A Boy and his Blob : Trouble on Blobolonia est un jeu vidéo NES publié par Absolute Entertainmenten 1990 .

  • 1990
  • Aventure

Test du jeu vidéo A Boy and his Blob : Trouble on Blobolonia

4/5 — Exceptionnel ! par

_Fushigi na Blobby : Blobania no Kiki

Développé et édité par Absolute Entertainment (David Crane), paru en 1990._

Pauvre Blobert ! Sa planète natale, Blobolonia, est sous la coupe d’un empereur de la malbouffe ! En effet celui-ci oblige ses sujets à manger du chocolat et des sucreries, et proscrit les vitamines. Mais quelle horreur !!!

Voici donc notre Blob qui débarque sur Terre, plein de l’espoir qu’il a de trouver quelqu’un qui puisse l’aider à ramener la démocratie (ou la blobocratie… ?) sur sa planète. C’est alors qu’il vous rencontre ! Oui, vous !

Comme vous avez le cœur sur la main et ne pouvez refuser à ce charmant petit être désemparé l’aide dont il a besoin, vous partez de concert botter les fesses (ou ce qui en tient lieu sur Blobolonia) du tyran adipeux.

Métamorphose(s) !

Mais comment, jeune présomptueux, allez-vous vous y prendre pour déposer le potentat ? Après tout, vous n’êtes jamais qu’un gamin sans talent particulier.

Eh bien, c’est votre nouvel ami Blobert (Blob pour les intimes) qui va vous prêter main forte (ou ce qui en tient lieu sur… ah, vous avez compris ? Ok…). En effet, votre compagnon gélatineux possède la faculté – extraordinaire pour les vertébrés que nous sommes – de prendre de nombreuses apparences. Et cette aptitude va vous permettre de franchir la plupart des obstacles qui ne vont pas manquer de se dresser sur votre chemin.

On peut franchement affirmer que sans Blob, le garçon est très limité. Vivent les échanges intergalactiques !

The Freshmaker

Néanmoins, Blobert ne peut pas se métamorphoser comme cela. Il a besoin d’ingérer une dragée dont le parfum déterminera l’apparence qu’il prendra. Ainsi, la réglisse le transformera en échelle, alors que le miel en fera un oiseau. La mandarine le changera en trampoline, la vanille en parapluie ou encore la pomme lui donnera l’apparence d’un cric. Sans oublier les trous, bulles, noix de coco et autres fusils à vitamines.

A noter ici que, le jeu étant bien évidemment en anglais (US), les noms des différentes pastilles présentent une certaine similitude (phonétique notamment) avec la forme que chacune confère au Blob. Une bonne occasion d’enrichir votre vocabulaire dans la langue de nos amis ricains (Si, si, je les aime bien malgré tout…).

Dedalus Inc.

Vous allez donc arpenter les égouts et cavernes situés sous New York City (j’ignore s’il y a réellement des grottes là-dessous, mais pourquoi pas ?) puis Blobolonia itself ! La construction des niveaux se présente sous la forme de tableaux fixes d’un écran, lesquels mis bout à bout forment un labyrinthe dont les énigmes vous ralentiront plusieurs fois. Car outre la « simple » difficulté de trouver son chemin, il va s’agir de faire bon usage des capacités de Blobert au(x) moment(s) opportun(s). S’agit-il de se laisser choir dans un gouffre noir ? De s’immerger dans un lac souterrain ? D’atteindre une plateforme apparemment hors d’atteinte, justement ? De franchir un précipice de prime abord infranchissable ? D’éviter des chutes de rochers (on n’est pas à Dinant pourtant) ? Tout cela vous le réaliserez en donnant au blob la dragée la plus appropriée.

Attention toutefois : Blobert n’est pas très rapide et se laisse distancier facilement si vous n’y prenez pas garde. Si d’aventure il devait se retrouver bloqué à plusieurs écrans de vous, parce que dans votre hâte vous n’avez pas pris garde à lui, sifflez ! Médor Blob reviendra vers vous en bondissant joyeusement.

