Chaque année pendant quatre ans, ADK (ex-Alpha Denshi, l’un des studios de SNK les plus connus) développa un nouvel épisode de sa licence fétiche.
Célèbre série de beat ‘em up, surtout parce qu’elle fut l’une des premières sur Neo Geo, la saga n’a pourtant pas que des fans. Il est vrai que la maniabilité douteuse (pompée sur le tout premier Street Fighter en fait) à base d’appuis plus ou moins longs sur les boutons avait de quoi décourager…
SPIRALE TEMPORELLE
Le Dr Brown, scientifique génial, a créé une machine à remonter le temps et s’en sert pour organiser un tournoi entre figures historiques à travers les âges. C’est le même scénario pour tous les épisodes de la série, en arcade du moins.
ET POUR UN BOUTON DE PLUS
Ce sont cette fois-ci seize personnages issus des trois précédents épisodes que vous pourrez sélectionner. S’ajoutent à ce roster conséquent deux boss et un personnage secret.
Leur appartenance à l’Histoire ou aux légendes, c’est le petit plus qui les différencie de la concurrence : Brocken le cyborg nazi, malgré son anachronisme flagrant, ressemble au Strolheim de Jojo’s Venture. Le pirate Captain Kidd est inspiré du célèbre William Kidd. Kim Dragon est un sosie de Bruce Lee. Erick le viking, c’est bien sûr Erik le Rouge. Hanzou Httori et Kotaro Fuuma, les Ryu et Ken du jeu, sont inspirés des deux héros du Japon médiéval, le second ayant tué le premier. Julius Carn le Mongol est une adaptation libre de Genghis Khan. Johnny Maximum le footballeur américain mort-vivant est un émule de Joe Montana. Jack le punk est la vision d’ADK du fameux éventreur de Londres, alors que Janne la femme-chevalier est celle de notre pucelle nationale. Mudman se base quant à lui sur les aborigènes des îles du Pacifique. Muscle Power le catcheur était une copie conforme de Hulk Hogan, mais son design change dans cet opus. Rasputin le sorcier est inspiré du célèbre philosophe russe, et son maniement original a ensuite été allègrement plagié par Capcom pour la momie de Vampire Savior, Anakaris il me semble. Ryofu est basé sur Lü Bu, fameux général chinois de l’ère des Trois Royaumes. Ryoko Izumo est une judokette, sosie de Ryoko Tamura lorsqu’elle était jeune. Shura est un expert en mue-tai. Son Gokuu enfin, le personnage secret, n’est bien entendu pas tiré de Dragon Ball mais bien de son inspiration, la Légende du Roi des Singes.
Une fois votre choix fait, vous allez devoir affronter dix des autres personnages puis les deux boss, dans de traditionnels combats en deux rounds gagnants.
Cette fois, enfin diront certains, vous disposez de quatre boutons. Fini la combinaison pied-poing-choppe, et place à un gameplay plus traditionnel : deux boutons pour deux puissances de coups de poings, les deux autres pour les coups de pieds, eux aussi faibles ou normaux. Quant aux projections, elles se réalisent de manière standard, en s’approchant et en appuyant sur le bouton de poing.
Ce changement en implique d’autres, à commencer par de nouvelles palettes de coups pour tous les personnages. En appuyant sur les boutons A, B et C en même temps, vous réalisez une attaque dite « ABC », tout bêtement. Cette attaque a un effet différent selon le personnage : faire semblant de réaliser un coup spécial, envoyer un projectile, casser une garde, etc.
Restent les coups spéciaux. Ceux-ci sont réalisables au moyen de manipulations plus ou moins simples selon le combattant, et vous pouvez réaliser un super coup spécial en remplissant la jauge de « HERO », remplissage que vous effectuez simplement en frappant l’adversaire.
PERSONNE N’EST PERFECT
Sympathiques de par leur côté « historique » ou légendaire, les combattants de World Heroes n’en ont pas moins toujours manqué de charisme, c’est un fait.
Cependant la qualité graphique est tout de même au rendez-vous, et les décors sont assez beaux. Par contre les couleurs sont un peu flashy.
Ils manquent de vie aussi, ces décors. En règle générale y’a pas grand-chose qui bouge en dehors des combattants. Sur ce point rien à redire… Enfin, rien, si quand même. On ressent une certaine lourdeur dans les déplacements, mais qui n’est pas handicapante vu qu’elle est la même pour tout le monde.
Dans l’ensemble, la bande son se laisse écouter, ou en tout cas ne devient jamais gênante. Les bruitages sont quelconques, et si j’en parle, c’est uniquement pour pas me faire engueuler par Angus. Note d’Angus : meeeeuh… dis tout de suite que je mords !?!
Le gros point fort de cette version tient surtout dans le renouvellement de son gameplay. Mine de rien, un bouton de plus ça change tout. Le joueur féru de baston retrouve ses marques. Cependant, un problème récurrent persiste : le manque d’équilibre du roster. Certains personnages sont nettement plus faciles à manier que d’autres, et leurs coups sortent plus facilement (par exemple avec un perso, le spécial c’est bas maintenu, haut + poing, avec un autre c’est avant, diagonale bas-gauche, haut, arrière, bas avant, diagonale haut-droite plus pied + poing. Pour sensiblement le même effet).
De plus, le manque d’équilibre se ressent aussi dans leurs puissances. Sans parler de Zeus qui est abusé, les autres oscillent du très bon au très mauvais, avec de gros écarts.
Dernier point, dramatique celui-là : le mode Deathmatch a disparu ! Celui qui faisait toute l’originalité de la saga, et octroyait à chaque titre une durée de vie non négligeable, a été carrément rayé de la carte…
Du coup, là où j’aurais mis un 9 avec le deathmatch, je mets qu’un 6.