Développé et édité par Alpha Denshi.
Si à l’heure actuelle, les principaux protagonistes de jeux vidéo sont, selon les cas, de gros soldats bien gonflés ou des petits truands sans foi ni loi, au cours des années 80 et 90 la vision du héros était plus romantique : le chevalier et le ninja étaient mangés à toutes les sauces, y compris à des sauces qui n’ont a priori rien à voir avec leur activité première.
Ninja Commando est la suite de Ninja Combat, mais autant le premier épisode était un beat ‘em all situé au temps présent (avec un ninja, donc), autant ce deuxième opus est une resucée de Battle Field/Time Soldiers, lui-même copie quasiment conforme du vénérable Commando de Capcom. La guerre dans le temps aux commandes d’un ninja transformiste, ça vous tente ?
À NOUS LES P’TITS NINJAS
Engagés par l’armée (parce qu’on a tous besoin d’un plus ninja que soi), les trois membres du Ninja Commando sont chargés des missions les plus périlleuses. Joe Hayabusa et ses hommes vont avoir fort à faire, puisqu’ils se retrouvent confrontés à la terrible Mars Corporation. Cela dit, un ninja averti en vaut deux, et l’immense bâtisse se retrouve vite investie. Malheureusement le chef de l’organisation, Spider, s’évade à travers le temps, et l’équipe de ninjas n’a plus qu’à l’y suivre.
MON NINJA CHEZ LES NUDISTES
Ninja commando est un run ‘n gun vu de haut dans la veine de Commando ou d’Ikari Warriors. Le jeu vous promène à travers sept niveaux défilant du haut vers le bas. Votre mission consiste à tuer tous ceux qui se mettront en travers de votre chemin, et tant qu’à jeter le ninja avec l’eau du bain, à détruire l’immense boss qui attend en fin de stage.
Les environnements traversés sont plutôt variés, puisqu’après avoir franchi le niveau situé au temps présent, vous vous retrouverez en pleine préhistoire à faire face à des dinosaures, en Égypte antique face aux hommes de main du pharaon, durant la guerre des Trois Royaumes en Chine ou encore en plein cœur de la seconde guerre mondiale.
Mais ne mettons pas le ninja avant la charrue, et revenons à nos ninjas. Avant d’entamer la partie, vous pourrez choisir votre avatar parmi trois. Chacun a ses propres spécificités en matière de tir de base et d’attaque spéciale. En effet, vous dirigez votre ninja au stick et utilisez trois boutons : l’un pour tirer dans la direction où vous regardez, l’autre pour effectuer un saut périlleux arrière servant d’esquive et le dernier pour utiliser l’une de vos attaques spéciales, qui sont grosso modo l’équivalent des Smart Bombs. Ces attaques consomment une portion de votre jauge de vie. Ce qui nous fera dire que tant va le ninja à la bombe qu’un beau jour il se casse.
En détruisant les caisses, barils et autres rochers innocemment posés sur votre chemin, vous récupèrerez de très intéressants objets : des recharges d’énergie, des vies supplémentaires, un rab de bombes, mais aussi de quoi améliorer la puissance de votre tir de base et enfin, un item permettant de vous métamorphoser en dragon de feu. Ainsi transformé, vous êtes invulnérable pendant un instant et pouvez tuer vos ennemis simplement en entrant au contact avec eux.
ON SE CALME ET ON BOIT FRAIS CHEZ LES NINJAS
Au cas où les inter-titres faisant référence à des insultes au septième art et les réinterprétations de maximes célèbres ne vous auraient toujours pas mis la puce à l’oreille, oui, Ninja Commando est un gros nanar. Rétrospectivement, on se dit que les développeurs pouvaient nous faire avaler tout et n’importe quoi au prétexte que c’était cool, et que les futures générations rigoleront bien quand elles verront avec quoi on s’amusait à l’époque.
Mais j’ai bien écrit « nanar » et pas « navet », et si Ninja Commando est d’un burlesque un peu trop premier degré, il n’en est pas raté pour autant. En matière de réalisation, Alpha Denshi (futur ADK, studio second pour SNK) a bien fait les choses. Les graphismes sont très corrects pour l’époque et les couleurs pétillantes, les animations d’une fluidité constante et les quelques effets visuels forts réussis, comme par exemple lorsqu’on fait usage des attaques spéciales. Finalement, seule la bande-son rébarbative déçoit.
Et puis Ninja Commando se montre très agréable à jouer, d’autant que la difficulté est calibrée de manière assez élevée et que l’aventure est plutôt longue et touffue. Bref, en dehors de son ambiance de grand guignol, le jeu d’Alpha Denshi est une franche réussite.