Par contre si vous souhaitez le rappeler à vos côtés après vous être hissé au sommet d’une plate-forme en le laissant tout en bas, balancez-lui la pastille au miel (ça le changera en oiseau) ou celle au ketchup (celle-là, il ne l’aime pas, donc en toute logique il se précipitera vers vous (oui je sais, il y a aussi quelque chose qui m’échappe… mais que voulez-vous ? C’est la vie.). Enfin, le principal c’est qu’il vous rattrape (en anglais : « catch up ». Mais oui ils peuvent être marrants en Amérique, ha ha ha !).

Vous devez explorer ces régions pour trouver des trésors disséminés, lesquels vous permettront d’acheter des vitamines, lesquelles viendront bien à point pour alimenter le fusil et dégommer les créatures hostiles de Blobolonia. Une fois le magot amassé, il faudra retrouver l’unique sortie des égouts, acquérir les vitamines, transformer Blobert en fusée et… décoller pour Blobolonia. Attention : il vous faudra deux dragées pour transformer Blobert en clé… et il n’en existe que deux dans tout le jeu ! Perdez-en une et vous pouvez recommencer tout.

Et techniquement ?

Les graphismes sont bons, malgré le fait que les sprites soient de taille moyenne et plutôt sommaires. Celui du garçon est le moins élaboré ; Blob a des petites mimiques quand on lui donne une dragée (il fronce les sourcils s’il la manque).

Les décors sont très colorés – moins dans les séquences souterraines, bien entendu, quoique… Le tout début du jeu, en surface, nous permet d’admirer un panorama new yorkais de fort bon aloi, tandis que Blobolonia nous transporte au début dans un paysage campagnard enchanteur. Il se dégage une atmosphère (je trouve) assez joyeuse dans ces niveaux en surface. Les grottes sont bien sûr moins colorées et détaillées, mais l’ambiance qui s’en dégage est tout aussi intéressante, dans un autre registre.

L’animation est bonne, mais le garçon possède une inertie (il glisse un court instant avant de s’arrêter de courir) qui corse fort les choses. Il n’est en effet pas rare qu’il chute d’une plate-forme ou percute un ennemi.

Il n’y a sinon pas énormément de sprites animés : les ennemis ne sont pas en nombre (rochers, molaires géantes, pop corn, cerises explosives, serpents, marshmallows, …) et bien souvent ils sont réalisés fort sommairement. Ce sont les énigmes qui sont votre principal adversaire.

On n’observe ni clignotements ni ralentissements. Signalons aussi qu’il est parfois délicat de positionner le Blob exactement où l’on souhaite.

Musicalement, les musiques sont dans un registre assez rapide rythmiquement (on dirait « up tempo » en anglais), plutôt entraînantes mais pas mémorables. Les bruitages sont très rares (sifflement, transformation de Blob, et c’est à peu près tout) et basiques.

En bref

Ce qui retient surtout l’attention dans A Boy and his Blob, c’est le concept. Nous n’avons pas à faire ici à un jeu d’action ou de plates-formes traditionnel, mais plutôt à un jeu de réflexion / aventure situé dans un environnement rappelant ces derniers.

Certes, les possibilités n’ont pas été poussées aussi loin que ce qui aurait pu être possible, et on est pas mal limité dans les choix à effectuer. Ceci dit, ce jeu représente une variation intéressante aux jeux plus traditionnels de plates-formes à la Super Mario, ou d’action à la Castlevania ou Probotector.

De plus il possède une atmosphère et un cachet qui lui sont propres, et lui confèrent une personnalité propre.

A Boy and his Blob n’est pas exempt de défauts, mais il propose une manière de jouer innovante qui, à mon sens, aurait mérité plus d’attention.

Verdict : 8/10

A Boy and his Blob : Trouble on Blobolonia