Quelques années se sont écoulées depuis le premier volet de la série. Amakusa, la redoutable sorcière qui avait tenté de faire revenir sur terre la maléfique déesse Ambrosia, a été terrassée par un samouraï dont l’histoire n’a pas retenu le nom. Mais un nouveau danger menace l’humanité et l’archipel nippon à peine remis de ses blessures. Ayant trompé Amakusa une fois de plus, Ambrosia est parvenue à faire revenir dans le monde des hommes son plus fidèle serviteur, une prêtresse démoniaque nommée Mizuki. En bonne entité diabolique soucieuse du mal-être des êtres humains, Mizuki commence à semer la terreur et la mort à travers le monde. De nouveaux, l’amicale internationale des épéistes se reforme pour la renvoyer dans son plan d’origine.
Dans ce second volet de la saga, on retrouve avec plaisir pratiquement tous les héros du premier épisode : Haohmaru, Ukyo, Hanzo, Kyoshiro, Gen-An, Jubei, Wan-Fu (qui a remplacé sa machette par une lourde colonne de pierre), Nakoruru, Earthquake, Charlotte et Galford, qui se voient flanqués de quatre petits nouveaux tout aussi pressés d’en découdre. On fait donc la connaissance de Genjuro, le rônin errant, éternel rival maléfique d’Haohmaru. Tam-Tam, absent de cet épisode, a été remplacé par sa petite soeur Cham-Cham, une sauvageonne mi-enfant mi-bête fauve qui fait des merveilles avec son boomerang. Sieger est une grosse brute testostéronée et équipée d’un gantelet mécanique surdimensioné. Enfin, Nicotine Cafféine est le maître d’Haohmaru et de Genjuro, un minuscule vieillard japonais enfoncé sous un large chapeau conique et armé d’un long sceptre et de son haleine fétide !
Si Samurai Showdown II ne se démarque pas énormément de son prédécesseur, il offre néanmoins quelques légères améliorations de gameplay qui rendent les combats encore plus trépidants, comme une jauge d’énergie permettant de déclencher une attaque terriblement destructrice ou la possibilité de courir et de se livrer à quelques petits bonds en arrière pour esquiver une attaque. On retrouve également les éléments d’avant-plan que l’on peut trancher d’un vigoureux coup de lame, ainsi que les poulets rotis et les bombes qui tombent parfois du ciel et permettent de récupérer un peu d’énergie ou au contraire, d’en perdre. Enfin, le petit arbitre masqué présent à chaque combat devient un boss caché. Mais plus que le fond proprement dit, ce sont surtout des myriades de petits détails esthétiques qui rendent ce Samurai Showdown II encore plus passionnant que son prédécesseur.
Réalisation technique :
Samurai Showdown était une merveille absolue, et ce second épisode parvient encore à le surpasser. Les anciens personnages ont été légèrement retouchés, et sont beaucoup plus classes et impressionnants qu’auparavant, tandis que les petits nouveaux ont vraiment de l’allure. Les sprites sont gigantesques en vue rapprochée (comme dans le premier épisode, le ring zoome en arrière lorsque les personnages s’éloignent l’un de l’autre), les décors dégoulinent littéralement de détails et les couleurs sont parmi les plus belles à avoir jamais vu le jour dans un jeu Neo-Geo. Les attaques spéciales sont très nombreuses, et toujours aussi esthétiques. Il serait vain de citer les minuscules modifications, détails et clins d’œil qui rendent le jeu beaucoup plus vivant mais pour le plaisir, citons-en quelques uns : Charlotte a troqué sa ridicule coiffure en soupière contre une cascade de cheveux blonds diablement sexy ; on peut apercevoir un xénomorphe alien cuire dans la marmitte du stage de Gen-An ; la cour de chevaliers dans le stage de Sieger semblent tout droit sortie des « Chroniques de la lune noire » ; Nicotine se claque une vertèbre lorsqu’il rigole après sa victoire ; Poppy (le chien de Galford) est cette fois accompagné de trois adorables chiots ; Hanzo fait subitement apparaître une buche lorsqu’il utilise sa technique de dissimulation ninja… Je pourrais continuer comme ça pendant des heures. Le simple fait de repérer cette profusion de détails à l’écran suffirait déjà à assurer une très longue durée de vie à Samourai Showdown II mais c’est sans compter la perfection du jeu en lui-même. Contrairement à nombre de ses concurrents, Samurai Showdown II est un jeu technique, précis et parfaitement programmé. Les combats sont réellement passionnants, difficiles à souhait et nécessitent une maîtrise parfaite de son personnage pour espérer remporter la victoire. Les adversaires ne vous lâchent jamais, et font parfois preuve d’une prudence destabilisante et cohérente. On est très loin de ces jeux de combats où les combattants s’acharnent stupidement sur vous sans vous laisser la moindre chance de contre-attaquer. Quoi qu’il en soit, jamais on ne pourra incriminer le jeu d’un manque de souplesse ou de réactivité dans les commandes, tout est absolument nickel de ce point de vue là. La bande sonore est toujours aussi fantastique avec des cris de guerre et autres hurlements d’une limpidité qui fait plaisir à entendre, et des mélodies endiablées ou au contraire, très sereines et mystiques, dans la lignée des mélodies du premier opus.
En bref : 19/20
Le meilleur jeu de combat de la Neo Geo ? Peut-être pas. Si on se fie au nombre de combattants alignés comme gage de la durée de vie d’un soft, les King of Fighters demeurent imbattables. Mais Samouraï Showdown II possède une ambiance et une atmosphère dont peu parmi ses concurrents peuvent se vanter. Chaque combat est un festival de couleurs et de prouesses martiales, et la précision des commandes le range sans contestations possibles parmi les jeux de combats les plus passionnants de la Neo Geo. A défaut d’être le jeu de combat ultime, Samourai Showdown II est sans conteste le meilleur volet de cette célèbre série.