventure commence par une intro accompagnée d’une musique fabuleuse. Elle est certes courte, pourtant elle nous plonge instantanément dans l’atmosphère du jeu. Et quelle atmosphère ! Lors de cette mission vous allez devenir un apprenti chirurgien. Au fur et à mesure de votre avancée dans le jeu, vous vous enfoncerez toujours plus profondément dans le corps répugnant de Parasitis. Le premier niveau débute à la surface de cette sorte de planète vivante. Le sol organique est jonché des carcasses de l’armée défunte d’Abadox. Faisant fi de cette vision d’horreur, vous prenez votre courage à 2 mains pour affronter les ennemis venant vers vous. Ils sont tous plus épouvantables les uns que les autres. Une escadrille d’yeux, des têtes de morts ou encore des bouches affamées ne chercheront qu’à vous détruire.
Après quelques mètres, un demi-boss fait déjà son apparition et présage une difficulté élevée. En effet, bien qu’il s’agisse du premier gros monstre, il n’est pas aisé de le battre. La pauvre bête décharnée garde férocement l’accès des entrailles de Parasitis. Une fois vaincue vous entrez donc au cœur du monstre en empruntant la voie buccale. Le chemin est parsemé de dents mouvantes rappelant immédiatement le premier niveau de Life Force. Enfin, le stage est fermé par une tête sortant des parois visqueuses qui ressemblent à de la cervelle. Ensuite, les yeux sortent de leur orbite et laissent un trou béant à la place. Beurk, c’est dégueulasse !
Bandes de copieurs !
Il vous en faut plus pour vous dégoûter ou vous décourager. Le Boss détruit, le passage vers le niveau suivant est libre. Et là, oh surprise ! Le scrolling change de sens. Auparavant, le shoot se présentait comme un Shoot Them Up horizontal et maintenant il est vertical. Désormais, c’est évident, les développeurs de chez Natsume ont intégralement repompé leurs idées sur le shoot de chez Konami. Ils ont tout de même ajouté de subtiles différences. Dans Life Force, le vaisseau monte vers le haut de l’écran, alors que dans Abadox il descend. Le choix n’est pas anodin et renforce notre impression de s’enfoncer dans le corps de Parasitis. Au contraire du shoot de Konami, Abadox reste fidèle à sa ligne de conduite et nous gardons toujours le sentiment d’être enfermé dans un corps gigantesque.
Les décors sont principalement organiques. Ils vibrent au rythme cardiaque du monstre ou représentent des boyaux dégoulinant de sang. La plupart des boss ou des demi-boss figurent des créatures vivant les entrailles à l’air et franchement, ils en jettent un max. D’accord, les monstres de fin de stage ne sont que des éléments du décor et restent fixes. Pourtant, leur taille occupe une grosse partie de l’écran, leur donnant une stature imposante.
Outch ! Ca fait mal !
C’est bien beau de regarder le paysage, mais vous n’êtes pas ici pour faire une balade. Vous devez blaster tout ce qui bouge, et aussi ce qui ne bouge pas. A votre disposition, vous avez plusieurs types de bonus. D’une part, ceux permettant de changer d’arme. Parmi elles, vous trouverez les tirs multiples, les missiles, les lasers, etc. Et d’autre part, ceux améliorant votre statut, en augmentant votre vitesse, votre bouclier protecteur ou en vous adjoignant des boules protectrices. Afin de pimenter le jeu, le bouclier et les boules ne durent pas éternellement. A chaque collision, leur pouvoir diminue. Ainsi, quand elles deviennent bleues, cela signifie qu’elles vont bientôt disparaître. Si vous réussissez à récupérer le bonus adéquat, elles se régénéreront. Voilà une idée cette fois-ci pompée sur Zanac. Comme les pouvoirs < P > et < B > ont une durée limitée, il faut toujours faire la course aux bonus pour garder son maximum de puissance.
Mieux que Life Force ?
Dès les premiers instants, vous remarquez tout de suite qu’Abadox est copié sans vergogne sur Life Force. La notice retrace quasiment le même scénario et le jeu est architecturé de façon identique. C’est-à-dire qu’il reprend le principe du scrolling alterné, une fois horizontal et l’autre vertical. Quel est le meilleur des deux ? L’original ou la copie ?
Techniquement Abadox est supérieur à son prédécesseur. Les musiques sont excellentes, beaucoup plus rythmées et en accord avec l’ambiance du jeu. Justement, l’ambiance d’Abadox donne un plus à cette copie. L’univers gore et morbide garde ses traits du début jusqu’à la fin. En revanche Life Force se disperse et propose des niveaux sans aucun rapport. De plus, le level design du shoot de Konami semble moins impressionnant que celui de Natsume. Ce dernier apporte plus de couleurs et de détails dans l’environnement. Les Boss sont plus gros et colorés, néanmoins ils restent moins imposants car à la différence de Life Force, ils demeurent immobiles.
Du point de vue du plaisir de jeu, Life Force semble l’emporter. D’abord, à cause de la trop grande difficulté d’Abadox, qui dans le dernier niveau énerve plus qu’elle ne motive. De plus elle est très mal dosée, puisque le stage 2 est beaucoup plus dur que le suivant. Ensuite, les programmeurs de chez Natsume ont fait preuve de peu (ou pas) d’originalité. L’intérêt de leur produit ne réside que dans l’ambiance gore qui s’en dégage, au-delà ce shoot est ultra-classique. Bien que copié sur Life Force, il n’en a pas l’aura. Ainsi, Abadox est un bon shoot bien bourrin, techniquement impressionnant mais sans surprise.